Airbus annonce l’arrivée de simulateurs de vol complets pour les hélicoptères H160 et H175 au Brésil, avec une mise en service prévue pour 2028. Ces équipements seront installés dans un centre de formation existant, à Rio de Janeiro, afin d’accompagner la montée en puissance du secteur de l’énergie en Amérique latine, en particulier dans les zones offshore.
Des simulateurs de niveau D : qu’est-ce que cela signifie ?
Les simulateurs H160 et H175 disposeront de la certification Niveau D, la plus haute attribuée à un simulateur civil. Cela signifie qu’ils reproduisent avec une fidélité extrême les réactions physiques, l’ergonomie et les scénarios de vol d’un véritable hélicoptère.
Cette certification est délivrée par l’ANAC, l’autorité de l’aviation civile brésilienne, qui impose des tests rigoureux : chaque paramètre doit correspondre à moins de 5 % d’écart par rapport à la réalité, que ce soit pour la poussée des moteurs, les réponses des commandes ou le comportement dynamique.
Le système Helionix : le cerveau des cockpits
Les cockpits seront équipés de la dernière version du système Helionix, un ensemble avionique développé par Airbus. Helionix combine plusieurs fonctions essentielles : gestion de vol, visualisation des données de navigation, prévention des collisions, et interface simplifiée pour les pilotes.
L’intégration du système Helionix dans les simulateurs garantit une parfaite continuité pédagogique entre l’entraînement et les missions réelles. Cela permet aux équipages de se former dans des conditions identiques à celles qu’ils rencontreront en opération, sans approximation.
Données constructeur : un simulateur qui réagit comme un vrai hélicoptère
Les simulateurs seront enrichis de data packages OEM (Original Equipment Manufacturer), c’est-à-dire des jeux de données issus directement des modèles numériques de conception des hélicoptères. Ces données incluent les lois de pilotage, les schémas de turbulence, les réponses mécaniques en cas de panne et les spécificités aérodynamiques.
Grâce à ces jeux de données, chaque mouvement, chaque vibration, chaque son correspond à ce que ressent un pilote en vol réel.
Une réponse à une demande croissante
Le marché des hélicoptères moyens, ceux qui transportent des équipages vers des plateformes pétrolières ou assurent des missions de surveillance, est en plein essor. En Amérique latine, la demande devrait dépasser les 40 unités au cours des dix prochaines années, soit le double de la flotte actuelle.
Airbus anticipe cette évolution. En plaçant ses simulateurs au Brésil, l’entreprise s’assure que les opérateurs locaux pourront former leurs équipes sans devoir traverser l’Atlantique.
Former près de chez soi, c’est former mieux
Le Brésil abrite déjà une académie de simulation Airbus à Rio de Janeiro depuis 2015. Elle a permis d’offrir près de 7 500 heures de formation à environ 600 pilotes. Les nouveaux simulateurs H160 et H175 viendront tripler les capacités de cette structure, ce qui en fera un centre de référence sur le continent.
Former sur place a deux effets majeurs : réduire les coûts pour les opérateurs, et faciliter les sessions récurrentes de maintien de compétence, obligatoires pour les pilotes professionnels.
Une stratégie mondiale en construction
Airbus ne s’arrête pas à l’Amérique latine. Un autre simulateur H160 sera mis en service en 2026 à Grand Prairie, au Texas, pour répondre à la demande nord-américaine. Des études sont en cours pour déployer d’autres simulateurs en Asie et en Australie, régions également concernées par l’essor des hélicoptères dans les domaines de l’énergie, du transport médicalisé ou de la sécurité civile.
La logique est simple : rapprocher la formation du terrain opérationnel, pour des pilotes plus disponibles, mieux formés, et capables de réagir avec précision à toute situation.