Pourquoi il est essentiel de protéger la liberté de la presse
Chaque année, le 2 novembre, la communauté internationale commémore la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Une date choisie non pas par hasard, mais en mémoire de deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés à Kidal, au Mali, en 2013. La journée vise à mettre en lumière, pour la population mondiale, une réalité sombre : l’agression systématique et souvent mortelle des professionnels de l’information.
Des chiffres alarmants
Selon les données de l’UNESCO, près de 1 200 journalistes ont été tués pour avoir exercé leur profession entre 2006 et 2020. Cela équivaut à un professionnel des médias tué tous les quatre jours. Plus inquiétant encore, dans neuf cas sur dix, les meurtriers restent impunis. L’impunité, souvent omniprésente, alimente un cercle vicieux de violence à l’encontre de la presse.
La journée internationale du droit d’accès à l’information : Le 28 septembre 2023
Les zones les plus dangereuses pour les journalistes
Si cette problématique touche tous les continents, certains pays et zones sont particulièrement dangereux pour les journalistes. Le Moyen-Orient, notamment la Syrie et le Yémen, l’Amérique Latine avec des pays comme le Mexique ou encore l’Asie du Sud, incluant des nations telles que les Philippines, figurent parmi les régions les plus périlleuses. Ces territoires, en proie à des conflits armés, des violences généralisées ou des cartels puissants, voient régulièrement des journalistes être pris pour cible.
Pourquoi cibler les journalistes ?
Les journalistes, par leur métier, dévoilent souvent des vérités qui dérangent. Qu’il s’agisse de corruption, d’abus de pouvoir, de trafics en tous genres ou de violations des droits humains, le journalisme d’investigation est essentiel à la préservation de la démocratie et de la justice. Mais, révéler ces vérités expose souvent les journalistes à de grands dangers. Par peur de révélations, certains acteurs, qu’ils soient gouvernementaux, économiques ou criminels, cherchent à réduire au silence ces “trouble-fêtes” par l’intimidation, la violence ou, dans le pire des cas, l’assassinat.
L’importance de lutter contre l’impunité
L’impunité n’est pas seulement une atteinte à la justice, c’est aussi une menace directe à la liberté de la presse. Lorsque les criminels savent qu’ils peuvent commettre des actes de violence envers des journalistes sans craindre de conséquences, cela crée un environnement toxique où la censure et l’autocensure deviennent monnaie courante. La peur s’installe, entravant le rôle crucial que jouent les médias dans une société démocratique.
Que faire pour protéger nos journalistes ?
Protéger les journalistes n’est pas seulement l’affaire des gouvernements. Bien que ces derniers aient la responsabilité première de garantir la sécurité de leurs citoyens, la société civile, les organisations internationales et les médias eux-mêmes ont un rôle à jouer. Il s’agit de mettre en place des mécanismes de protection, de sensibiliser le public à l’importance du journalisme, et d’exercer des pressions sur les gouvernements pour que justice soit faite en cas d’agression.
La Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes du 2 novembre 2023 est bien plus qu’une simple date commémorative. Elle est un rappel constant de l’importance de la liberté de la presse, et de la nécessité de protéger ceux qui, au péril de leur vie, œuvrent pour la vérité. Pour que l’information reste libre, il est impératif que ceux qui s’attaquent à ses messagers soient tenus responsables de leurs actes.