Une récente étude dévoile que les humains et les orques chassaient autrefois en tandem

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Les baleines tueuses d’Eden : Une relation ancestrale avec l’homme

Depuis des millénaires, la nature et l’homme coexistent, parfois en harmonie, parfois en conflit. Au cœur d’Eden, situé en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, une histoire incroyable perdure depuis près d’un siècle, celle de la chasse coopérative entre les humains et les orques. Bien que la chasse à la baleine ait pris fin en 1928, les légendes de ces orques, notamment celle d’un individu appelé « Old Tom », continuent de fasciner. Mais comment ces orques d’Eden se comparent-ils aux autres populations mondiales ? Leurs descendants existent-ils encore aujourd’hui ?

Une histoire incroyable

Steven Holmes, gardien traditionnel Thaua, raconte l’histoire ancestrale d’une collaboration extraordinaire entre son peuple et les orques, connus localement sous le nom de “beowas”. Selon les croyances Thaua, lorsqu’un membre de leur communauté décède, son esprit est réincarné en orque, renforçant ainsi le lien spirituel entre les hommes et ces créatures majestueuses. Dans la baie de Turembulerrer (Twofold Bay), ces orques jouaient un rôle vital, aidant les chasseurs à rassembler d’autres baleines pour la chasse. En échange de cette aide précieuse, les Thaua offraient aux orques la langue des baleines tuées, un rituel respectueux désigné sous le nom de “La Loi de la Langue”.

L’histoire de Budginbro, ancêtre de Steven, symbolise cette relation harmonieuse entre l’homme et l’animal. Il était connu pour nager aux côtés d’Old Tom, l’orque le plus emblématique de la région, s’accrochant à sa nageoire dorsale sans jamais être blessé. Ces récits, transmis de génération en génération, sont des témoignages puissants de la connexion intime entre les Thaua et les orques, une alliance qui dépasse la simple coopération et plonge dans les racines spirituelles et historiques de la communauté.

L’ADN ancien au service de la science

L’étude récente des génomes de ces baleines, notamment celui de Tom, le plus célèbre spécimen, a permis de jeter une lumière nouvelle sur l’histoire évolutive de cette population. Grâce aux avancées technologiques, les chercheurs ont pu déceler des informations cruciales quant à l’ascendance de Tom. Les résultats ont révélé que son lignage matrilinéaire se retrouve chez des baleines tueuses contemporaines vivant dans des régions aussi éloignées que l’Atlantique Nord, le Pacifique Nord et la Nouvelle-Zélande.

L’orque “Gladis La Blanche” était-elle enceinte lorsqu’elle a commencé ses attaques sur les bateaux ?

Les défis de la génomique

Toutefois, malgré les avancées technologiques, le déchiffrage du génome ne s’est pas fait sans obstacles. Un biais de référence a été observé lors de la cartographie des données sur certaines assemblées génomiques, soulignant ainsi les défis associés à la recherche génomique.

Un passé partagé

Les analyses coalescentes ont suggéré que la réduction de la taille effective de la population des baleines tueuses, observable entre 40 000 et 10 000 ans avant notre ère, coïncide avec leur séparation d’une population ancestrale commune. Cette coïncidence historique pourrait expliquer pourquoi Tom partage des ancêtres communs avec des populations de baleines actuelles éparpillées à travers le monde.

L’importance de la connaissance traditionnelle

Ce qui rend cette étude d’autant plus remarquable, c’est l’intégration de la connaissance des Gardiens Traditionnels. Les peuples autochtones ont joué un rôle crucial dans la préservation et la transmission de l’histoire des baleines d’Eden. Leur savoir a non seulement enrichi la recherche scientifique, mais a également permis de tisser un lien entre le passé et le présent.

Une extinction locale ?

L’un des résultats les plus frappants de l’étude est l’absence de génomes contemporains australasiens étroitement liés à Tom, suggérant que les baleines tueuses d’Eden pourraient avoir subi une extinction locale. Plusieurs facteurs pourraient avoir contribué à cette disparition, notamment des changements environnementaux ou la perte d’un savoir-faire interespèces.

Un écosystème en synergie

Au-delà de la pure science, l’histoire des baleines tueuses d’Eden souligne la magnifique synergie qui peut exister entre différentes espèces. Ces baleines, associées aux peuples autochtones d’Australie, ont formé un partenariat unique qui transcende le simple rapport prédateur-proie. Dans ce ballet aquatique, l’homme et la baleine ont appris à communiquer, à s’entraider et à coexister dans un équilibre précaire mais harmonieux. Il s’agit d’une parfaite illustration de la manière dont les écosystèmes peuvent s’adapter et évoluer, mettant en avant la résilience de la nature et la capacité de l’homme à s’intégrer de manière respectueuse.

L’urgence de la conservation

Face à la disparition potentielle des baleines d’Eden, la nécessité de la conservation se fait plus pressante que jamais. Le défi actuel consiste à combiner connaissances ancestrales et avancées scientifiques pour préserver ce qui reste de ces populations magnifiques. Chaque découverte, comme celle de l’ascendance de Tom, sert de rappel poignant de la richesse de notre biodiversité et de l’importance de prendre des mesures concrètes pour sa protection. Dans un monde confronté à de nombreux défis écologiques, l’histoire des baleines d’Eden devient un symbole d’espoir et d’unité dans la quête d’un avenir durable.

Un regard renouvelé sur l’histoire

Cette étude nous rappelle l’importance de la collaboration entre les communautés autochtones et les chercheurs. Elle met également en lumière la nécessité de reconnaître et de valoriser les contributions réciproques de l’homme et de la nature. Dans un monde où la recherche est en constante évolution, il est impératif de se reconnecter avec nos racines et de travailler main dans la main pour un avenir meilleur.

Source de l'étude : Isabella M Reeves, John A Totterdell, Emma L Betty, David M Donnelly, Angela George, Steven Holmes, Luciana Moller, Karen A Stockin, Rebecca Wellard, Charlie White, Andrew D Foote, Ancestry testing of “Old Tom,” a killer whale central to mutualistic interactions with human whalers, Journal of Heredity, 2023;, esad058, https://doi.org/10.1093/jhered/esad058

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Eric GARLETTI
Eric GARLETTIhttps://www.eric-garletti.fr/
Je suis curieux, défenseur de l'environnement et assez geek au quotidien. De formation scientifique, j'ai complété ma formation par un master en marketing digital qui me permet d'aborder de très nombreux sujets.

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