Contre toute attente, la célèbre application de messagerie WhatsApp a annoncé une modification de ses conditions générales d’utilisation. Dès le 11 avril 2024, il suffira d’avoir 13 ans pour utiliser l’application dans l’Union européenne, au lieu des 16 ans auparavant exigés.
Une décision controversée
Alors que la question du temps passé devant les écrans fait débat, cette décision de WhatsApp semble aller à contre-courant. Ramener l’âge minimal de 16 à 13 ans permettrait en effet à un public plus jeune d’accéder à la plateforme, alors même que les risques liés à la surexposition aux écrans sont régulièrement pointés du doigt.
Harmonisation mondiale
Dans un souci d’harmonisation mondiale, cette nouvelle mesure s’aligne sur celle exigée hors de l’UE, notamment aux États-Unis où l’application est accessible aux adolescents dès 13 ans. Comme le précise WhatsApp, “une modification qui assurera la cohérence des exigences [de la plateforme] en la matière, où que soient situées les personnes concernées.”
Des réactions mitigées
Cette annonce divise autant qu’elle surprend. Si certains y voient une avancée vers une mondialisation des règles et une uniformisation de l’usage numérique entre les continents, d’autres se montrent inquiets quant aux dangers potentiels pour les utilisateurs concernés.
- Rapprochement des communautés : En autorisant les jeunes européens de 13 à 15 ans à utiliser WhatsApp, cette décision faciliterait les échanges entre membres de leurs communautés présents dans différentes parties du monde et dans cette même tranche d’âge. Une interconnectivité qui contribue à diffuser la culture et à tisser des liens internationaux.
- Problématiques autour de la surexposition : L’âge baisse, les préoccupations augmentent. Les risques liés à la consommation excessive d’écrans sont avérés, pouvant causer tant des problèmes de santé mentale que physique. Le syndrome du binge-watching n’est qu’une facette des nombreuses dérives engendrées par le numérique.
- Inégalités face à l’accès : Certains soulignent les différences d’exposition aux réseaux sociaux que connaissent déjà les adolescents selon leur pays d’appartenance. Cette décision prend alors légèrement une connotation discriminatoire, en accentuant encore un peu plus cette disparité.
Liste des interrogations sur l’avenir de WhatsApp
Face à cette nouvelle mesure controversée, plusieurs questions juridiques et éthiques se posent :
- WhatsApp sera-t-elle capable de mettre en place des systèmes efficaces de vérification d’âge permettant de protéger les mineurs ?
- Comment assurer la sécurité et la protection des données personnelles des utilisateurs ?
- Pourra-t-on éviter les dérives liées à l’accès facilité à cette application, telles que le cyberharcèlement ou encore la diffusion de fausses informations ?
- Un seuil d’âge plus bas pour intégrer un utilisateur dépend-il du seul bénéfice supposé de l’utilisateur ou devrait-il être au moins adossé aux valeurs actuelles dans ce cas précis où la différence se joue sur peu d’années ?
L’abaissement de l’âge minimal de 16 à 13 ans soulève bien plus de questions qu’il n’en résout. La firme appartenant à Facebook doit désormais faire preuve de transparence et d’éthique auprès de ses utilisateurs pour apaiser les inquiétudes légitimes face à ces nouvelles règles d’accès. Une affaire à suivre.
Sources
- https://www.20minutes.fr/magazine/4083942-20240329-tadamm-fait-avancer-cinema-immersif-vitesse-lumiere
- https://www.mac4ever.com/divers/181957-whatsapp-abaisse-l-age-minimum-temps-d-ecran-majorite-numerique
- https://www.sudouest.fr/economie/reseaux-sociaux/whatsapp-l-age-minimum-pour-utiliser-le-reseau-social-passe-de-16-a-13-ans-19143866.php
- https://fr.news.yahoo.com/sport/whatsapp-l-%C3%A2ge-minimum-abaiss%C3%A9-152058693.html