Quand la France aide la Bulgarie à faire durer son atome.
Au bord du Danube, là où les roseaux se balancent doucement entre les pylônes électriques, la centrale de Kozloduy tourne encore comme une horloge. Ce site, planté dans le nord de la Bulgarie, produit à lui seul plus d’un tiers de l’électricité du pays.
Pourtant, ses deux réacteurs en service ont plus de 30 ans au compteur. Pas question de les jeter. Au contraire, la priorité du moment, c’est de leur offrir une seconde jeunesse. Et pour ça, Sofia fait confiance à un allié de longue date : la France.
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Framatome au chevet de Kozloduy, une mission de précision au cœur des réacteurs
Framatome, le spécialiste français du nucléaire, a signé un nouveau contrat avec la centrale bulgare, pour moderniser tout le système électrique des deux réacteurs VVER-1000 encore en activité.
Il ne s’agit pas de poser quelques câbles et de changer des interrupteurs. Framatome va totalement remettre à neuf les alimentations de secours, celles qui prennent le relais en cas de panne. Ces systèmes invisibles sont l’assurance-vie du réacteur, ce qui permet à la centrale de rester sous contrôle quoi qu’il arrive.
Ces travaux délicats seront menés par Framatome EOOD, la filiale bulgare fondée en 2021. Des ingénieurs français, mais aussi bulgares, qui se connaissent, se comprennent, et surtout, travaillent ensemble depuis plus de vingt ans. Une vraie relation de confiance.
Les VVER-1000, ces “drôles” de réacteurs soviétiques que la France connaît par cœur
Les réacteurs de Kozloduy sont des VVER-1000, une technologie soviétique robuste et un peu atypique. À la différence des réacteurs occidentaux, ils fonctionnent avec quatre boucles de refroidissement, un générateur de vapeur horizontal, et une cuve plus large.
Aujourd’hui, une quarantaine de VVER-1000 tournent encore dans le monde, de l’Ukraine à l’Arménie en passant par la Hongrie. Tous n’ont pas eu droit à la même attention. Ceux de Kozloduy, eux, ont été modernisés au fil du temps, et ils continuent de produire sans faillir.
Chaque réacteur de ce type peut délivrer près de 1 000 mégawatts (d’où son nom). Assez pour alimenter un million de foyers.
Kozloduy, ce n’est pas juste une centrale pour Sofia
Kozloduy est un véritable pilier national en Bulgarie, garant de la souveraineté énergétique du pays. Sans ces deux réacteurs, le réseau bulgare perdrait son équilibre.
Il faudrait compenser cette perte… souvent avec du gaz ou du charbon. Dans un pays encore en transition énergétique, garder un atome fiable, propre et maîtrisé est donc vital.
Le contrat avec Framatome est aussi un choix pragmatique. Au lieu de lancer un chantier à dix milliards d’euros pour une centrale neuve, on fait durer ce qui marche, en le mettant à niveau avec les meilleurs standards actuels.

Framatome, une présence discrète mais profonde à l’Est
En République tchèque, en Hongrie, en Slovaquie ou encore en Roumanie on retrouve ces VVER hérités de l’époque soviétique. Partout, les Français sont là pour leur permettre de continuer.
Dans certains pays, les techniciens locaux connaissent les réacteurs par cœur, mais ont besoin de pièces ou de méthodes nouvelles. Framatome n’arrive pas en donneur de leçons. Il co-construit des solutions, avec des filiales sur place, des partenariats universitaires, et une relation humaine construite dans la durée.
Présence et action de Framatome en Europe de l’Est (2025)
Pays | Réacteurs concernés | Ce que fait Framatome | Partenaire local |
Bulgarie | Kozloduy 5 & 6 (VVER-1000) | Modernisation électrique, UPS, maintenance | Framatome EOOD |
Tchéquie | Temelin 1 & 2 (VVER-1000) | Mise à niveau du contrôle-commande | CEZ |
Slovaquie | Mochovce 3 & 4 (VVER-440) | Mise en service, assistance technique | Slov. Elektrárne |
Hongrie | Paks 1 à 4 (VVER-440) | Générateurs de vapeur, services de maintenance | MVM |
Roumanie | Cernavodă 1 & 2 (CANDU) | Modernisation de composants clés | Nuclearelectrica |
Source : Framatome
Image de mise en avant : Les turbines du réacteur 5 de la centrale de Kozloduy.