Les facteurs prédisant les retours sur investissement du marché boursier, excitants mais peu fiables.
Les anomalies du marché boursier, défiant la notion de marchés efficaces, fascinent les investisseurs. Cependant, elles s’avèrent risquées, changeant de direction comme bon leur semble. Une récente étude de Nejat Seyhun de la Ross School of Business de l’Université du Michigan décode certains mythes et mystères des anomalies sous l’angle de l’investissement.
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Qu’est-ce qu’une anomalie boursière?
Une anomalie boursière se présente lorsqu’un actif ou un ensemble d’actifs se comportent de manière contraire à la théorie des marchés efficaces, selon laquelle les prix des actions reflètent toutes les informations disponibles. Ces anomalies offrent aux investisseurs l’opportunité de réaliser des rendements supérieurs à la moyenne, mais elles comportent également un degré de risque élevé en raison de leur imprévisibilité.
La valeur des anomalies
L’étude se concentre sur le facteur de valeur, mesuré par le rapport entre la valeur marchande et la valeur comptable d’une action. Une valeur marchande élevée par rapport à la valeur comptable signifie que l’action est considérée comme chère, et inversement. Les chercheurs ont examiné l’interaction entre 13 anomalies bien connues et le facteur de valeur, révélant que ces facteurs sont les plus prédictifs lorsque les actions concernées sont également bon marché.
Anomalies bon marché contre anomalies chères
Seyhun et ses collègues ont découvert que les anomalies orientées vers la valeur (bon marché) surperforment celles orientées vers la croissance (chères) d’environ 30 points de base par mois. De plus, les anomalies bon marché combinées à des mouvements de prix d’actions favorables surperforment celles qui sont chères et défavorables d’environ 90 points de base par mois, soit 11 % par an.
L’effet de janvier et d’autres anomalies
Parmi les anomalies bien connues figure l'”effet de janvier”, connu pour offrir des rendements boursiers supérieurs à la moyenne. Cependant, cette étude révèle que l’anomalie, bien qu’importante dans les années 1970 et 1980, a largement décliné, voire disparu depuis les années 1990.
La saturation du marché et ses conséquences
L’exploitation croissante des mêmes anomalies par un nombre croissant d’investisseurs peut rendre une stratégie d’anomalie plus coûteuse en termes de valorisation, ce qui entraîne une détérioration des rendements futurs. Ce phénomène souligne les limites de l’exploitation des anomalies sur le long terme.
La découverte d’anomalies et l’efficience du marché
L’industrie financière a identifié des centaines d’anomalies, remettant en question le concept d’efficience du marché. Seyhun met en garde contre une confiance excessive dans ces facteurs prédictifs et conseille de se concentrer sur des stratégies éprouvées à long terme comme l’exposition au marché, le ratio livre-marché et la taille de l’entreprise.
Les recommandations de Seyhun
D’après la recherche, il serait judicieux d’ignorer ces anomalies et de se concentrer sur ce que la recherche académique suggère comme étant efficace sur le long terme : l’exposition au marché, le ratio livre-marché, la taille de la firme et le momentum comme facteur de timing.
Conclusion
La recherche apporte un nouvel éclairage sur le comportement des anomalies boursières et leur impact sur les stratégies d’investissement. Elle souligne l’importance de la prudence et de la sélection basée sur des critères bien établis plutôt que sur des tendances éphémères.
Cet article explore les résultats d’une étude sur les anomalies du marché boursier, menée par Nejat Seyhun et ses collègues de la Ross School of Business de l’Université du Michigan. Les anomalies, bien qu’attirantes, s’avèrent volatiles et peu fiables pour prédire les rendements futurs. L’étude met en lumière la relation entre le facteur de valeur et la performance des anomalies, révélant que celles orientées vers la valeur ont tendance à surperformer. En outre, elle conseille aux investisseurs de se concentrer sur des stratégies à long terme éprouvées, remettant en question la viabilité de l’exploitation des anomalies sur le marché saturé d’aujourd’hui.