L’observation de la Terre joue un rôle fondamental dans le suivi de notre environnement, des ressources naturelles à la surveillance des catastrophes. Depuis 2022, la Chine a lancé neuf nouveaux satellites d’observation de la Terre, renforçant ainsi son système national de surveillance spatiale. Nous allons tenté de revenir en détail sur les progrès récents des satellites Chinois d’observation de la Terre, notamment sur les opérations des satellites, l’archivage des données, leur distribution, et la couverture des données.
Présentation des satellites lancés depuis 2022
LT-1A et LT-1B : Exploration multi-mode
Les satellites LT-1A et LT-1B font partie du projet Land Exploration Satellite 1, inscrits dans le plan de développement à moyen et long terme de l’infrastructure spatiale civile de la Chine (2015-2025). Ils sont dotés de capacités tout temps, multi-mode et multi-polarisation, offrant des applications dans des domaines variés tels que la géologie, l’utilisation des terres, la réduction des catastrophes et la cartographie. Ces satellites opèrent sur une orbite héliosynchrone à une altitude de 607 kilomètres et sont équipés de charges SAR (radar à synthèse d’ouverture) avancées à bande L.
GF-3C : Un satellite radar de nouvelle génération
Le satellite GF-3C utilise un radar à bande C pour offrir des images à haute résolution. Il est basé sur la technologie éprouvée du satellite GF-3 et offre jusqu’à 12 modes d’imagerie conventionnels. Son orbite héliosynchrone lui permet de répondre aux besoins de divers utilisateurs, tels que les institutions de recherche ou les services gouvernementaux, garantissant une imagerie adaptée aux exigences de surveillance écologique et de gestion des risques.
DQ-1 : Une percée mondiale dans la détection des gaz
Le satellite DQ-1 est un pionnier mondial, le premier capable de détecter le dioxyde de carbone grâce à un système laser innovant. Doté de cinq instruments de télédétection avancés, il joue un rôle essentiel dans le suivi des émissions de CO2 et la détection de la pollution atmosphérique. Son lancement représente une avancée importante pour la surveillance climatique à l’échelle planétaire.
CM-1 : Suivi des puits de carbone à l’échelle mondiale
Le satellite CM-1, destiné au suivi des écosystèmes terrestres, est le premier à combiner l’observation active et passive pour surveiller les puits de carbone forestiers. Il est équipé de quatre charges utiles : un lidar multibande, une caméra multispectrale à angles multiples, un détecteur hyperspectral, et un imageur à polarisation multiple. Cela permet une observation précise et exhaustive des écosystèmes.
HJ-2E et HJ-2F : Surveillance des urgences
Les satellites HJ-2E et HJ-2F, dotés de radars à bande S, forment un réseau destiné à la gestion des urgences et à la surveillance de l’environnement écologique. Leur positionnement sur une orbite héliosynchrone à une altitude de 499 km permet une couverture rapide et répétée des zones sensibles, offrant une réactivité accrue en cas de catastrophe.
GF-5 01A : Successeur d’une série éprouvée
Le satellite GF-5 01A est équipé de trois instruments clés : l’imageur hyperspectral avancé, l’imageur infrarouge à large bande et l’instrument de surveillance environnementale des gaz atmosphériques. Il représente la continuité de la mission Gaofen-5, avec des améliorations significatives dans la précision et la qualité des données.
JZ-1 : Une première mondiale en orbite géostationnaire
Le satellite JZ-1 est le premier satellite SAR au monde à opérer sur une orbite géostationnaire inclinée. Doté d’un radar à bande L, il est conçu pour des opérations de longue durée et cible des applications comme la télédétection en continu d’une région donnée, idéale pour les zones sujettes à des changements rapides.
Statistiques des opérations et des données archivées
Opération des satellites et imagerie
Les opérations quotidiennes d’imagerie sont organisées selon les besoins des utilisateurs et les contraintes techniques des satellites. Une analyse a été réalisée sur les données d’imagerie des satellites GF-3C, LT-1A, LT-1B, HJ-2E, ainsi que le GF-5 01A (infrarouge et hyperspectral). Parmi les paramètres étudiés, on trouve le nombre de prises de vues, la durée d’imagerie et les ajustements de trajectoire. Ces études visent à améliorer l’efficacité des opérations en termes de couverture des besoins et de fiabilité des données.
Archivage des données satellites
Les données collectées par les satellites sont traitées aux niveaux 0 et 1 avant leur archivage. L’étude a porté sur les satellites LT-1A, LT-1B, GF-3C, HJ-2E, HJ-2F et GF-5 01A, et a permis d’évaluer le nombre et la capacité des données archivées à chaque niveau. Ces informations sont essentielles pour planifier la capacité de stockage nécessaire et garantir une bonne accessibilité des données.
Distribution des données satellites
Les données issues des satellites chinois d’observation de la Terre sont distribuées aux institutions de recherche, aux gouvernements, aux entreprises commerciales et aux particuliers. L’étude montre que la distribution des données, qu’elles proviennent de LT-1A, GF-3C, DQ-1 ou HJ-2E, répond aux besoins de divers secteurs. Ces données, disponibles en quantité croissante, sont également plus accessibles qu’auparavant.
Couverture des données et perspectives futures
La couverture des données des capteurs de satellites comme LT-1A, GF-3C, CM-1 ou HJ-2E est également analysée. La couverture accrue des satellites et la diversité des capteurs permettent une observation régulière et exhaustive des zones d’intérêt, assurant ainsi des produits standards de haute qualité.
D’ici 2030, la Chine prévoit de mettre en orbite 40 satellites d’observation de la Terre, améliorant encore la résolution spatiale, temporelle, spectrale et radiative de ses observations. Ces progrès contribueront à l’apport de données stables et durables pour les domaines liés à l’économie et au bien-être de la population, tout en générant des bénéfices économiques et sociaux toujours plus importants.
L’évolution des satellites d’observation de la Terre en Chine, combinant un nombre croissant de satellites et des charges utiles de plus en plus sophistiquées, témoigne de la volonté de renforcer ses capacités en matière de surveillance environnementale et de gestion des risques. Ces progrès, à la fois techniques et opérationnels, ouvrent la voie à une meilleure compréhension de notre environnement et à une utilisation plus étendue des technologies spatiales au service de la société.