Avant les lunettes, comment nos ancêtres géraient-ils les problèmes de vision ?
Des pierres transparentes aux premières loupes, découvrez comment les sociétés antérieures à l’invention des lunettes au XIIIe siècle contournaient les problèmes de vision. De l’Antiquité aux techniques médiévales, cette exploration révèle l’ingéniosité humaine face aux limitations visuelles et prépare le terrain pour une des inventions les plus révolutionnaires de l’histoire humaine (du moins pour les myopes…).
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Myopie et problèmes de vues : des remèdes antiques précaires aux premières découvertes optiques
Déjà à l’époque d’Aristote, on s’était penché sur les troubles visuels qui suscitaient un vrai intérêt des savants, malheureusement pour les myopes de l’époque les solutions étaient encore rudimentaires. Des pierres transparentes aux globes d’eau, certaines méthodes antiques visaient à améliorer la vue, même si leur efficacité était limitée comme par exemple, la “lentille de Nimrud”, un disque en quartz datant d’environ 750 avant notre ère, qui pourrait avoir eu des usages optiques, bien que son but exact reste sujet à débat. Cette découverte soulève des questions sur l’usage potentiel de telles aides avant l’invention formelle des lunettes. Pline l’Ancien a rapporté que Néron utilisait une émeraude pour observer les gladiateurs, suggérant qu’il utilisait la pierre précieuse pour pour corriger sa vue.
Avancées optiques sous l’influence d’Alhazen
Au XIe siècle, le savant Alhazen a jeté les bases de l’optique moderne sans pour autant aboutir à des applications concrètes. Ses théories ont pendant étaient la base sur laquelle ont bâtit les générations de scientifiques suivantes, ouvrant la voie à des applications pratiques. Les “pierres de lecture”, développées par des moines italiens, utilisaient des lentilles en cristal pour agrandir les textes, améliorant alors considérablement l’efficacité des copistes sans recourir à des dispositifs portatifs.
Une percée majeure à la fin du XIIIe siècle
Les premières lunettes, mentionnées pour la première fois en Italie à la fin du XIIIe siècle, étaient rudimentaires mais ont marqué le début d’une ère nouvelle dans la correction visuelle. Leur invention a été revendiquée par plusieurs inventeurs, y compris par des Italiens comme Alexandro Spina et Salvino d’Armato, ainsi que par le moine anglais Roger Bacon. L’apparition des lunettes a marqué une transformation profonde dans la gestion de la déficience visuelle. Bien que rudimentaires, elles ont néanmoins fourni une solution portative pour les “mal-voyants” de l’époque.
Des débuts en Italie avant d’égrener dans le reste de l’Europe
Ces premières lunettes étaient fabriquées principalement dans les cités de Murano et Venise, réputées pour leur maîtrise du verre. Les techniques de fabrication se sont ensuite répandues à travers l’Europe, promues par les artisans de Murano. Les moines, nécessitant une aide pour lire et copier des textes longs, furent parmi les premiers grands utilisateurs de lunettes, qui sont rapidement devenues un symbole de prestige et de savoir.
L’imprimerie accélère le besoin en lunettes
Cette révolution optique a été parallèlement stimulée par l’invention de l’imprimerie au XVe siècle, augmentant le besoin de correction visuelle parmi la population générale. Ainsi, des objets autrefois rares et précieux sont devenus des outils essentiels à la société, permettant une meilleure qualité de vie et une plus grande égalité des chances en matière d’éducation et d’accès à l’information.
Comment faisait-on avant l’invention des lunettes ?
En l’absence de solutions efficaces, pendant des milliers d’années les hommes et femmes avec des déficiences visuelles devaient malheureusement s’appuyer sur d’autres sens pour naviguer dans leur environnement. L’audition et le toucher devenaient alors cruciaux, et les activités demandant une acuité visuelle élevée étaient souvent adaptées ou évitées, restreignant certains métiers et pratiques sociales à aux personnes “visuellement aptes”.
Maximiser la visibilité sans aides optiques
La dépendance à la lumière naturelle était une stratégie courante pour gérer les déficiences visuelles. Les tâches nécessitant une précision visuelle étaient planifiées pour profiter de la lumière du jour, souvent près des fenêtres ou à l’extérieur, afin de maximiser la visibilité sans recours à des aides optiques.
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Cet article explore la manière dont les gens géraient les problèmes de vision avant l’invention des lunettes. L’ingéniosité des solutions antérieures, allant des simples pierres précieuses aux premières loupes, montre un effort constant pour surmonter les limitations visuelles et préfigure les révolutions optiques à venir.
Source : acuite.fr