Une alliance entre ces 2 géants de l’aviation vient-elle confirmer un rapprochement entre Ottawa et Paris ?
En marge du salon du Bourget, 2 géants de l’aéronautiques ont signé un partenariat qui annonce de grands bouleversements géopolitiques. D’un côté Safran, pilier technologique de l’armée française, de l’autre, Bombardier, géant canadien notamment connu pour son savoir-faire dans l’aéronautiques. Leurs ambitions est de concevoir ensemble l’aéronautique militaire de demain. Un pacte à peine dévoilé, mais aux répercussions potentiellement considérables, d’autant qu’il intervient quelques jours après l’annonce d’un partenariat similaire entre EDF et le canadien AtkinsRéalis pour les réacteurs nucléaires.
Lire aussi :
- Ce géant français de l’armement va produire le nec plus ultra de ses radars aux Emirats Arabes Unis et s’ouvrir ainsi les portes du Moyen-Orient
- Airbus et Naval Group renforcent les communications de la force aéro-navale française avec RIFAN 3
Un partenariat entre Safran et Bombardier qui marque un rapprochement entre Canada et France
Le lundi 16 juin 2025, alors que les visiteurs du salon du Bourget photographiaient des Rafale ou rêvaient devant des avions supersoniques, une scène beaucoup plus discrète se jouait dans un salon VIP fermé au public. Safran et Bombardier signaient une lettre d’intention.
Il ne s’agit pas d’un contrat chiffré, ni d’une commande militaire. Simplement une volonté commune de travailler ensemble, dans un cadre souple mais ambitieux. Traduction : les deux entreprises vont explorer des pistes pour co-développer de nouvelles solutions pour la défense. Des moteurs ? Des systèmes embarqués ? Des avions hybrides ?
Ce que cherche vraiment Safran, ce que propose discrètement Bombardier
Safran, pour les non-initiés, c’est bien plus que des moteurs d’avion. Le groupe conçoit aussi des systèmes de navigation, des commandes de vol, des dispositifs optiques pour les hélicoptères de combat, des équipements pour les Rafale et même des turbines pour drones.
Bombardier, de son côté, s’est recentré depuis quelques années sur l’aviation d’affaires. Ses jets Global ou Challenger sont aujourd’hui des références mondiales. Mais ce que peu savent, c’est que plusieurs armées s’en servent déjà à des fins de surveillance ou de liaison tactique.
Ce que Safran cherche aujourd’hui, c’est une plateforme volante à adapter. Un avion fiable, testé, sur lequel il pourrait intégrer ses capteurs, son intelligence embarquée, ses systèmes de communication. Et ça, Bombardier sait le faire.
Entre Paris et Montréal, une entente appuyée en haut lieu
Cette collaboration ne sort pas de nulle part. Trois jours plus tôt, le 13 juin, une déclaration commune avait été signée entre François Bayrou, le Premier ministre français, et François Legault, son homologue québécois. Les deux hommes ne s’étaient pas contentés de généralités sur la coopération transatlantique. Ils ont clairement pointé l’aéronautique comme priorité industrielle.
Ce geste politique n’est pas une formalité diplomatique. Il crée un tapis rouge pour les industriels, et trace un chemin pour des partenariats stratégiques. Dans les couloirs du Bourget, certains observateurs parlent même d’un “axe franco-québécois” en matière de défense, face à la domination technologique américaine.
Derrière l’apparente neutralité des mots se cache une stratégie : gagner en indépendance technologique, tout en restant dans le giron de l’OTAN.
Un autre exemple marquant est le partenariat récemment officialisé entre EDF et le groupe canadien AtkinsRéalis – ex-SNC-Lavalin – dans le domaine du nucléaire civil. Ensemble, les deux entreprises travaillent au développement commun de technologies liées aux petits réacteurs modulaires, un secteur jugé stratégique par les deux gouvernements. Là encore, l’ambition est claire : partager les savoir-faire, sécuriser les chaînes industrielles et peser davantage face aux géants américains et chinois.
