Les poissons-zèbres, bien connus pour leur utilité dans la recherche scientifique, sont souvent achetés dans des animaleries avant de se retrouver dans des environnements de laboratoire hautement contrôlés. Une étude récente publiée dans PLOS Biology par une équipe de l’Université de l’Utah révèle que ces transitions d’environnement pourraient permettre la transmission de microbes pathogènes, dont un nouveau birnavirus nommé le virus birnavirus Rocky Mountain (RMBV).
Importance de l’étude
L’étude éclaire non seulement sur les risques de maladies associés au transfert des poissons-zèbres de l’animalerie au laboratoire mais propose également un modèle pour comprendre comment les infections se propagent dans des conditions contrôlées. Cette découverte est cruciale pour la bio-sécurité en aquaculture et pour le contrôle des maladies dans les populations de poissons en laboratoire.
Méthodologie
Les chercheurs ont utilisé une approche de métagénomique pour analyser et comparer les communautés microbiennes présentes chez les poissons-zèbres provenant de l’animalerie et du laboratoire. En utilisant des expériences de cohabitation, ils ont démontré que le RMBV, un virus à ARN double brin non enveloppé de la famille des Birnaviridae, pouvait être transmis et provoquer des maladies hémorragiques chez les poissons en laboratoire, bien qu’il semblait inoffensif chez les poissons de l’animalerie.
Résultats clés
- Diversité Microbienne : Les poissons de l’animalerie présentaient une plus grande diversité de microbes, y compris des virus non détectés chez les poissons de laboratoire.
- Transmission et Pathogénicité : Le RMBV était particulièrement notable pour sa capacité à être transmis des poissons de l’animalerie aux poissons de laboratoire, entraînant une réponse antivirale marquée et des symptômes de maladie hémorragique.
- Réponse Immunitaire : Les poissons infectés en laboratoire montraient des niveaux élevés de gènes stimulés par l’interféron, indiquant une réaction immunitaire intense face à l’infection virale.
Implications et futurs travaux
Cette étude met en lumière l’importance de surveiller et de comprendre les pathogènes présents dans les populations de poissons-zèbres, particulièrement lorsqu’ils sont transférés de l’animalerie au laboratoire. Des recherches futures pourraient se concentrer sur les mécanismes précis de la transmission des maladies et sur le développement de stratégies pour prévenir la propagation de pathogènes comme le RMBV.
L’identification du RMBV souligne un risque important associé au commerce des poissons-zèbres pour la recherche scientifique. Elle rappelle la nécessité d’une surveillance rigoureuse des pathogènes lors de l’introduction de nouveaux animaux dans un environnement de laboratoire, pour protéger à la fois les colonies de recherche et les infrastructures aquacoles.
source : https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.3002606