La traite des êtres humains demeure une problématique majeure à l’échelle mondiale, et la France n’échappe pas à ce fléau. Les résultats de la septième enquête annuelle sur les victimes de cette traite, accompagnées par des associations, viennent de paraître et les chiffres révèlent des tendances inquiétantes.
Des victimes majoritairement exploitées sur le sol français
Selon cette enquête, en 2022, 2 994 victimes ont été accompagnées par des associations, dont 2 675 ont subi une exploitation au moins en partie en France. L’exploitation sexuelle reste dominante avec 76 % des cas, suivie de l’exploitation au travail (15 %), de la contrainte à commettre des délits (7 %) et de la mendicité forcée (2 %).
Profil des victimes : une prédominance féminine
Les victimes sont majoritairement des femmes (82 %) et des adultes (84 %). Toutefois, le nombre de victimes mineures est en hausse notable, avec une augmentation de 5 points par rapport à 2021. La grande majorité de ces victimes proviennent d’Afrique (70 %), mais on observe une augmentation de victimes d’origine européenne et d’Amérique latine et des Caraïbes.
Attention accrue portée aux mineurs
Cette édition de l’enquête s’est penchée de façon plus approfondie sur les mineurs. Ils représentent 16 % de l’ensemble des victimes, une hausse impressionnante de 97 % par rapport à l’année précédente. Les profils varient : les filles, principalement françaises, sont souvent victimes d’exploitation sexuelle, tandis que les garçons, majoritairement d’origine étrangère (Afrique ou Europe de l’Est), sont contraints de commettre des délits. Ces jeunes, particulièrement vulnérables, sont une cible de choix pour les exploiteurs.
Le contexte international : impact de la crise en Ukraine
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a, étonnamment, peu affecté les activités des associations en France. Ceci peut s’expliquer par les efforts déployés par la France pour prévenir les risques de traite dans ce contexte tendu. Cependant, des situations préoccupantes ont été repérées, révélant la possible existence de cas de traite en lien avec ce conflit.
La traite des êtres humains reste un enjeu crucial en France. Bien que l’attention des médias puisse être tournée vers d’autres crises, il est essentiel de ne pas oublier les milliers de victimes qui souffrent en silence. Les associations jouent un rôle vital en offrant un soutien à ces individus, et leur travail, couplé à des enquêtes comme celle-ci, est essentiel pour comprendre l’ampleur du problème et chercher des solutions. Il est de la responsabilité de tous de rester informés et de lutter contre ce fléau.