Le départ d’une épopée maritime
Mardi matin, depuis le Havre, un spectacle de majesté et de défi s’offrira aux amoureux de la mer : le départ de 40 IMOCA vers l’horizon caribéen. Le premier à couper les amarres, le Fives Group-Lantana Environnement, à 4 heures précises, annoncera le début d’une course où chaque mille compte. Après le franchissement des bassins de l’Eure et Bellot, et le passage des portes entre 4 h 45 et 6 h 30, les concurrents affronteront l’immensité de l’Atlantique, guidés par le coup de canon retentissant à 9h30 en baie de Seine.
Conditions météorologiques : Un début de course technique
Dès le contournement du Cotentin, la compétition se muscle : un vent de sud-ouest de 15 à 20 noeuds promet un début maniable. Pourtant, dès le lendemain, les éléments se déchaînent. Les navigateurs, encore frais de leur escale havraise, affronteront un front vigoureux : des bourrasques de 30 à 40 noeuds les mettront à l’épreuve, avec des vagues n’excédant pas 4 mètres, mais portées par une période plus longue. Cette première épreuve sera un indicateur de la résilience et de la préparation des équipages.
Une route aux multiples visages
Le défi ne se cantonne pas à l’endurance ; il est aussi intellectuel. Les routes s’entremêlent entre tactiques audacieuses et conservatrices, les premières visant le Nord pour capter une dépression bénéfique, les secondes, plus prudentes, jouant la carte du Sud. La direction de course a d’ailleurs marqué l’île de Santa Maria comme point de passage obligatoire, un jalon vers la victoire ou la déconvenue.
La stratégie de course : Un puzzle océanique
Les premiers jours de navigation seront un mélange de près et de reaching, avec l’espoir, au cinquième ou sixième jour, de sentir le vent portant les propulser. L’ETA des premiers en Martinique est estimée au 17 novembre, mais la mer garde ses mystères et ses caprices, qui pourraient bien bouleverser ce pronostic.
Comparaison avec les autres classes
Il est intéressant de noter la diversité des stratégies et des parcours parmi les différentes classes. Les Ocean Fifty, par exemple, ont déjà pris la mer pour une distance de 4200 milles, avec pour obligation de laisser l’île de Sal à tribord, un départ donné au large de la pointe du Talud. Les Class40, quant à eux, s’élanceront pour 3750 milles avec l’île de Madère comme point de passage, et un ETA prévu pour le 22 novembre.
Cette course est bien plus qu’un simple trajet entre deux points géographiques ; c’est un ballet où chaque pas est calculé, chaque saut prévu, chaque pirouette risquée. Les marins de l’IMOCA ne sont pas seulement des athlètes ou des aventuriers ; ils sont les maîtres d’un jeu d’échecs contre les éléments, où chaque coup joué est dicté par le vent, les vagues et leur propre audace.
La route vers Fort de France est tracée, mais son récit reste à écrire par ces marins des temps modernes, guidés par les étoiles et le désir ardent de conquérir l’Atlantique.