Un arrêt historique du conseil d’état
Saisi en référé par quatre associations, dont Défense des Milieux Aquatiques et France Nature Environnement, le Conseil d’État a pris une décision majeure en suspendant la majorité des dérogations à la fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne. Cette décision inclut également les sennes pélagiques, marquant ainsi une étape significative dans la protection des petits cétacés.
La menace sur les cétacés
Chaque année, entre 5 000 et 10 000 cétacés périssent en mer dans le golfe de Gascogne, victimes accidentelles des filets de pêche. Face à cette crise, le gouvernement avait été sommé de présenter des mesures efficaces pour limiter ces prises accidentelles.
Mesures inefficaces et réponse des associations
L’arrêté pris en octobre dernier par le Secrétariat d’État à la Mer, bien que prévoyant une fermeture de la pêche de quatre semaines, comprenait de nombreuses dérogations, rendant la mesure pratiquement inefficace. En réponse, les associations ont dû saisir à nouveau le Conseil d’État pour faire valoir l’inefficacité de ces mesures.
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La décision du conseil d’état
Le Conseil d’État a répondu en prenant en compte l’urgence liée à la conservation des petits cétacés et l’impact économique sur les entreprises de pêche. La suspension de la plupart des dérogations et l’inclusion des sennes pélagiques dans les techniques de fermeture constituent une avancée majeure.
Impact et avenir de la décision
Cette décision entraîne une fermeture effective de la pêche pendant quatre semaines, du 22 janvier au 20 février 2024, et s’applique à tous les métiers à risques dans le golfe de Gascogne. Selon les avis scientifiques, des mesures plus étendues seront nécessaires pour garantir un avenir viable aux espèces protégées.
Réactions des associations
- Philippe Garcia de Défense des Milieux Aquatiques voit cette décision comme le début d’une ère nouvelle où les pêcheurs comprendront l’intérêt de pêcher moins pour une meilleure qualité de vie.
- Antoine Gatet, président de France Nature Environnement, souligne l’importance de l’application effective de cette décision pour marquer un tournant dans les pratiques de pêche et la protection des cétacés.
- Pour Allain Bougrain Dubourg de la Ligue de Protection des Oiseaux, cette décision marque la fin de l’agonie des dauphins, questionnant la nécessité de tant d’efforts pour imposer la raison et le respect du vivant.
- Lamya Essemlali de Sea Shepherd France espère que les recommandations scientifiques, enfin imposées par la justice, offriront un sursis aux dauphins et bénéficieront à l’ensemble de l’écosystème, y compris les pêcheurs.
Cette décision du Conseil d’État représente une avancée significative dans la protection des cétacés dans le golfe de Gascogne. Elle souligne l’importance de l’engagement continu des associations et de la nécessité de suivre les avis scientifiques pour assurer la préservation des écosystèmes marins.