Les chercheurs du RIKEN Center for Sustainable Resource Science (CSRS) au Japon ont réalisé une avancée majeure dans la production d’hydrogène durable.
Cette percée dans l’extraction de l’hydrogène à partir de l’eau pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour l’économie énergétique basée sur l’hydrogène.
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Un pas de géant pour l’électrolyse de l’eau
L’équipe dirigée par Ryuhei Nakamura a mis au point un procédé révolutionnaire permettant l’extraction de l’hydrogène de l’eau grâce à un catalyseur conçu sur mesure. En manipulant la structure 3D du catalyseur, ils ont non seulement amélioré sa stabilité mais aussi prolongé sa durée de vie de manière spectaculaire. Cette innovation pourrait jouer un rôle crucial dans l’établissement d’une économie énergétique durable centrée sur l’hydrogène.
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Le défi des métaux rares et une solution innovante
Traditionnellement, l’électrolyse de l’eau nécessite des métaux rares comme l’iridium, utilisés dans des environnements hautement acides. Ryuhei Nakamura souligne que la montée en échelle de l’électrolyse PEM jusqu’au térawatt nécessiterait une quantité d’iridium correspondant à 40 ans de production actuelle, un scénario peu pratique et insoutenable. Face à cette contrainte, son équipe a innové en développant un processus d’électrolyse acide de l’eau sans métaux rares, en utilisant un catalyseur abondant sur terre.
La percée du manganèse Oxide
Le nouveau catalyseur est une forme d’oxyde de manganèse (MnO2), modifié pour augmenter la stabilité de la réaction. L’oxygène dans la structure en treillis 3D de l’oxyde de manganèse se présente sous deux configurations : planaire et pyramidale. En augmentant la quantité d’oxygène planaire, les chercheurs ont significativement amélioré la stabilité catalytique, ce qui constitue un avancement majeur dans le domaine.
Tests et résultats prometteurs
Les tests réalisés avec différentes formes d’oxydes de manganèse ont montré que la version avec le pourcentage le plus élevé d’oxygène planaire (94%) permettait de maintenir la réaction d’évolution de l’oxygène dans un acide pendant un mois à 1000 mA/cm². Cela représente une quantité de charge transférée 100 fois supérieure à celle observée dans les études antérieures.
Efficacité et potentiel d’application
Lors des essais dans un électrolyseur PEM, l’électrolyse de l’eau a pu être soutenue pendant environ six semaines à 200 mA/cm², produisant une quantité d’hydrogène dix fois supérieure à celle obtenue avec d’autres catalyseurs non métalliques rares. Cette amélioration de la stabilité n’a pas entraîné de réduction de l’activité, ce qui est généralement le cas. Cela représente une efficacité remarquable pour un électrolyseur PEM fonctionnant avec un catalyseur abondant sur terre.
Vers un futur durable
Bien qu’il reste encore du travail à accomplir pour atteindre les applications industrielles, les chercheurs sont optimistes quant au potentiel de leurs découvertes pour contribuer à la neutralité carbone. Les modifications futures de la structure du catalyseur pourraient augmenter à la fois la densité de courant et la durée de vie du catalyseur, visant à long terme à permettre la réalisation de l’électrolyse PEM de l’eau sans iridium.
Cet article explore la récente percée dans la production d’hydrogène durable au Centre RIKEN pour la science des ressources durables. La manipulation de la structure 3D d’un catalyseur à base de manganèse a permis une augmentation impressionnante de la stabilité et de la durée de vie, ouvrant des perspectives prometteuses pour une économie énergétique basée sur l’hydrogène. Avec ses implications pour l’électrolyse de l’eau et la production d’hydrogène sans métaux rares, cette avancée marque un tournant potentiel vers une source d’énergie plus verte et accessible.
Source : Nature