L’’envergure d’un Boeing 747 et une autonomie d’un mois.
Il n’a pas de pilote, vole sans carburant, peut rester en l’air pendant un mois et son envergure dépasse celle d’un Boeing 747. Laissez-nous vous présenter le drone Skydweller, la nouvelle coqueluche de la surveillance aérienne de l’OTAN dans le ciel !
Derrière ce projet aux allures futuristes : une alliance entre la startup américaine Skydweller Aero et le géant français Thales, bien décidé à réinventer la surveillance maritime longue durée.
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Skydweller, une aile volante solaire… plus large qu’un long-courrier
Plus de 70 mètres d’envergure, soit plus qu’un 747 et pourtant, ce drone ne pèse que quelques centaines de kilos, grâce à une structure en carbone ultraléger. Toute sa surface est couverte de panneaux solaires, ce qui lui permet de voler sans interruption pendant des semaines, voire un mois entier.
Et pour ne rien gâcher, il peut embarquer jusqu’à 400 kg de charge utile comprenant : des capteurs, des radars, des caméras, voire des relais de communication.
Un radar intelligent à bord : le AirMaster S de Thales
Le secret de sa puissance ne tient pas seulement dans son endurance. Le groupe Thales a intégré à bord son radar AirMaster S, un bijou de miniaturisation doté d’un balayage électronique actif (AESA), capable de voir, suivre, et analyser en temps réel tout ce qui bouge… en mer comme sur terre.
Et ce radar est dopé à l’intelligence artificielle. Il peut trier les cibles, réduire les données à transmettre, et s’adapter automatiquement à la météo, au profil de mission, ou à l’environnement électromagnétique. Un vrai cerveau dans les airs.
Un drone, mais pas que pour faire joli
Le terrain de jeu de ce drone high-tech, ce sont les zones maritimes disputées, les côtes sensibles, les routes du trafic illicite, les zones de piraterie, voire les conflits “gris”, ces tensions militaires qui ne disent pas leur nom mais nécessitent une présence constante.
Et avec une autonomie aussi longue, plus besoin de ravitaillement, de base proche ou d’avions de relève. Le Skydweller devient un satellite atmosphérique, ce qu’on appelle un “pseudo-satellite” : un engin entre le drone classique et l’orbite basse, capable de surveiller des océans entiers, de jour comme de nuit, sans pause.
Une solution stratégique à faible empreinte carbone
Pas une goutte de kérosène, zéro émission directe, une autonomie presque illimitée et des coûts d’exploitation bien inférieurs à ceux d’un avion militaire classique. Bref, une solution propre, persistante, et furtive, idéale pour des missions longues, là où les satellites manquent de résolution et les avions “classiques” ne peuvent pas rester en vol indéfiniment.
France + États-Unis = drone transatlantique
Ce projet est le fruit d’une coopération transatlantique intelligente. Skydweller est basé à Oklahoma City, avec des opérations en Espagne. L’entreprise est issue du programme Solar Impulse, ce fameux avion solaire qui avait fait le tour du monde il y a quelques années, et elle a depuis pivoté vers le secteur stratégique de l’ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance).
Avec le soutien industriel de Thales, c’est une plateforme à la fois souveraine, modulaire et stratégique, que l’Union européenne, l’OTAN ou les forces occidentales pourraient bien adopter pour surveiller la Méditerranée, l’Atlantique, ou même le Pacifique.
Fiche technique du MAPS Skydweller
Élément | Caractéristique |
---|---|
Type | Drone solaire autonome (MAPS) |
Envergure | +70 mètres (plus qu’un Boeing 747) |
Charge utile | Jusqu’à 400 kg |
Endurance | Plus de 30 jours en vol |
Altitude | Moyenne (pseudosphère atmosphérique) |
Capteur principal | Radar AirMaster S (Thales, AESA, IA) |
Applications | Surveillance maritime, lutte contre la piraterie, trafic, zones disputées |
Sources :
- Thales Group, communiqué du 19 juin 2025
- Skydweller Aero, dossier technique 2025
- Déclarations de Sébastien Renouard, Thales EMEA
- Plateformes ISR MAPS, dossiers Otan & UE
- Données comparatives Boeing 747 vs drone MAPS