Une usine pour produire les radars Ground Master va bientôt voir le jour aux Émirats.
Dans les allées animées du salon « Make it in the Emirates 2025 », une poignée de main a marqué le début d’un partenariat qui va marquer non seulement l’industrie de défense locale mais aussi les relations économiques entre la France et les EAU (Emirats Arabes Unis). Ce dernier va produire directement les fameux radars Ground Master, réputés dans le monde entier pour leur précision et leur adaptabilité.
En clair, les Émirats misent sur la fabrication locale pour gagner en autonomie et de renforcer leur savoir-faire technologique et Thales vise un pivot au Moyen-Orient pour s’ouvrir de nouveaux marchés.
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Thales continue son implantation au Moyen-Orient avec une nouvelle usine pour produire des radars Ground Master aux Emirats Arabes Unis.
Cette usine sera dédiée à l’assemblage et à la qualification de ces radars de surveillance aérienne qui font déjà la fierté de Thales : les Ground Master. Prévue pour 2027, elle répondra aux besoins des forces émiraties et permettra d’ouvrir de nouveaux marchés d’exportation.
Ces radars sont conçus pour détecter les menaces aériennes à des kilomètres à la ronde, peu importe le terrain. Leur grande force réside dans une mobilité et une fiabilité qui en font un des piliers de la surveillance moderne. Les Émirats y voient un moyen de muscler leur défense tout en valorisant les talents locaux.
L’enjeu pour les EAU : développer l’économie et les compétences locales
L’usine sera un centre de transmission des compétences, où ingénieurs et techniciens du cru apprendront à maîtriser chaque étape de la fabrication.
Ce sera également une opportunité en or pour les entreprises émiraties. En intégrant la production de ces radars, elles vont pouvoir s’impliquer dans une filière qui rayonne à l’échelle mondiale. L’usine deviendra un point d’appui pour développer un écosystème de fournisseurs, de sous-traitants et de partenaires.
Avec les Ground Master, les Émirats se donnent les moyens de réduire leur dépendance à l’étranger, tout en créant un terreau fertile pour l’innovation. C’est un coup de pouce pour l’industrie locale, mais aussi un moyen de se positionner comme un acteur sérieux sur la scène internationale.
Thales renforce son ancrage au Moyen-Orient
Derrière ce projet, on retrouve donc le géant français Thales, qui du haut de ses 80 000 collaborateurs et 20,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 a fait ses preuves dans les technologies de pointe. Présent depuis cinquante ans aux Émirats, il y a tissé des liens étroits et multiplié les projets dans la défense, l’aéronautique ou encore la cybersécurité.
Avec la création de Thales Emarat Technologies en 2019, le groupe a ancré son engagement local. Cette nouvelle usine de radars s’inscrit dans la continuité : former, produire, tester et maintenir des systèmes de haute technologie directement sur place.
Le groupe se place ainsi au milieu d’une région dont les budgets militaires sont conséquents et appelés à augmenter d’ici quelques années :
Pays | Budget de défense 2024 (milliards USD) | Évolution par rapport à 2023 | Rang mondial approximatif |
Arabie saoudite | 80,3 | +1,5 % | 7e |
Israël | 46,5 | +65 % | 15e |
Turquie | ~15 | Stable | 22e |
Émirats arabes unis | ~23 | Stable | 18e |
Iran | ~10 | Stable | 25e |
Qatar | ~11 | Stable | 24e |
Égypte | ~4,6 | Légère hausse | 40e |
Koweït | ~7 | Stable | 30e |
Liban | 0,635 | +58 % | – |
Remarques :
- L’Arabie saoudite reste le premier budget de défense du Moyen-Orient, devant Israël dont la hausse est exceptionnelle en 2024.
- Les chiffres sont des estimations issues des rapports SIPRI et Statista, certains budgets n’étant pas publiés officiellement pour tous les pays.
- Les variations reflètent l’impact des tensions régionales et des conflits en cours.
Un marché du radar qui fait recette
Le marché mondial des radars militaires se porte bien, affichant une valeur estimée à 13,6 milliards d’euros en 2024, avec une croissance moyenne de 5,6 % par an attendue jusqu’en 2034. Derrière ces chiffres, il y a une logique implacable : la hausse des budgets militaires, les tensions géopolitiques qui se multiplient et la modernisation des infrastructures de défense, particulièrement en Amérique du Nord, qui garde la mainmise sur ce secteur.
Les radars terrestres et ceux chargés de la défense antimissile balistique sont ceux qui progressent le plus rapidement. Ils répondent à un besoin croissant de couverture longue portée et à une course effrénée à l’intégration des technologies avancées, notamment l’intelligence artificielle. Cette IA, qui n’a rien d’un gadget, promet une détection toujours plus fine et une meilleure réactivité face aux menaces.
Dans cette bataille des ondes, l’Asie-Pacifique joue les outsiders avec une croissance accélérée. Les enjeux de sécurité y sont tels que la demande de radars de nouvelle génération explose. On parle ici de systèmes capables de voir loin, mais surtout de voir clair, même dans un environnement complexe.
Enfin, les grands noms du secteur, comme Thales, Lockheed Martin ou Raytheon, ne dorment jamais. Leur présence mondiale ne cesse de s’étendre, grâce à des contrats stratégiques et à un effort constant d’innovation dans les radars multifonctions, véritables sentinelles des temps modernes.
Source : Communiqué de presse de Thales
Image : Ground Master 200