650 km/h en 7 secondes : la Chine pulvérise un record avec son train à lévitation magnétique.
Pas de roues = pas de contact avec les rails = pas de frottements.
Juste de l’électromagnétisme pur, une ligne droite d’un kilomètre, et un bolide de 1,1 tonne lancé à la vitesse d’un avion de chasse. Direction la province du Hubei, en Chine, où le laboratoire de Donghu vient de battre un record mondial : 650 km/h atteints en seulement 7 secondes.
Ca fait quand même 2,63 g et à titre de comparaison une fusée Ariane 5 au décollage c’est 1,3 g !
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Un départ façon fusée pour le nouveau train à lévitation magnétique chinois
Le véhicule d’essai est un démonstrateur à lévitation magnétique. Traduction : il ne touche pas le sol. Grâce à un système de répulsion entre aimants de même pôle, le train flotte à quelques millimètres au-dessus de son guide. Résultat : une accélération vertigineuse, limitée uniquement par la résistance de l’air et sur un “petit” seul kilomètre. Oui, vous avez bien entendu : accélération, pointe de vitesse et freinage… le tout sur la distance d’un tour de circuit automobile.
Des capteurs au millimètre près
Pour y parvenir, il a fallu repousser toutes les limites connues. À commencer par le contrôle de la trajectoire. Le système de propulsion utilise un moteur linéaire ultra-puissant, piloté par des algorithmes capables de suivre la position du train avec une précision de 4 millimètres.
Grâce à ce même système, il peut en outre passer de 650 km/h à 0 en seulement 200 mètres. Une décélération contrôlée, sans accroc.
C’est un peu comme freiner une Formule 1 sur une piste de vélo… mais sans déraper.
Un laboratoire sur rail pour la Chine
Mais pourquoi construire un circuit aussi court pour des vitesses aussi folles ? La réponse est simple : tester plus, plus vite, et moins cher.
Avec ce format compact, pas besoin de raser des dizaines de kilomètres de terrain pour expérimenter. On peut enchaîner les essais, optimiser les moteurs, les systèmes de refroidissement, et même les formes aérodynamiques… le tout sans bouger de son campus.
Et cerise sur le train : ce type de piste pourrait être intégré directement dans des centres urbains ou technologiques, accélérant les cycles de développement pour les futurs trains commerciaux.
Un pays lancé à pleine vitesse
La Chine ne découvre pas la lévitation magnétique : elle en est déjà la championne mondiale. Depuis 2004, la ligne de Shanghai transporte ses passagers à 430 km/h, avec une technologie venue d’Allemagne (le fameux Transrapid). Mais depuis, la Chine a pris le relais, et développe ses propres solutions : plus rapides, plus puissantes… et plus locales.
En 2022, des chercheurs chinois ont testé un prototype à supraconducteurs haute température, censé rouler à 600 km/h. Et en 2024, un essai dans un tube basse pression (à la manière des projets hyperloop) a visé les 1 000 km/h.
Des projets militaires et spatiaux étudient déjà la possibilité d’utiliser cette technologie pour lancer des fusées, en leur donnant un coup de pouce initial sans carburant !
Et ailleurs dans le monde ?
En comparaison, l’Europe et les États-Unis restent timides. Le Japon développe toujours son train à lévitation supraconductrice (le Chūō Shinkansen), mais l’ouverture commerciale est sans cesse repoussée. En Corée du Sud, une ligne plus lente circule entre l’aéroport d’Incheon et Yongyu. Reste encore l’Inde qui a également des visées sur cette technologie avec des essais de Maglev prometteurs.
Ce que ce test change vraiment
Derrière les chiffres impressionnants, ce record ouvre une nouvelle page. Il prouve qu’on peut tester des vitesses extrêmes sur de courtes distances, avec précision, sécurité et répétabilité. C’est un bond en avant pour la recherche, mais aussi un raccourci pour le développement industriel.
Et à terme, si la ligne atteint bien les 800 km/h prévus, on se rapprochera de la frontière entre les trains atmosphériques et les hyperloops sous vide. Un vrai tournant.
Les chiffres à retenir :
| Élément | Valeur |
|---|---|
| Vitesse atteinte | 650 km/h (404 mph) |
| Temps pour atteindre cette vitesse | 7 secondes |
| Accélération moyenne | 2,63 g (Ariane 5 : ~1,2 g) |
| Distance totale de test | 1 000 mètres |
| Distance de freinage | 200 mètres |
| Précision du système | 4 millimètres |
| Vitesse cible annoncée | 800 km/h |
Sources :
- CTGN (China Global Television Network)
- Donghu Laboratory, Hubei Province
- Déclarations de Li Weichao, directeur du centre de propulsion magnétique
- Archives des programmes maglev en Chine, Corée, Japon et États-Unis