Ce type de coopération montre une chose : la France et le Canada, au-delà de leur relation historique, construisent aujourd’hui des alliances industrielles ciblées, sur des sujets où la souveraineté technologique est devenue un enjeu vital.
Ce que pourrait donner concrètement cette alliance
Dans le détail, les champs de collaboration sont vastes. Pas besoin d’être ingénieur pour en comprendre les grands axes :
- Moteurs militaires : Safran pourrait fournir des turbines compactes ou hybrides à installer sur des jets Bombardier.
- Capteurs ISR : caméras thermiques, radars à ouverture synthétique, détecteurs infrarouges intégrés à la cellule.
- Avionique sécurisée : interfaces numériques protégées contre les cyberattaques.
- Maintenance intelligente : détection précoce de pannes grâce à l’analyse de données en vol.
On imagine facilement un avion d’affaires Bombardier équipé de capteurs français, servant à surveiller des zones sensibles, guider des opérations spéciales ou relayer des communications dans un théâtre d’opérations.
Un Global 6500 militaire en somme, capable de voler à 12 500 mètres pendant plus de 12 heures, avec un rayon d’action de 10 000 kilomètres. Le tout, piloté par deux militaires et un opérateur chargé des systèmes à bord.
Un précédent qui a tout changé : le “Global Eye”
Cette stratégie, Saab l’a déjà expérimentée. En 2019, le groupe suédois a transformé un jet Bombardier Global 6000 en avion de surveillance longue portée : le Global Eye. Résultat ? Un succès technique, plusieurs ventes à l’export et un nouveau segment de marché : l’avion de renseignement léger, rapide à produire et facile à entretenir.
Ce précédent a marqué les esprits. D’autant que les armées du monde cherchent désormais à s’équiper vite, à moindre coût, avec du matériel modulable. Finis les programmes interminables à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Aujourd’hui, ce qui compte, c’est l’agilité, la compatibilité et la résilience.
Safran n’a pas l’habitude de rester spectateur. Ce partenariat avec Bombardier lui offre l’opportunité d’occuper un créneau qu’il ne maîtrisait pas encore : celui de l’avion civil militarisable, adaptable à toutes les missions.
Un marché mondial en pleine transformation
Ce rapprochement s’inscrit dans un mouvement plus large. Les conflits actuels : Ukraine, Sahel, mer de Chine ont remis au goût du jour l’usage d’aéronefs polyvalents, capables d’intervenir rapidement et de transmettre des données en temps réel.
Les analystes estiment que le marché des plateformes ISR légères représentera plus de 45 milliards d’euros d’ici 2030. Une hausse de plus de 4 % par an, tirée par la demande de pays qui ne peuvent pas s’offrir des AWACS, mais veulent surveiller leur espace aérien.
Dans ce contexte, la coopération entre Safran et Bombardier arrive au bon moment. Elle pourrait déboucher sur un démonstrateur dès 2026. Un calendrier serré, qui montre l’urgence d’innover. D’autant que la concurrence ne dort pas : aux États-Unis, Lockheed Martin développe des plateformes ISR compactes basées sur des avions d’affaires Gulfstream.
Sources :
- Déclaration conjointe France–Québec (13 juin 2025)
- Communiqués de presse officiels de Safran et Bombardier
- Annonce récente du partenariat EDF–AtkinsRéalis (juin 2025)
Image : Intérieur d’un Global 6500, avion civil polyvalent qui pourrait notamment intéresser Safran pour son potentiel militaire (source : Bombardier).




Bombardier, c’est Québécois, bien avant d’être Camadien.
Ils ont tout vendu au Québec, leurs jets d’affaires sont fabriqués à Toronto, Ontario, grâce aux syndicats…
Les employés de Montréal sont très chanceux qu’Airbus a repris la C-Series….
Le Québec est une province du Canada.
Le Canada est encore le pays de toutes les provinces Canadiennes.
Les membres de l’OTAN, ne font affaires qu’avec des pays reconnus comme tel par l’ONU.
Le Québec ne figure sur aucune de ces 2 organisations mondiales.
Fait que les petits nationaliste indépendantistes en 2025 ont encore bien des croûtes à manger.