Ce lundi, la communauté scientifique ouvre le bal des Prix Nobel en récompensant deux chercheurs déjà reconnus dans le milieu : Katalin Karikó, originaire de Hongrie, et Drew Weissman, natif des États-Unis.
Leur travail acharné et leur dévouement à la recherche sur l’ARN messager ont finalement été récompensés, mettant en lumière une technologie qui a joué un rôle essentiel dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Le Nobel de Médecine partagé entre la Hongrie et les États-Unis
Cette révolution scientifique remonte aux années 1990, lorsque la majorité des chercheurs étaient obsédés par l’ADN, deux chercheurs ont pris un autre chemin. Karikó et Weissman ont vu le potentiel de l’ARN messager pour révolutionner la médecine en permettant d’injecter des instructions génétiques dans l’organisme afin de diriger nos cellules dans la fabrication de molécules spécifiques pour combattre les virus. Leur travail a été mené dans l’ombre pendant de nombreuses années, mais il a finalement ouvert la voie aux vaccins à ARN messager contre le COVID-19.
La collaboration entre deux chercheurs récompensée
La collaboration entre Karikó et Weissman a débuté en 1998 à l’Université de Pennsylvanie. Katalin Karikó, en particulier, avait une conviction profonde quant au potentiel de l’ARN messager et a réussi à persuader Drew Weissman de rejoindre ses travaux.
En 2005, ils ont publié des résultats prometteurs, mais il a fallu attendre 15 ans et l’arrivée du virus SARS-CoV-2 pour que la communauté scientifique internationale comprenne enfin l’importance de leurs découvertes.
Des recherches discrètes jusqu’au COVID
Le parcours de Katalin Karikó est particulièrement inspirant. Née en 1955 à Szolnok, en Hongrie, dans une famille modeste, elle est diplômée de l’université de Szeged en 1982. Dans les années 1980, elle a franchi le rideau de fer avec sa famille pour émigrer aux États-Unis, où elle a intégré l’Université de Pennsylvanie. Pendant les années 1990, elle a consacré une grande partie de son temps à la recherche de financements pour ses travaux sur l’ARN messager, malgré le mépris de la communauté scientifique, qui était alors centrée sur la recherche sur l’ADN, elle n’a pas baissé les bras.
En 2005, elle et Drew Weissman ont développé une méthode pour rendre l’ARN messager plus tolérable pour le système immunitaire, évitant ainsi les réactions inflammatoires indésirables qui entravaient leurs recherches. Cette découverte cruciale a ouvert la voie aux vaccins à ARN messager. Elle a finalement rejoint BioNTech en 2013, puis est devenue vice-présidente du laboratoire allemand.
Jusqu’en 2022, Karikó est restée vice-présidente de BioNTech, associée à Pfizer, qui a produit le premier vaccin COVID-19 distribué en Occident.
D’abord chercheuse anonyme et marginalisée, Katalin Karikó est aujourd’hui une scientifique respectée.
Le parcours de Drew Weissman
Drew Weissman, originaire de Lexington, dans le Massachusetts, est né en 1959. Il a suivi ses études à l’Université Brandeis avant d’obtenir son doctorat en immunologie à l’Université de Boston en 1987. Au cours de sa carrière, il a travaillé aux côtés du célèbre immunologue Anthony Fauci sur le virus du sida. Il rencontre Katalin Karikó à l’université de Pennsylvanie.
Un vaccin contre le COVID et de nouveaux objectifs
Leur travail commun sur l’ARN a contribué à sauver des centaines de millions de vies et c’est une fierté ressentie par les deux chercheurs hier, lors de la remise du prix.
Le Prix Nobel de Médecine, décerné à Katalin Karikó et Drew Weissman, témoigne de la persévérance et de la détermination de ces chercheurs. Leur travail sur l’ARN messager a eu un impact important sur la santé mondiale, ouvrant la voie à des vaccins efficaces contre le COVID-19 mais aussi à de nouvelles perspectives passionnantes pour l’avenir de la médecine et de la recherche scientifique.