Née de l’initiative de Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, en 1987, la Journée Mondiale du refus de la misère vise, depuis sa création, à mettre en lumière les souffrances des personnes les plus démunies. C’est au pied de la Tour Eiffel, à Paris, que Wresinski avait inauguré une dalle en hommage aux victimes de la faim, de la violence et de l’ignorance, appelant à s’unir pour résister à la misère.
La misère est une réalité alarmante
Selon la Banque mondiale, près de 9,2% de la population mondiale vit, en 2021, avec moins de 1,90 dollars par jour. C’est dire l’ampleur de la pauvreté qui, bien que réduite de moitié depuis 2000, reste un fléau persévérant. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) rappelle, de son côté, que 17,2% des habitants des pays en développement sont touchés par la misère multidimensionnelle, qui ne se réduit pas seulement à des facteurs monétaires, mais englobe également la santé, l’éducation et le niveau de vie.
Les conséquences d’une telle misère
La pauvreté est un prisme multidimensionnel. Au-delà des privations matérielles, elle engendre exclusion, marginalisation, et souvent, désespoir. Les enfants sont particulièrement touchés, avec, selon l’UNICEF, près de 22% d’entre eux vivant dans une pauvreté monétaire sévère dans les pays en développement.
Mais ce n’est pas tout : la misère est également source de tensions, d’instabilités sociales et politiques. Elle affaiblit les structures étatiques, creuse les inégalités et peut conduire à des migrations forcées, voire à des conflits.
Des initiatives internationales pour un changement
La Journée Mondiale du refus de la misère n’est pas la seule initiative visant à combattre ce fléau. Les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, établis en 2015, mettent l’éradication de la pauvreté au cœur de leur agenda. L’objectif numéro 1 vise explicitement à “éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde” d’ici 2030.
Plusieurs organisations, tels que Médecins Sans Frontières, Oxfam ou encore Action Contre la Faim, œuvrent quotidiennement sur le terrain pour apporter aide et soutien aux populations touchées.
Comment chacun peut-il contribuer ?
La lutte contre la misère ne requiert pas uniquement l’action des gouvernements et des ONG. Chaque individu peut, à son échelle, contribuer à cette cause. Faire des dons, s’engager dans des associations, sensibiliser son entourage, favoriser une consommation responsable et équitable, ou encore soutenir les initiatives locales sont autant d’actions qui peuvent avoir un impact significatif.
La Journée Mondiale du refus de la misère du 17 octobre 2023 n’est pas simplement une date sur le calendrier. Elle est un rappel, poignant et nécessaire, de l’urgence à agir, à comprendre et à s’unir pour un monde plus juste. Car comme le disait si justement Joseph Wresinski : “Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré.”