L’étude menée par une équipe de l’Université du Maryland, dirigée par le Professeur Ning Zeng, a récemment mis en lumière une découverte qui pourrait révolutionner les méthodes de lutte contre le changement climatique. Publiée dans la revue Science le 27 septembre 2024, cette recherche propose une approche novatrice pour la séquestration du carbone, surnommée “wood vaulting” ou l’enfouissement du bois.
Contexte de l’étude et principaux constats
L’étude se concentre sur un tronc de bois vieux de 3 775 ans découvert lors d’un projet pilote d’enfouissement du bois au Québec. Ce log, en excellent état de conservation, a permis de mettre en évidence le potentiel de cette méthode pour conserver le carbone stocké dans le bois non utilisable commercialement, tel que les arbres détruits par des maladies ou des incendies, les vieux meubles, ou les matériaux de construction inutilisés.
Impact du type de sol sur la conservation du bois
L’un des facteurs déterminants de la préservation exceptionnelle de ce bois ancien est le type de sol dans lequel il a été enfoui. Le sol argileux à faible perméabilité trouvé sur le site a joué un rôle crucial en empêchant l’oxygène, les champignons et les insectes, agents principaux de la décomposition, d’atteindre le bois.
Implications pour la lutte contre le changement climatique
L’approche de l’enfouissement du bois représente une stratégie prometteuse pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. En empêchant la décomposition du bois, cette méthode permet de maintenir le carbone séquestré hors de l’atmosphère pour des millénaires potentiellement. Cela pourrait compléter d’autres tactiques de réduction des gaz à effet de serre.
La nécessité de conditions optimales
Toutefois, le Professeur Zeng souligne l’importance de choisir les conditions environnementales adéquates pour l’enfouissement. L’exemple du bois vieux de 3 775 ans démontre que toutes les régions ne sont pas équivalentes pour la mise en œuvre de cette méthode. La sélection d’un site adéquat avec le type de sol approprié est essentielle pour assurer une conservation efficace et durable du bois.
Perspectives futures et développement de la méthode
Le groupe de recherche continue de peaufiner la technique d’enfouissement pour maximiser son efficacité. L’étude en cours a également stimulé un intérêt accru pour l’exploration de cette méthode comme un outil viable dans la panoplie de solutions contre le réchauffement global. Les travaux futurs se concentreront sur l’optimisation des conditions d’enfouissement et l’évaluation de leur applicabilité à grande échelle.
Collaboration et soutien institutionnel
Cette recherche a bénéficié du soutien de MAPAQ, du bureau des programmes climatiques de NOAA, et du programme de mesure des gaz à effet de serre de NIST. Ces collaborations institutionnelles non seulement fournissent les ressources nécessaires, mais aussi renforcent la crédibilité et l’impact potentiel de l’étude.
Vers une application pratique et globale ?
L’enthousiasme suscité par cette découverte encourage les chercheurs à envisager des applications pratiques à plus grande échelle. En intégrant l’enfouissement du bois dans un cadre stratégique plus large de gestion du carbone, il est possible d’offrir une solution supplémentaire et économiquement viable pour combattre efficacement le changement climatique.
La découverte de l’équipe de l’Université du Maryland ouvre donc une voie prometteuse pour l’utilisation judicieuse des ressources naturelles et le développement de stratégies de mitigation plus durables et respectueuses de l’environnement. Cette avancée scientifique pourrait bien devenir une composante clé dans les efforts mondiaux pour freiner les effets dévastateurs du changement climatique.