Marseille capitale mondiale de la logistique mondiale.
Les 13 et 14 mai 2025, la ville de Marseille a accueilli un événement d’envergure mondial dans le secteur de la logistique : le forum Logiconomi.
Près de 500 experts internationaux se sont réunis pour croiser visions, technologies et expériences autour d’un thème central : Enabling Sustainable Performance (Favoriser une performance durable dans la langue de Molière). Conférences, démonstrations, tables rondes et masterclasses ont permis de mettre en lumière des innovations concrètes, en particulier dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’automatisation et de l’électrification. Plus qu’un simple congrès, Logiconomi agit comme une plaque tournante de la transformation logistique.
La plateforme digitale Logiconomi Connections, présentée en marge du forum, complètait ce dispositif. Elle permet de relier des professionnels aux partenaires technologiques les plus adaptés, selon les défis rencontrés : sécurité, impact environnemental, performance en temps réel. Une initiative pensée comme un véritable accélérateur d’innovations concrètes, au plus près des besoins opérationnels.
Voici un compte rendu de ce forum réservé aux professionnels mais auquel Média24.fr a été convié et qui a été l’occasion d’avoir un bref aperçu du futur d’un des premiers secteurs économiques au monde : la logistique.
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Forum Logiconomi Marseille 2025 : que nous réserve le futur de la logistique ?
Avec un chiffre d’affaires mondial estimé à plus de 9 000 milliards d’euros en 2024, la logistique représente aujourd’hui près de 10 % du PIB mondial. C’est un mastodonte industriel, indispensable à la circulation des biens, des matières premières et des équipements. Cette puissance a également un coût : le secteur est responsable d’environ 11 % des émissions mondiales de CO₂, selon l’Agence internationale de l’énergie. À elle seule, la logistique du dernier kilomètre pourrait représenter jusqu’à 30 % de la congestion urbaine dans certaines grandes villes. Ajoutez à cela une fragmentation extrême du secteur, des millions d’acteurs de tailles très différentes, et vous obtenez un paysage aussi essentiel qu’énergivore, émissif et difficile à coordonner.
Bref, si la logistique est le système circulatoire de l’économie mondiale, il était grand temps de surveiller son cholestérol !
Une logistique sous tension, mais pas hors de contrôle
C’est un paradoxe bien contemporain : l’économie mondiale redémarre après les années COVID, mais les chaînes logistiques n’ont jamais été autant soumises à la pression. Entre tensions géopolitiques, barrières douanières, vieillissement de la population et transition énergétique, les défis sont nombreux.
La bonne nouvelle ? Des solutions émergent, portées par la technologie et par des partenariats industriels innovants. Pour rester compétitives, les entreprises doivent désormais piloter leur chaîne d’approvisionnement avec autant de précision qu’un satellite autour de la Terre.
Transport, IA, Hydrogène : les chantiers logistiques qui vont chambouler 2025
Une énergie à plusieurs vitesses
Fini le tout-diesel ! En 2025, la diversification énergétique devient la règle. L’électrification progresse à bon rythme dans les entrepôts, avec des chariots élévateurs de plus en plus alimentés par des batteries lithium-ion. Avantage : elles durent plus longtemps et nécessitent moins de maintenance.
Mais pour les camions longue distance, l’électricité n’est pas encore la panacée. C’est ici que le HVO100 entre en scène : un carburant synthétique issu d’huiles végétales ou usagées, capable de réduire jusqu’à 90 % des émissions de CO₂. Ajoutez à cela l’hydrogène, stockable comme un carburant liquide, mais avec un rejet d’eau uniquement, et vous obtenez un cocktail énergétique digne d’un chimiste de génie.
L’intelligence artificielle prend le volant
L’intelligence artificielle n’est plus une promesse futuriste. Elle est déjà à l’œuvre dans la logistique, avec des applications bien concrètes : prévision de la demande, gestion des stocks, maintenance prédictive… et même calcul en temps réel de l’heure d’arrivée estimée.
La vision par ordinateur, quant à elle, révolutionne l’univers de l’entrepôt. Les robots dotés de caméras et de capteurs peuvent trier, inspecter et naviguer sans assistance. L’UE encadre cette révolution avec une loi dédiée à l’IA : toute entreprise devra désormais garantir la conformité éthique et technique de ses outils… sous peine d’amendes allant jusqu’à 35 millions d’euros !
Des robots bientôt en nombre dans les entrepôts
Les robots mobiles autonomes (ou AMR) sillonnent les entrepôts avec agilité. Contrairement aux véhicules à guidage automatique, ils n’ont pas besoin de marquages laser fixes : ils se déplacent en se repérant seuls grâce au SLAM (une sorte de GPS interne dopé à l’algorithme).
Le picking, l’art de prélever le bon produit au bon endroit, est aussi automatisé à grande vitesse. Certains robots, presque humanoïdes, sont déjà testés pour ces tâches précises. D’ici 2030, plus de 800 000 unités de robots pourraient être déployées en Europe dans la logistique, selon Interact Analysis.
L’automatisation au service de l’humain
Moins de main-d’œuvre, plus de robots ? Pas si simple. Le secteur logistique fait face à une pénurie de talents et à une population active qui vieillit. Résultat : les tâches répétitives doivent être confiées à des machines… pour mieux revaloriser les rôles humains.
