La “démission par vengeance”, connue sous le terme anglais “revenge quitting”, est une tendance émergente qui inquiète les employeurs. En 2023, des études révèlent que près de 15% des démissions incluent des actions publiques visant à critiquer l’entreprise, marquant une augmentation de ce type de comportement. Ce phénomène est particulièrement observé dans les secteurs à forte pression professionnelle. Ce comportement se distingue par la volonté d’un salarié de quitter son poste en exprimant publiquement son mécontentement, souvent à travers des actions ayant un impact négatif sur l’image de l’entreprise. Par exemple, en 2023, un employé d’une grande entreprise technologique a publié une vidéo virale sur les réseaux sociaux, dénonçant des pratiques internes qu’il jugeait abusives, provoquant une réaction en chaîne de critiques envers son ancien employeur.
Les caractéristiques de la démission par vengeance
Expression ostentatoire du mécontentement
Contrairement à une démission classique, les salariés impliqués dans une “démission par vengeance” choisissent de rendre publique leur frustration. Cette démarche peut inclure des messages sur les réseaux sociaux ou des discours critiques partagés avec leurs collègues.
Motivations profondes
Les motivations derrière ce type de départ sont souvent liées à des conditions de travail jugées insupportables, un environnement de travail toxique ou un désaccord profond avec les valeurs de l’entreprise.
Conséquences pour l’entreprise
Ce phénomène peut avoir des conséquences graves, notamment une dégradation de la réputation de l’entreprise et une baisse du moral des équipes restantes.
Les causes principales de la démission par vengeance
Conditions de travail insatisfaisantes
- Surcharge de travail : L’accroissement des responsabilités sans compensation suffisante est un facteur récurrent.
- Environnement toxique : Une enquête montre que 42% des salariés et 52% des dirigeants estiment travailler dans un environnement toxique.
- Manque de flexibilité : Les changements fréquents concernant le télétravail ont provoqué des frustrations.
Problèmes de management
- Leadership défaillant : Un manque de vision ou une gestion maladroite accentuent le désengagement.
- Absence de reconnaissance : Les employés qui ne se sentent pas valorisés sont plus enclins à partir avec fracas.
- Mauvaise communication : Des annonces floues ou tardives sur les restructurations amplifient les tensions.
Facteurs économiques et de carrière
- Rémunération insuffisante : Près de 44% des travailleurs considèrent que leur salaire est un facteur déterminant pour quitter leur poste.
- Manque d’évolution professionnelle : L’absence de perspectives de carrière pousse les employés à chercher ailleurs.
- Opportunités extérieures attractives : Un marché de l’emploi favorable encourage ces comportements.
Accumulation de frustrations
- Ressentiment accumulé : L’impossibilité de s’exprimer ou de changer les choses nourrit un sentiment de colère.
- Désalignement des valeurs : Le décalage entre les convictions personnelles et les pratiques de l’entreprise conduit à un rejet.
- Perte de sens : Le sentiment que son travail n’a pas d’impact renforce la démotivation.
Les secteurs les plus touchés en France
Hôtellerie et restauration
Ce secteur, avec un taux de démission moyen de 27,7% en 2019, est particulièrement vulnérable en raison des horaires exigeants et des conditions souvent difficiles.
Santé et action sociale
Les professionnels de la santé, sursollicités pendant la crise sanitaire, expriment leur ras-le-bol face à la surcharge de travail et au manque de reconnaissance.
Services
Le secteur tertiaire, avec un taux de démission oscillant entre 8% et 10%, est également concerné par des départs spectaculaires.
Cybersécurité
En raison de la forte demande pour ces compétences, les professionnels du secteur peuvent se permettre des départs plus revendicatifs, profitant d’un marché en leur faveur.
Perspectives en France
Bien que ce phénomène soit davantage marqué aux États-Unis et au Royaume-Uni, il pourrait se développer en France, notamment dans les secteurs sous tension. Toutefois, les perspectives économiques moins favorables et la hausse attendue du chômage pourraient freiner cette tendance.
Comment prévenir la démission par vengeance
Pour réduire les risques de “revenge quitting”, les entreprises doivent être attentives aux signes de mécontentement et mettre en place des actions concrètes :
- Améliorer les conditions de travail : Réduire la surcharge et offrir plus de flexibilité.
- Favoriser une communication ouverte : Permettre aux salariés d’exprimer leurs frustrations.
- Revaloriser les postes : Offrir des augmentations salariales et des perspectives d’évolution.
- Renforcer le leadership : Former les managers à un style de gestion plus empathique.
Comprendre et prévenir ce phénomène est essentiel pour limiter son impact et maintenir un environnement de travail épanouissant pour tous.
Sources de l’articles : https://www.glassdoor.com/blog/worklife-trends-2025/
https://www.glassdoor.com/blog/worklife-trends-2025/
https://www.fastcompany.com/91245045/what-is-revenge-quitting-and-how-could-it-impact-your-company-in-2025