En plein essor de la réindustrialisation en France, les entreprises du secteur industriel sont confrontées à un défi majeur : le recrutement. Une récente enquête de Bpifrance Le Lab lève le voile sur cette problématique et le rôle potentiel de la main-d’œuvre étrangère.
Un secteur en tension
Depuis plus d’une décennie, l’industrie fait face à des difficultés accrues de recrutement. 62% des dirigeants de PME-ETI industrielles sont confrontés à des défis réguliers dans ce domaine. Les causes ? Une industrie en constante évolution, des profils techniques de plus en plus recherchés et un décalage entre les offres et les compétences disponibles sur le marché.
La main-d’œuvre étrangère en réponse ?
Face à ce constat, près de la moitié des dirigeants ont fait appel à des collaborateurs étrangers ces cinq dernières années. Mais cette démarche est-elle vraiment une solution stratégique ou une réponse ponctuelle aux besoins immédiats ? L’enquête révèle une tendance intéressante : la plupart de ces recrutements se sont faits par défaut, car le bon profil était disponible ou aucun candidat français n’était en lice.
Résultat de l’Observatoire de la transformation du travail : étude menée par OpinionWay
Des pratiques hétérogènes
Si les entreprises de taille intermédiaire semblent être les plus enclines à recruter des collaborateurs étrangers, les PME ne sont pas en reste. Cependant, ces pratiques varient grandement en fonction de la localisation de l’entreprise et de son secteur d’activité. Par exemple, les régions à forte concentration d’étrangers, comme l’Île-de-France, sont plus enclines à ces recrutements.
Des freins persistants
Malgré la potentialité offerte par le recrutement de collaborateurs étrangers, des obstacles demeurent. La barrière de la langue reste le frein majeur, suivie de près par les lourdeurs administratives, rendant parfois le processus long et incertain.
Vers une ouverture future ?
L’avenir s’annonce-t-il plus ouvert à l’immigration professionnelle ? Près d’un tiers des dirigeants envisage cette option pour les cinq prochaines années, tandis que 32% estiment que la France devrait favoriser cette voie. Cependant, cette perspective est contrebalancée par une part non négligeable de réticents.
Face à l’enjeu majeur du recrutement dans le secteur industriel, la main-d’œuvre étrangère apparaît comme une des solutions. Néanmoins, cette avenue, bien que prometteuse, nécessite encore des ajustements pour répondre pleinement aux besoins des entreprises et faciliter leur intégration.
Nicolas Dufourcq, Directeur Général de Bpifrance, synthétise cette relation entre industrie et immigration comme “séculaire”, soulignant l’importance d’une adaptation continue pour relever les défis de demain.
Article basé sur l'étude menée par Bpifrance Le Lab auprès de 2454 dirigeant(e)s de PME de plus de 10 salariés et d’ETI industrielles. https://lelab.bpifrance.fr/Etudes/les-collaborateurs-etrangers-dans-les-pme-et-eti-industrielles-une-des-reponses-aux-difficultes-de-recrutement