Les limites de la survie humaine face à la chaleur réévaluées.
Des recherches innovantes utilisent des chambres climatiques ultramodernes pour tester la résistance humaine à des températures extrêmes, suggérant que les seuils de survie pourraient être plus bas que ce que nous pensions.
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Exploration des seuils de chaleur extrême
Dans un laboratoire de l’Université de Sydney, le physiologiste Ollie Jay et son équipe ont construit une chambre climatique capable de simuler des conditions de chaleur extrême, avec des températures oscillant entre 5 °C et 55 °C. Ce dispositif permet aux chercheurs de pousser les limites de notre compréhension sur la façon dont la chaleur affecte le corps humain, dans un contexte où les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses due au changement climatique.
Une limite de survie plus basse que prévu
Les recherches récentes ont montré que la limite de température “bulbe humide” (WBT), à laquelle un jeune adulte en bonne santé pourrait théoriquement survivre pendant six heures, est de 35 °C selon des modèles antérieurs. Cependant, une étude de 2021 dirigée par le physiologiste Larry Kenney a réévalué cette limite à environ 31 °C, indiquant que les conditions mortelles pourraient survenir à des températures plus basses que celles précédemment estimées.
Chambre climatique et tests de résistance
La chambre climatique de l’Université de Sydney, mesurant 4 mètres sur 5, peut modifier la température d’1 °C chaque minute et contrôler d’autres variables telles que la vitesse du vent et l’humidité. Les participants aux essais peuvent y manger, dormir et faire de l’exercice, tandis que des capteurs enregistrent en continu des données vitales telles que la fréquence cardiaque, la respiration, la transpiration et la température corporelle.
Stratégies de refroidissement à l’épreuve
L’étude explore également diverses méthodes pour maintenir le corps humain au frais dans des conditions extrêmes, y compris l’utilisation de ventilateurs, l’humidification de la peau, et les changements dans les vêtements. Ces stratégies sont cruciales pour développer des recommandations pratiques et efficaces pour aider les individus à gérer la chaleur sans compromettre leur santé.
Implications globales pour la santé publique
Alors que la planète continue de se réchauffer, comprendre et redéfinir les limites de la chaleur que le corps humain peut supporter est essentiel pour préparer les populations à des conditions climatiques futures. Ces recherches pourraient influencer les politiques de santé publique et améliorer les conseils donnés lors des vagues de chaleur pour réduire les risques de maladies liées à la chaleur et de mortalité.
Redéfinition des stratégies de santé publique face à la chaleur extrême
Le modèle développé par l’équipe de Jay intègre des lois physiques pour prédire le transfert de chaleur entre le corps et l’environnement. Ce modèle est particulièrement innovant car il prend en compte des facteurs physiologiques souvent négligés dans d’autres études. Ce travail pourrait redéfinir les stratégies de santé publique face à la chaleur extrême et améliorer les systèmes d’alerte pour les populations les plus vulnérables.
Cet article met en lumière les avancées scientifiques qui redéfinissent notre compréhension des limites de survie humaine face à la chaleur extrême. Les découvertes réalisées à l’Université de Sydney remettent en question les notions précédentes et montrent que les seuils de danger peuvent être plus bas que ce que l’on pensait, soulignant l’urgence de développer des stratégies efficaces pour protéger les populations à mesure que le globe se réchauffe.
Source : Nature