Marseille confirme son rôle ultra stratégique pour le continent européen avec ce nouveau “monstre” de plus de 1000 km posé dans sa rade

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Un câble transméditerranéen de plus de 1 000 kilomètres vient s’enfouir sous la côte marseillaise.

Le câblier Sophie Germain, détenu par le français Orange Marine (filiale du groupe du même nom) vient de poser le tout premier atterrissement européen du système Medusa, une épine dorsale sous-marine pensée pour relier numériquement l’Europe à l’Afrique dans le cadre du projet Global Gateway de l’Union européenne.

On vous explique tout de suite pourquoi ce projet et d’autres font rayonner la cité phocéenne en faisant d’elle un point de passage obligé de tout le numérique européen !

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Marseille, star montante de la connectivité mondiale

Derrière les vieux ports et les terrasses animées, Marseille devient, année après année, l’un des hubs numériques les plus puissants du continent. En effet avec Medusa, la ville accueille désormais 17 câbles sous-marins connectés au reste du monde. Asie, Afrique, Amériques, Europe du Nord… tout transite ici, par fibre optique.

Pourquoi Marseille ? Parce que la ville est à la fois proche du continent africain, bien reliée au cœur de l’Europe, et déjà équipée d’un maillage impressionnant de data centers et backbones optiques. Orange y possède des infrastructures redondées, capables d’acheminer en toute sécurité des téraoctets de données vers Paris, Londres, Francfort et au-delà.

Une grande première en Europe grâce à ce géant français des nouvelles technologies qui va faire de votre carte d’identité un objet high-tech inviolable

Une opération chirurgicale en pleine mer

L’atterrissement du câble Medusa n’a pas été faite “au pif” au milieu de la rade. Pour ne pas endommager les herbiers de posidonie ni perturber le parc national des Calanques, les équipes ont opté pour le forage dirigé. Cela signifie creuser sous la mer et sous la roche, à travers une galerie étroite, pour faire passer un câble sans déranger la faune.

Ce chantier délicat a été confié à Orange Marine (un des leaders mondiaux dans le secteur de la pose de câble sous-marin avec Alcatel Submarine Networks), via son navire flambant neuf, le Sophie Germain, un câblier conçu avec une empreinte environnementale minimale. Résultat : un atterrissement réalisé dans les règles de l’art, sans bétonnage sauvage ni déracinement marin.

Bizerte en ligne directe : l’axe Sud en fibre optique

Le segment déployé entre Marseille et Bizerte, long de 1 050 kilomètres, est l’un des tronçons fondateurs du système Medusa. Il a vocation à absorber la montée en puissance du trafic entre l’Afrique du Nord et l’Europe, en particulier la Tunisie, dont les besoins explosent à mesure que les services numériques se déploient.

Financé en partie par l’Union européenne via le Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), ce tronçon s’inscrit dans une stratégie de réduction de la fracture numérique. Trois paires de fibres y sont exploitées par Orange, avec des débits capables de soutenir le streaming, la 5G, les services cloud… et sans doute quelques visioconférences bien lourdes.

Orange, câblier historique devenu maître d’œuvre mondial

Si Orange sait où poser ses câbles, c’est parce qu’il les fabrique, les pose et les entretient lui-même. Grâce à ses filiales Elettra Tlc et Orange Marine, le groupe maîtrise toute la chaîne de valeur : ingénierie, logistique, bathymétrie, et bien sûr, réparation quand un chalutier maladroit arrache tout au passage.

Aujourd’hui, Orange est impliqué dans plus de 40 câbles sous-marins dans le monde, soit près de 450 000 kilomètres de fibre optique posée. De quoi faire plus de dix fois le tour de la Terre. Ces câbles ne sont pas seulement des tubes de verre : ce sont des artères vitales pour les économies numériques.

Fort de 100 mètres de long, le Sophie Germain, baptisé en l’honneur de la célèbre mathématicienne et philosophe est à la pointe de la technologie dédiée à la pose et à la réparation des câbles sous-marins.
Fort de 100 mètres de long, le Sophie Germain, baptisé en l’honneur de la célèbre mathématicienne et philosophe est à la pointe de la technologie dédiée à la pose et à la réparation des câbles sous-marins.

Medusa : le câble qui veut relier deux continents d’un seul trait

Le projet Medusa n’est pas un simple câble : c’est le plus ambitieux système de fibre optique sous-marin jamais déployé en Méditerranée. Long de plus de 8 700 kilomètres au total, il vise à connecter 11 pays entre l’Europe et l’Afrique du Nord, en créant une dorsale numérique fiable, évolutive et indépendante des routes habituelles du trafic mondial. Du Portugal à l’Égypte, en passant par l’Espagne, la France, l’Algérie, la Tunisie, l’Italie ou encore la Grèce, Medusa tisse une toile stratégique qui contourne les goulets d’étranglement géopolitiques et garantit une connexion directe entre les grands hubs méditerranéens. Entièrement neutre et ouvert, le câble est conçu pour offrir des capacités allant jusqu’à 20 térabits par paire de fibres, avec des points d’atterrissement multiples pour maximiser la résilience. Soutenu par des fonds européens dans le cadre de la stratégie Global Gateway, Medusa incarne une vision claire : faire de la Méditerranée non plus une frontière, mais un pont numérique structurant entre deux continents.

La France présente sa vision du futur de la navigation maritime avec ce navire exceptionnel qui n’a pas que ces voiles high-tech à faire valoir

La France, première puissance mondiale de la pose de câble sous-marins

C’est un fait assez peu connu dans notre pays mais: la France possède environ 33% de la flotte mondiale de navires câbliers. Ses navires posent, entretiennent, et réparent les artères numériques du globe, dans un contexte où la géopolitique s’invite désormais jusque dans les abysses.

Avec Orange Marine, Louis Dreyfus Armateurs et Alcatel Submarine Networks, la France est ainsi devenue la première puissance mondiale dans ce domaine ultra-technique. Au-delà du chauvinisme et dans un monde où les câbles sont de plus en plus la cible de sabotages ou de pressions géopolitiques, contrôler ses propres moyens d’action devient une garantie de souveraineté numérique. Et pour une fois, la France a pris de l’avance en la matière !

Source : Communiqué de presse d’ORANGE MARINE.

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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