Cela passe par de la formation, mais aussi par un nouveau contrat social. Respect, autonomie, équilibre vie pro/vie perso : les entreprises les plus performantes en logistique sont aussi celles qui misent sur le bien-être et la fidélisation. En 2022, près d’un salarié sur deux ayant quitté son poste évoquait le burn-out, un chiffre qui donne à réfléchir.
Transparence, données, traçabilité : le triangle d’or
À l’ère du e-commerce et des livraisons personnalisées, l’information en temps réel est aussi précieuse qu’un colis livré à l’heure. Les plateformes de visibilité logistique (les fameuses « tours de contrôle ») sont en plein essor. Elles permettent de suivre chaque étape du parcours d’un produit, d’optimiser les tournées et d’éviter les mauvaises surprises.
Les solutions Track & Trace se diversifient : GPS, RFID, QR codes, 5G… mais aussi IA et vision par ordinateur pour suivre les stocks dans l’entrepôt. Résultat : moins de pertes, plus de satisfaction client, et une capacité de réaction accrue face aux imprévus.
Objectif neutralité carbone : la logistique à l’heure du climat
La question ne se pose plus : d’ici 2030, la majorité des acteurs du secteur auront intégré des objectifs chiffrés de neutralité carbone. Ce n’est pas seulement une affaire de réputation : il s’agit de mesurer, analyser, transformer les pratiques à chaque maillon de la chaîne.
Cela nécessite d’abord des données fiables, mais aussi une compréhension fine des émissions indirectes (Scope 3). Un fabricant de camions, par exemple, ne peut plus ignorer la consommation des véhicules une fois vendus. L’approche devient globale, voire systémique.
Les logiciels prennent le relais dans l’entrepôt
Bienvenue dans l’entrepôt du futur. Simulation 3D, jumelage numérique, planification dynamique : les logiciels de modélisation assistée par IA remplacent peu à peu les outils traditionnels.
Leur mission ? Identifier les points de friction, optimiser le picking, planifier les emplacements et fluidifier les flux. Associés à des drones et à des robots de scan, ils permettent aussi un contrôle automatisé des stocks, indispensable pour gagner en réactivité… et respecter les normes comptables.
Une gouvernance des données bien huilée
L’exploitation des données est une chose, leur gestion en est une autre. Une bonne gouvernance des données est la condition sine qua non pour pouvoir tirer parti des outils numériques sans risque.
Cela implique un accès sécurisé, une fiabilité des flux, et surtout une démarche éthique sur l’usage des informations. Les entreprises de logistique investissent désormais dans des plateformes capables de croiser données énergétiques, flux de marchandises et comportement utilisateur. Ce qui permet de piloter les opérations avec la même rigueur qu’un tableau de bord d’A320.
L’e-commerce redessine les attentes
Livraison en 24 h ? Suivi à la minute ? Retour gratuit et simplifié ? Le commerce en ligne a imposé une nouvelle norme de performance logistique. Et les entrepôts doivent suivre la cadence.
Cela suppose une optimisation sans faille des tournées, des solutions de logistique inversée (retours, reconditionnements, recyclage) et une attention constante à la réduction de l’empreinte environnementale. Les livraisons par drone ou véhicules autonomes se développent, mais leur généralisation reste encore marginale.
Une supply chain résiliente, ou rien
La résilience devient un mot-clé. Les entreprises qui anticipent, automatisent, diversifient leurs énergies et investissent dans la cybersécurité seront mieux armées pour faire face aux aléas géopolitiques ou climatiques.
En parallèle, de nouveaux partenariats voient le jour. Toyota et BMW misent sur l’économie de l’hydrogène. Maersk et IBM s’unissent autour de la blockchain. Le mot d’ordre : mutualiser les expertises pour aller plus vite et plus loin.
Toyota Material Handling, acteur central des mutations logistiques
Face à ces bouleversements, Toyota Material Handling ne se contente pas d’observer : elle agit. En fédérant l’écosystème autour de trois initiatives structurantes, le forum Logiconomi, la plateforme digitale Logiconomi Connections et le rapport Tendances Logistiques 2025, l’entreprise prend clairement les rênes de la transformation. À travers ces actions, elle crée des ponts concrets entre innovation, performance opérationnelle et durabilité.
Le forum Logiconomi, organisé à Marseille, en est une parfaite illustration : conférences, masterclasses, démonstrations… tout y concourt à stimuler l’intelligence collective autour des grands enjeux comme l’IA, la robotique agile ou l’électrification. En parallèle, la plateforme Connections connecte les professionnels avec des partenaires technologiques triés sur le volet, pour une logistique réellement adaptée aux défis du terrain. Quant au rapport Tendances Logistiques, mis à jour chaque année, il propose une lecture stratégique des mutations en cours, des tensions sur les compétences à la digitalisation accélérée des flux.
Et demain ?
Le radar logistique pointe déjà vers les batteries tout-solide, la 6G, l’Internet physique ou encore les plateformes logistiques open source. La transformation est en marche, mais elle suppose des choix stratégiques, des investissements intelligents et une capacité d’adaptation permanente.
La logistique de 2025 n’est plus l’affaire de palettes et de cartons, mais de capteurs, d’algorithmes, de carburants propres et d’interface homme-machine. Et ce n’est que le début.
Sources :
- Forum Logiconomi 2025
- Toyota Material Handling



