2e bonne nouvelle de la semaine pour la France dans la course à l’espace avec un alliance de 3 entreprises pour proposer le Starlink européen

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Safran va-t-il conquérir l’espace ? Airbus et Eutelsat misent sur lui pour piloter 100 satellites

Après l’annonce de Safran Reosc du lancement réussi de son premier imageur spatial il y a quelques jours, c’est au tour d’une autre des filiales de Safran de faire parler d’elle : Syrlinks. Cette dernière vient de signer un contrat majeur qui pourrait bien changer la donne dans la course au New Space. Le 18 juin 2025, l’entreprise a  en effet été choisi par Airbus pour équiper 100 satellites de la future constellation en orbite basse d’Eutelsat. Le concurrent français de Starlink, rien que ça !

Lire aussi :

Une alliance française de 3 entreprises pour lancer le “Starlink” européen ?

Eh oui, un satellite, ce n’est pas un caillou qui flotte dans le vide ! C’est un véritable communicant orbital. Il faut pouvoir le localiser, récupérer ses données, et lui envoyer des instructions. Ce rôle essentiel revient aux équipements TT&C (pour Tracking, Telemetry and Command). C’est un peu le cerveau radio du satellite.

Et dans ce domaine, Syrlinks n’en est pas à son coup d’essai. Déjà présente sur la première génération des satellites OneWeb, l’entreprise rennaise a su gagner la confiance d’Eutelsat… puis la conserver. Ces équipements TT&C sont robustes, stables, et surtout parfaitement adaptés à l’environnement du New Space, qui exige de la flexibilité, de la miniaturisation, et une fiabilité sans faille.

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Des radios de l’espace conçues comme des smartphones ?

Dans l’espace, chaque gramme est un ennemi, chaque watt est précieux. D’où l’ingéniosité des ingénieurs de Safran : leurs modules TT&C sont ultracompacts, économes en énergie… et surtout conçus avec des composants COTS (Commercial Off-The-Shelf), autrement dit du matériel qu’on trouve dans le commerce, certifié pour le spatial.

Là où un composant spatial “classique” pouvait coûter jusqu’à 100 fois plus cher, les versions COTS qualifiées permettent de diviser les budgets tout en accélérant la production. Une aubaine pour les constellations, où il ne s’agit plus de construire un satellite unique, mais de répliquer des dizaines d’exemplaires en un temps record.

Un pari osé ? Oui, surtout dans un domaine habitué aux composants sur-mesure. Mais ce choix permet de réduire les coûts sans sacrifier la qualité.

Quand l’espace devient une usine à satellites

Fini les satellites uniques à plusieurs centaines de millions d’euros. Place aux constellations par grappes entières, produites presque comme des voitures. Le New Space, c’est ça : de la série, de la cadence, et des composants standardisés.

Safran l’a bien compris. L’entreprise a adapté ses lignes de production à ce nouveau modèle industriel. Désormais, elle peut livrer rapidement, et surtout avec une constance de fabrication digne de l’industrie électronique. Les modules sortent de l’usine calibrés, testés, reproductibles, comme les puces de nos téléphones.

Et ça marche : que ce soit pour de la connectivité, de la surveillance ou de l’observation, Safran répond à la demande. Sans stress.

Une connexion spatiale… même au fond de la Creuse

Les satellites en orbite basse (entre 500 et 1 200 kilomètres d’altitude) permettent des connexions Internet rapides et à faible latence. L’objectif d’Eutelsat est clair : couvrir toute la planète, y compris les zones rurales, isolées ou oubliées des réseaux terrestres.

Dans cette opération, Airbus assemble les satellites, mais c’est bien Safran qui les relie à la Terre. Sans TT&C, un satellite est aveugle et sourd. Ce système est le pont entre l’humain et la machine spatiale, capable de corriger une trajectoire, de réinitialiser un module, ou simplement de surveiller l’état de santé de l’engin.

Safran, un pari stratégique pour l’Europe spatiale

Dans un contexte mondial tendu, pouvoir s’appuyer sur un fournisseur français, maîtrisant toute la chaîne de fabrication, c’est un atout stratégique pour l’Europe. Cela évite de dépendre des États-Unis ou de la Chine pour des composants aussi sensibles.

Et ce partenariat vient renforcer la dynamique du New Space tricolore : on pense à Unseenlabs pour la surveillance maritime, Loft Orbital pour la data, ou encore Latitude, qui prépare des micro-lanceurs. Safran n’est plus seulement un grand nom de l’aéronautique : c’est désormais un acteur pivot de l’écosystème spatial européen.

Un signal fort envoyé par Airbus

Enfin, ce contrat est aussi une preuve de confiance renouvelée d’Airbus. Le constructeur toulousain est connu pour ses exigences très strictes, tant sur le plan technique qu’industriel. Safran devra livrer vite, bien, et tenir la cadence.

Jean-Marie Bétermier, Vice-Président Exécutif de la Business Unit Espace de Safran Electronics & Defense résume ainsi :« Avec une organisation industrielle optimisée et des ressources adaptées à la production en série, Safran, à travers Syrlinks, s’impose aujourd’hui comme un partenaire clé du New Space. Le Groupe apporte des réponses efficaces aux enjeux technologiques et économiques des constellations de satellites de toutes tailles, avec des solutions alliant performance, capacité de production à grande échelle et compétitivité économique. »

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Comparaison Starlink et LEO / OneWeb

Caractéristique Starlink (SpaceX) LEO / OneWeb (Eutelsat – Airbus)
Nombre de satellites prévus Jusqu’à 12 000 (déjà +6 000 actifs) 648 satellites (1ère phase)
Altitude d’orbite Environ 550 kilomètres Environ 1 200 kilomètres
Type d’usagers ciblés Grand public, zones rurales, militaires Opérateurs, gouvernements, entreprises
Latence moyenne 25 à 50 millisecondes 50 à 70 millisecondes
Débit moyen pour l’utilisateur 100 à 200 Mbit/s Jusqu’à 195 Mbit/s (terminaux B2B)
Mode de lancement Fusées Falcon 9 (SpaceX) Fusées Falcon 9, Ariane 6, ou autres
Fabrication des satellites Interne chez SpaceX (Redmond, USA) Airbus Defence & Space (Toulouse / USA), Safran via Syrlinks
Fréquences utilisées Bande Ku / Ka Bande Ku
Propriété / Opérateur SpaceX Eutelsat + partenaires (ex-OneWeb)
Objectif principal Connexion mondiale rapide et directe Connectivité institutionnelle et intégration aux réseaux fixes

Sources :

  • Communiqué de presse Safran, Salon du Bourget, 18 juin 2025
  • Fiches techniques Syrlinks – www.syrlinks.com
  • Airbus Space Newsroom
  • Eutelsat Corporate
  • Dossiers New Space France (CNES, 2024–2025)

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
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