Le plus grand tokamak du monde désormais capable de maîtriser le plasma deutérium-tritium.
Le JET, le tokamak le plus grand et le plus avancé au monde situé à Culham en Angleterre, a réussi à stabiliser du plasmas constitué de deutérium-tritium, ce qui constitue une avancée spectaculaire pour la recherche de la maitrise de la fusion nucléaire et ouvre la voie à la conception de futurs réacteurs.
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Un pas de géant pour la fusion nucléaire
Le Joint European Torus (JET) a mené des expériences qui ont permis non seulement de stabiliser ces plasmas spéciaux, mais aussi de prouver certaines caractéristiques jugées essentielles pour les réacteurs à fusion de demain. Il s’agit notamment de la présence d’ions très énergétiques dans des conditions de faible rotation du plasma, un atout essentiel pour une fusion efficace et contrôlée.
Impact crucial des flux zonaux
L’une des principales découvertes de l’expérience est l’impact significatif des flux zonaux, qui jouent un rôle crucial dans la réduction du transport turbulent de l’énergie. En physique des plasmas et en fusion nucléaire, un flux zonal est un phénomène de mouvement des particules dans un plasma confiné, souvent dans des dispositifs comme les tokamaks. Plus précisément, il fait référence à des mouvements de rotation cohérente du plasma, principalement dans la direction poloïdale (parallèle à l’axe du champ magnétique toroïdal dans un tokamak).
Une solution intégrée pour les tokamaks
Les résultats obtenus par le JET fournissent des données précieuses pour la conception de futurs réacteurs tokamaks, avec une amélioration prometteuse du confinement de l’énergie dans les futures conditions du plasma deutérium-tritium.
Avantages pour les électrons et les ions
Dans ce modèle, les pertes d’énergie de transport sont faibles pour les électrons, ce qui permettrait d’atteindre des températures de l’ordre de 110 millions degrés Celsius. Pour les ions, le transport de chaleur vers le cœur est considérablement réduit par rapport au deutérium, un avantage significatif lorsque l’on observe les instabilités générées par les ions énergétiques.
Vers une conception plus économique des tokamaks
Les chercheurs estiment que ces découvertes pourraient permettre à terme une conception plus économique et plus simple des tokamaks, renforçant l’idée que la fusion nucléaire, à travers des plasmas de deutérium-tritium magnétiquement confinés, représente une source prometteuse d’énergie propre.
Perspectives et études futures nécessaires
D’autres études seront cependant nécessaires pour évaluer pleinement le potentiel de ces plasmas pour les réacteurs tokamaks, notamment en termes de compatibilité avec les capacités d’évacuation et d’exploration de l’énergie à des densités et des puissances plus élevées. Pour rappel, le projet ITER de Cadarache est quant à lui très en retard sur son programme et la mise en route du réacteur a récemment été repoussée de 9 ans pour 2034, ce qui laisse à JET quelques années encore à tenir le record du plus grand réacteur à fusion nucléaire deutérium-tritium du monde.
Cet article explore une avancée majeure dans la technologie des réacteurs de fusion avec la stabilisation des plasmas de deutérium-tritium par le tokamak JET. Ces plasmas présentent des caractéristiques prometteuses pour le développement de réacteurs de fusion plus efficaces et plus économiques, marquant ainsi une avancée significative dans la quête d’une source d’énergie propre et inépuisable.
Source : Nature
JET fait partie du même projet (international) qu’ITER … Rien qui donne un leadership au royaume uni, c’est un effort commun …