Personne n’y croyait mais l’Australie va faire fortune grâce à cette découverte qui rend possible la récupération de l’or dans nos déchets électroniques

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Des chercheurs australiens parviennent à transformer nos déchets électroniques en trésor sans polluer.

Des scientifiques australiens viennent de mettre au point une technique révolutionnaire pour recycler l’or contenu dans nos déchets électroniques, grâce à un simple jeu de lumière et un peu de chimie bien pensée. Le tout, garanti sans poison, une première !

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On l’imagine volontiers dans des bijoux ou des coffres de banques. Pourtant, l’or est bien plus présent dans nos vies que ce que vous imaginez : circuits imprimés, satellites, implants médicaux… Ce métal (pas si) rare et inoxydable est un excellent conducteur électrique, ce qui en fait un élément clé des hautes technologies.

Mais si la demande explose, les méthodes d’extraction classiques laissent un goût amer. Cyanure, mercure, acides violents : l’or a un coût environnemental que ni la nature ni la santé humaine ne digèrent.

Le mercure, en particulier, est utilisé par des milliers de petits exploitants à travers le monde (notamment en Guyane où la France peine à freiner les orpailleurs illégaux). Une pratique qui fait de l’or l’une des principales sources de pollution mercurielle planétaire.

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Une alchimie moderne née en Australie

Une équipe de l’Université Flinders, menée par le professeur Justin Chalker, a présenté une méthode propre pour récupérer l’or depuis des déchets électroniques ou même des minerais pauvres.

Leur recette repose sur deux ingrédients :

  • Un agent de lixiviation dérivé d’un composé courant utilisé pour traiter l’eau : le trichloroisocyanurate,
  • Un polymère riche en soufre capable de capturer l’or dissous, fabriqué à l’aide de lumière ultraviolette.

Pas de gaz toxiques, pas d’acides concentrés, pas de nappes phréatiques sacrifiées. Juste une réaction chimique déclenchée par la lumière, qui capte l’or et le relâche ensuite à volonté.

Et cerise sur le lingot : le polymère est réutilisable. Une fois l’or collecté, le matériau revient à son état d’origine et peut recommencer l’opération.

Une méthode testée sur nos déchets du quotidien

Les chercheurs ont appliqué leur procédé à des composants d’ordinateurs usagés : processeurs, barrettes de RAM, cartes mères avec à la clé une récupération sélective de l’or, même noyé au milieu d’un cocktail de métaux indésirables.

La technique marcherait même sur des minerais peu concentrés,

Les collaborations internationales, notamment avec des laboratoires américains et sud-américains, confirment l’espoir de remplacer progressivement le mercure dans les sites artisanaux.

Un magot à 130 milliards d’euros à aller chercher

Chaque année, la planète produit plus de 62 millions de tonnes de déchets électroniques selon le rapport Global E-waste Monitor de l’ONU de 2022. En moyenne, on estime qu’une tonne d’e-déchets contient environ 300 grammes d’or, principalement sous forme de minuscules dépôts dans les cartes électroniques, les connecteurs et les microprocesseurs. Si l’on récupérait ne serait-ce que 10 % de ce gisement mondial, cela représenterait environ 1 860 tonnes d’or par an. À l’échelle du marché, c’est colossal : au cours actuel d’environ 70 000 euros le kilo, cela équivaudrait à près de 130 milliards d’euros d’or potentiellement récupérable chaque année à partir de déchets que nous jetons… ou laissons dormir dans un tiroir.

Et encore, ce chiffre ne prend pas en compte l’or disséminé dans les déchets industriels ou scientifiques, qui pourraient le faire grimper davantage.

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Une lumière qui change tout

Ce qui rend la méthode particulièrement innovante, c’est l’utilisation de la lumière pour initier la polymérisation du matériau sorbant. Un procédé photonique qui ne nécessite aucun catalyseur métallique ni conditions extrêmes.

C’est un peu comme activer une réaction chimique… avec une lampe UV.

Le Dr Thomas Nicholls, co-auteur de l’étude, insiste sur la souplesse du procédé : “On peut recycler le polymère après usage, ce qui augmente encore le rendement écologique du système.”

Et surtout, tout cela se passe à température ambiante, dans de l’eau salée, sans générer de toxines. Un petit miracle de chimie verte.

Source :

Mann, M., Nicholls, T.P., Patel, H.D. et al. Sustainable gold extraction from ore and electronic waste. Nat Sustain (2025). https://doi.org/10.1038/s41893-025-01586-w

Image : Formations rocheuses sur la montagne contre un ciel dégagé

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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