C’est une vraie partie kafkaïenne qui se joue actuellement dans les murs de la ville lumière. La politique “tout vélo” parisienne menace directement l’existence de nombreux bars et restaurants dans un contexte économique déjà difficile.
Logique bureaucratique cruelle, manque de pragmatisme ou volonté politique de tuer les terrasses tant appréciées des parisiens ? Chacun sera juge de l’histoire que nous allons vous raconter et qui se passe dans de nombreuses rues de Paris en ce moment.
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Le grand projet d’Anne Hidalgo pour Paris et son lot de polémiques sans fin
La mairie, dans son effort de promouvoir la mobilité durable, a lancé il y a déjà plusieurs années un ambitieux projet de construction dans Paris. Si l’initiative est plus que louable, l’application ne se fait pas sans heurt avec une pile de polémiques à crever le plafond. S’il est un peu passé de mode depuis quelques mois, les JO monopolisant l’attention, on se souvient du #saccageparis qui avait enflammé les réseaux sociaux. De nombreux parisiens reprochant à la voirie son excès de zèle et son application parfois un peu chaotique des grands plans décidés en haut lieu.
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Les range vélos au cœur d’une nouvelle polémique
De nombreux bars et restaurants ont commencé depuis quelques semaines à avoir la désagréable surprise de découvrir des range vélos là où précédemment se trouvaient des places de parkings qui accessoirement servaient de terre d’accueil l’été aux fameuses terrasses parisiennes, seul héritage appréciable de la COVID-19.
L’histoire du jour : un croisement qui ne manque pas de range vélos
Notre exemple du jour a lieu dans un croisement comme il en existe des centaines à Paris. Notre source, responsable d’un bar a eu la belle surprise d’arriver un matin à son travail pour voir, pas un, ni 2 ni même 3, encore moins 4 mais bien 5 range-vélos assignés au même carrefour. Jusqu’ici, rien de bien méchant à part la stupidité de mettre 50 places de vélo dans un périmètre de 10 m², le petit hic c’est qu’un de ces emplacements réquisitionnés se trouve désormais à l’exact emplacement de la terrasse que notre ami avait l’autorisation par la mairie de mettre pendant les mois chauds.
Une décision étrange et sans communication
Toujours jusqu’ici, nombreux sont ceux qui diront que la transition écologique est à ce prix et que la mairie a toujours soutenu que ces terrasses étaient un privilège accordé aux commerçants sur lequel nul ne devait compter, sans engagement aucun sur la durée et donc susceptible de ne pas être renouveler d’une année sur l’autre.
À cela nous répondrons : Certes, mais :
- La logique qui consiste à ne même pas prévenir le propriétaire du bar sur lequel est construit le range vélo nous échappe un peu (sans doute dans l’idée de lui faire la bonne surprise juste avant la réouverture de la saison des terrasses)
- Que doit désormais faire notre ami de sa terrasse qui lui a coûté la bagatelle de 8000 € ? (la réponse : du petit bois étant caduque vu les hivers de plus en plus doux que nous affrontons désormais chaque année)
Cette décision menace jusqu’à l’existence de ce modeste bar de quartier qui, comme tant d’autres, doit déjà faire face à une situation économique particulièrement tendue.
La Réaction des Commerçants
Face à cette situation, les commerçants du quartier et plus largement de Paris expriment leur inquiétude et leur mécontentement. Les terrasses des bars et des restaurants, particulièrement valorisées à la suite des confinements liés à la pandémie de COVID-19, représentent une part significative de leur chiffre d’affaires. La suppression potentielle de ces espaces au profit de range-vélos est perçue comme une menace directe à leur survie économique.
La Position de la Mairie
La mairie de Paris défend son projet en soulignant l’importance de la transition vers une mobilité plus verte. Elle argumente que l’augmentation du nombre de cyclistes nécessite des infrastructures adéquates pour encourager ce mode de transport alternatif. L’administration municipale insiste sur le fait que cette mesure s’inscrit dans une vision à long terme de la ville, où la qualité de l’air et la réduction du trafic motorisé sont prioritaires.
La Voix des Parisiens
Les Parisiens eux-mêmes sont partagés. Certains applaudissent l’initiative, mettant en avant les bénéfices d’une ville moins polluée et plus agréable à vivre. D’autres, en revanche, déplorent la perte potentielle de lieux de socialisation et d’échange, craignant que Paris ne perde son âme et son charme si caractéristiques.
Recherche de Compromis
Dans ce contexte économique tendu, la recherche d’un compromis devient impérative. Nous ne sommes pas dans un SIM CITY où l’on peut décider aléatoirement de redessiner l’urbanisme d’un quartier sans penser aux hommes qui y vivent. Des solutions alternatives, comme la création de terrasses mobiles ou la réorganisation de l’espace public pour accommoder à la fois terrasses et range-vélos, sont évoquées. Ces propositions visent à concilier les impératifs écologiques avec le maintien de l’activité économique et sociale des bars et restaurants.
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La polémique actuelle soulève des questions fondamentales sur la vision de la ville de demain. Comment Paris, symbole de la culture de terrasse, peut-elle évoluer pour intégrer les enjeux environnementaux sans sacrifier son identité ? Ce débat dépasse le cadre parisien et invite à une réflexion globale sur l’aménagement urbain, le développement durable et le maintien du tissu social dans les métropoles modernes.