Les Italiens ne font jamais rien par “pure utilité” comme le prouve le design du futur réacteur nucléaire modulaire TL-40 dessiné par Pininfarina

Un nouveau visage pour l’énergie nucléaire : l’alliage de l’architecture, de l’industrie navale et du design.

À Venise, lors de la 19ᵉ exposition internationale d’architecture de la Biennale, le nucléaire civil a surpris son monde. newcleo, Pininfarina et Fincantieri y ont dévoilé une reproduction grandeur nature du futur réacteur de quatrième génération TL-40, refroidi au plomb. Un défi technique et esthétique qui marque l’émergence d’une nouvelle vision de l’atome.

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Quand le design rencontre l’ingénierie nucléaire à Venise

Le réacteur TL-40, fruit des recherches de newcleo, se destine aux navires de haute mer. Il utilise un refroidissement au plomb liquide, une solution connue pour ses capacités à dissiper la chaleur sans nécessiter de pompes complexes. Sa particularité : consommer les déchets nucléaires issus des anciennes centrales.

Ce modèle, haut de 5,5 mètres et pesant plus de deux mille kilogrammes, a été pensé pour illustrer les vertus de l’énergie nucléaire dans la décarbonation des transports maritimes.

Qui est newcleo et quel est son projet ?

Newcleo est une start-up européenne (italo-britanno-française) spécialisée dans les petits réacteurs modulaires (SMR) de quatrième génération utilisant des déchets nucléaires revalorisés. En 2024, elle compte plus de 1 100 employés et a levé 535 millions d’euros pour développer son premier prototype de 30 MW, prévu en France d’ici 2031. L’entreprise installe un centre R&D dans le Gard et prévoit une usine pilote de fabrication de combustible MOX. Grâce à une intégration verticale et des acquisitions en Europe, newcleo sécurise sa chaîne d’approvisionnement. Elle joue un rôle clé dans la relance du nucléaire en France, avec des réacteurs plus compacts, sûrs et économiques.

Quand le design sublime la technique

Pininfarina a donné au réacteur une allure surprenante : une silhouette de vase suspendu, presque flottante malgré son poids conséquent. Le revêtement en fibre de verre est orné de lattes formant un effet Moiré, captant la lumière pour créer des jeux d’ombre et de profondeur.

L’intérieur reste visible grâce à une structure ouverte. Les visiteurs de la Biennale peuvent ainsi plonger au cœur des mécanismes et découvrir les principes physiques qui garantissent la sûreté de ce réacteur modulaire.

Un parcours immersif pour comprendre la fission

Au-delà de la sculpture industrielle, l’installation offre une plongée pédagogique dans le monde du nucléaire. Des visualisations interactives expliquent comment la fission libère l’énergie, comment la chaleur est évacuée et comment les déchets sont transformés en ressource.

Les modules de données dévoilent aussi un chiffre impressionnant : les déchets nucléaires déjà stockés en Europe pourraient suffire à couvrir les besoins électriques du continent pour plusieurs siècles.

Le rôle clé de l’industrie navale et de l’architecture

Fincantieri, géant italien de la construction navale, s’est joint à l’aventure. Son expertise a permis de valider l’intégration de ce réacteur à la propulsion des navires, alliant sécurité, efficacité et faible empreinte carbone. Cette collaboration a pour ambition de faire des océans un terrain de décarbonation active, grâce à l’énergie nucléaire.

Pininfarina, de son côté, a veillé à ce que le réacteur s’insère dans un langage architectural compréhensible et séduisant, pour convaincre au-delà du cercle des experts. Le design, loin d’être un simple ajout, est ici un levier pour faire dialoguer technologie et acceptabilité sociale.

Pour la première fois de l’histoire une équipe a créé du carbone liquide en laboratoire et c’est une excellente nouvelle pour la recherche sur la fusion nucléaire

Un manifeste pour un futur décarboné

Pour newcleo, cette présentation à Venise est un manifeste. Son réacteur TL-40 n’est pas un prototype lointain : il incarne la fusion de l’ingénierie avancée et de la responsabilité environnementale. Le système de refroidissement au plomb, allié à des mécanismes de sûreté passive, rend impossible l’emballement nucléaire.

En France, à Chusclan, Pininfarina collabore avec newcleo à la création d’un centre de recherche sur les combustibles nucléaires. Cette vision commune, déjà en chantier, augure d’une mutation profonde de la filière nucléaire vers une énergie propre, presque infinie et respectueuse des sociétés humaines.

À Venise, la science a trouvé un écrin inattendu. Et l’atome, un nouveau visage : élégant, accessible, prêt à propulser les grands navires vers un horizon sans carbone.

Source : Communiqué de presse de newcleo