Le Conseil d’État confirme l’amélioration de la qualité de l’air en France, et voici les vraies raisons

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En avril 2025, le Conseil d’État a rendu une décision très attendue sur la qualité de l’air en France. Après plusieurs années de procédures judiciaires et d’astreintes financières, l’État a été reconnu comme ayant rempli ses obligations pour réduire la pollution atmosphérique, conformément à la directive européenne de 2008.

En 2017, la situation était critique : treize grandes zones urbaines dépassaient les seuils réglementaires pour les particules fines (PM10) et le dioxyde d’azote (NO₂).

Le Conseil d’État avait alors exigé la mise en place de plans d’actions ambitieux sous peine d’astreintes financières. Les résultats sont aujourd’hui mesurables.

Les particules fines : une victoire confirmée

Depuis 2023, plus aucune zone urbaine française ne dépasse les seuils pour les PM10.

Cela représente une avancée considérable si l’on considère qu’en 2017, ces particules, d’un diamètre inférieur à 10 microns, étaient responsables de graves problèmes respiratoires dans plusieurs grandes villes. Les différentes mesures adoptées, comme la limitation de la circulation automobile, l’interdiction de certaines chaudières au fioul et le développement des transports alternatifs, ont permis une baisse durable des concentrations.

La vigilance reste de mise, car les particules fines sont générées par de nombreuses sources : transports, chauffage, agriculture. Leur contrôle nécessite des actions permanentes.

Le dioxyde d’azote : une baisse spectaculaire, mais inachevée

À Paris, entre 2017 et 2024, la concentration maximale de NO₂ est passée de 83 μg/m³ à 44 μg/m³.

Le seuil réglementaire étant fixé à 40 μg/m³, il subsiste quelques dépassements ponctuels, notamment dans trois stations de mesure en 2024. Cependant, toutes les projections indiquent qu’en 2026, aucune station ne dépassera plus ce seuil.

Pour accompagner cette dynamique, le quatrième plan de protection de l’atmosphère d’Île-de-France a été adopté en janvier 2025. Il prévoit des baisses de vitesse sur les axes principaux et une extension de la Zone à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m), qui restreint la circulation des véhicules les plus polluants.

La restriction appliquée depuis janvier 2025 aux véhicules Crit’Air 3 et plus entre 8 heures et 20 heures en semaine participe activement à ce progrès.

Lyon : l’exemple d’une métropole en transition réussie

À Lyon, la situation s’est également améliorée de manière significative. En 2023, une seule station affichait encore une concentration de NO₂ légèrement supérieure au seuil (44 μg/m³). Selon les prévisions, elle devrait respecter le seuil dès 2024.

Le troisième plan de protection de l’atmosphère adopté en 2022 a introduit des mesures ciblées, comme la création de voies réservées au covoiturage et l’abaissement des vitesses maximales autorisées.

La ZFE-m lyonnaise a, elle aussi, été renforcée. Depuis janvier 2025, les véhicules Crit’Air 3 et plus y sont soumis à de nouvelles restrictions de circulation.

Le Conseil d’État a donc considéré que l’État avait exécuté sa décision de 2017 pour l’agglomération lyonnaise.

Une tendance nationale encourageante

Au niveau national, les chiffres illustrent une transformation majeure :

  • En 2017, 400 000 personnes étaient exposées à des niveaux de NO₂ supérieurs aux seuils réglementaires dans l’agglomération parisienne.
  • En 2023, ce chiffre est tombé à 5 000.

Le nombre de stations de mesure dépassant les seuils a également chuté de 12 à seulement 2.

Ces évolutions traduisent une réduction significative de l’exposition de la population à des polluants reconnus pour leur impact sur la santé humaine, en particulier sur les systèmes respiratoire et cardiovasculaire.

Les leviers d’action identifiés

La réussite de cette politique de qualité de l’air repose sur plusieurs leviers efficaces :

  • Le renouvellement accéléré du parc automobile, grâce aux restrictions ciblant les véhicules les plus anciens.
  • La création de zones à faibles émissions dans les agglomérations les plus polluées.
  • La réduction des vitesses maximales sur les axes principaux pour limiter les émissions de polluants en milieu urbain dense.

Ces leviers s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à repenser l’urbanisme, développer les mobilités douces et inciter au changement des comportements.

Quelle perspective pour les années à venir ?

Si les résultats obtenus sont encourageants, ils n’autorisent aucun relâchement.

La lutte contre la pollution atmosphérique est un processus continu, car de nouveaux défis apparaissent régulièrement, liés notamment aux particules ultrafines (PM2.5) ou aux composés organiques volatils (COV).

De plus, le changement climatique amplifie certains phénomènes de pollution, comme les pics d’ozone en période estivale.

La vigilance des institutions, l’adaptation constante des plans d’actions et l’implication de tous les acteurs, publics comme privés, resteront indispensables pour garantir durablement un air plus pur pour tous.

Tableau des facteurs de réduction de la pollution de l’air

Facteurs de réduction Exemples techniques ou mesures
Renouvellement du parc automobile Moteurs Euro 6 : 80 % de NO²‚ en moins par rapport aux moteurs Euro 3
Extension des ZFE-m Restrictions Crit’Air 3 et plus dans les centres urbains
Réduction des vitesses maximales Vitesse abaissée à  70 km/h sur certains axes majeurs
Adoption de nouveaux plans de protection de l’atmosphère (PPA) Plans d’actions combinant transports publics, mobilités douces, industries
Renforcement des réglementations européennes Normes européennes plus strictes avec astreintes financières
Evolution des comportements des usagers Augmentation de l’usage du vélo et des transports en commun

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Eric GARLETTI
Eric GARLETTIhttps://www.eric-garletti.fr/
Je suis curieux, défenseur de l'environnement et assez geek au quotidien. De formation scientifique, j'ai complété ma formation par un master en marketing digital qui me permet d'aborder de très nombreux sujets.

3 Commentaires

  1. Le NOx détruit le méthane dans l’atmosphère , ce méthane 20 fois plus puissant que le CO2 pour le réchauffement climatique (source CNRS). Comme quoi les villes font n’importe quoi tout comme l’écologie politique …

  2. Venez habiter a Lyon . Qu elle transition réussite , ils ont juste mis toutes les voitures sur le périphérique donc Lyon respire mais toutes les autres commune autours récupèrent plus de pollution, avec d plumes en plus de bouchon , en moins de dix ans les temps de trajet on doubler.
    Et tous cela sans création de parking relay et véritable augmentation des transports public . Ça c est de la réussite?!

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