Le train à 1000 km/h n’a jamais été aussi proche de devenir une réalité grâce à la Chine qui vient de résoudre un de ses plus gros problèmes

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Une faille du Hyperloop enfin domptée par les chercheurs chinois.

Ah, le rêve d’Elon Musk de faire filer des capsules à 1 000 km/h dans des tubes sous vide ! Un projet qui, jusqu’ici, butait sur un écueil de taille : les vibrations imprévisibles qui pouvaient faire du trajet futuriste un vrai cauchemar. Mais voilà qu’en Chine, des ingénieurs affirment avoir trouvé la parade : une suspension hybride, contrôlée par une intelligence artificielle, qui dompte ces vibrations indésirables.

Une avancée qui change la donne, et qui pourrait bien devenir un rival redoutable pour notre cher TGV national ! Un pas de plus vers un Hyperloop enfin confortable, et peut-être, un jour, opérationnel.

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L’Hyperloop va-t-il quitter le statut de “chimère technologique” pour devenir une réalité ?

L’Hyperloop est n concept qui a émergé en 2013, imaginé par Elon Musk, l’homme qui ne recule devant aucun défi (mais n’a pas toujours les moyens de ses ambitions).
Le principe est simple : faire voyager des capsules à plus de 1 000 km/h dans des tubes à basse pression, en misant sur la sustentation magnétique pour réduire les frottements. Une idée qui, sur le papier, promet de relier Los Angeles à San Francisco en moins de 35 minutes et qui vise à battre l’avion et le train classique, en offrant un transport plus rapide, plus sûr et plus respectueux de l’environnement.

Plusieurs nations ont déjà tenté l’aventure (avec plus ou moins de réussite) : aux États-Unis, en Inde, en Corée du Sud et aux Émirats arabes unis. Des pistes d’essai ont même été construites pour tester les premières capsules.

Cependant en 2025, l’Hyperloop reste encore un rêve, sans ligne commerciale fonctionnelle. Des prototypes roulent, oui, mais il faudra encore patienter avant de monter à bord de ce tube supersonique.

Des secousses redoutables à grande vitesse

À première vue, faire léviter un train au-dessus de rails magnétiques semble un moyen parfait d’échapper aux contraintes de la gravité. Pas de contact, pas de friction, juste un glissement quasi parfait. Sauf qu’en pratique, de légères imperfections, même minuscules, viennent semer la zizanie. Des déformations de ponts, des bobines un peu de travers, et la cabine se met à vibrer à des fréquences redoutables.

Les chercheurs du site de test de Datong, dans la province du Shanxi, ont disséqué le problème avec minutie. Ils ont découvert qu’à partir de 400 km/h, la cabine subissait des vibrations jugées « extrêmement désagréables », atteignant un indice Sperling de 4,2 à 600 km/h. Pour rappel, cet indice mis au point dans les années 1940 mesure l’inconfort des passagers : à 4,2, les oscillations sont si fortes qu’elles peuvent nuire à la santé sur de longs trajets.

Une IA au service de l’amorti

Le remède trouvé par ces mêmes chercheurs consiste en un système de suspension hybride qui allie ressorts pneumatiques classiques et actionneurs électromagnétiques. La vraie nouveauté ici, c’est l’IA embarquée. Avec une stratégie dite du « sky-hook », l’algorithme simule un point d’ancrage pour contrer les secousses basses fréquences.

La deuxième technique mobilise un contrôleur PID : un acronyme barbare pour Proportionnel, Intégral et Dérivé. En clair, l’IA ajuste en permanence les forces pour corriger la trajectoire de la capsule. Pour affiner les réglages, les ingénieurs se sont tournés vers un algorithme génétique NSGA-II, un peu comme un sélectionneur de gènes qui cherche la combinaison la plus efficace pour garder la capsule stable.

Des tests prometteurs

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Sur maquette, la vibration verticale a chuté de 45,6 %. L’indice Sperling est retombé sous la barre de 2,5, signe que le confort est désormais jugé « prononcé mais pas désagréable ». Une nette amélioration, même à 1 000 km/h.

Bien sûr, ces chiffres viennent de tests en laboratoire avec des modèles réduits. La prochaine étape est de vérifier si ces performances tiennent le choc à l’échelle réelle. Il faudra aussi s’assurer que la suspension encaisse des événements imprévus : freinage d’urgence, obstacle soudain, ou un grain de sable (au sens littéral comme figuré).

Le rêve du maglev supersonique toujours vivant

Pendant que le projet Hyperloop d’Elon Musk s’essoufflait dans le pays de l’Oncle Sam, l’Empire du Milieu a persisté. À Datong, on a déjà construit des tunnels étanches en béton et des joints de rails ajustés au millimètre. Ces détails techniques sont essentiels pour éviter la moindre imperfection qui pourrait réveiller les secousses.

Les ingénieurs chinois, emmenés par Zhao Ming de la China Aerospace Science and Industry Corporation (CASIC), voient plus loin que la simple capsule à grande vitesse. Pour eux, le maglev sous vide pourrait ouvrir la voie à des lancements spatiaux low-cost ou des applications militaires inédites.

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L’équilibre subtil entre rêve et réalité

Dans ce projet, il y a un mélange fascinant de rigueur scientifique et de promesse d’un futur hors norme. Les chiffres sont là : à 1 000 km/h, la capsule ne vibre plus qu’à des fréquences précises (2,6 Hz, 5,2 Hz, 7,8 Hz et 10,4 Hz), bien identifiées et mieux contrôlées. Les calculs intègrent même la flexion verticale des ponts et les effets des bobines latérales.

Tout cela nous rappelle qu’en matière de transport ultra-rapide, le diable se cache dans les détails : la vitesse pure n’est rien sans la maîtrise de l’instabilité.

Pour ceux qui rêvent de voyager à la vitesse d’une balle de fusil dans un tube d’acier, ces avancées sont de bon augure.

Source : South China Morning Post

Image : Hyperloop Transporation Technologies – The Great Lakes Project (source : Neuhausengroup)

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

1 COMMENTAIRE

  1. Mais le problème le plus important pour pouvoir exploiter un Hyperloop avec des stations et des passagers est loin d’être résolu ! Il faudrait pouvoir quitter la ligne principale pour aller desservir une station sans arrêter tout le trafic, donc prendre un branchement latéral, à grande vitesse sinon tous les modules suivant derrière doivent ralentir, et cela n’existe pas encore !

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