Un changement de calcul inquiétant
La prime d’activité, un soutien financier crucial pour environ 4,6 millions de travailleurs à revenus modestes en France, fait face à un risque de diminution à partir de janvier 2024. Cette baisse potentielle, dans un contexte d’inflation croissante, pourrait impacter significativement le pouvoir d’achat des salariés concernés.
Origine du problème : Une nouvelle ligne sur le bulletin de paie
L’élément déclencheur de cette situation est l’introduction d’une nouvelle ligne intitulée « montant net social » sur les bulletins de paie depuis juillet dernier. Jusqu’à présent, les allocataires de la prime d’activité, versée par les caisses d’allocations familiales (Caf), déclaraient leur net à payer avant impôt sur le revenu pour le calcul de cette aide. Or, à partir de janvier 2024, ils devront déclarer ce nouveau « montant net social », potentiellement plus élevé.
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Syndicats et inquiétudes croissantes
Les syndicats, alertés par cette modification, expriment déjà leur mécontentement. Ils craignent que ce changement dans la base de calcul n’entraîne une diminution du montant de la prime. En effet, le « montant net social » inclut divers éléments de rémunération additionnels, comme les contributions des employeurs à la prévoyance, qui pourraient gonfler artificiellement les revenus déclarés.
La CFDT tire la sonnette d’alarme
La CFDT, notamment, souligne que cette nouvelle base de calcul pourrait réduire la prime d’activité de manière significative, compte tenu de son calcul proportionnel aux revenus. Elle évoque même une baisse pouvant atteindre 50 % du montant actuel pour certains allocataires.
Réponses officielles et tentatives de réassurance
Le gouvernement, conscient des inquiétudes soulevées, argue que ce changement vise à simplifier les démarches d’accès aux aides sociales. Le ministère de la Solidarité a tenté de rassurer en annonçant que « les cotisations de prévoyance et de retraite supplémentaire ne seront plus à déclarer ». Néanmoins, cette annonce ne semble pas suffire à apaiser les craintes des partenaires sociaux.
Impact potentiel sur les allocataires
Avec un montant moyen de 182 euros par mois, la prime d’activité représente un complément de revenu non négligeable, surtout pour les foyers les plus modestes. Les seuils d’attribution actuels s’établissent à 1935 euros nets pour un allocataire seul et à 3155 euros nets pour un couple avec un enfant, avec un seul revenu. La baisse attendue pourrait donc toucher durement ces foyers, déjà confrontés à des défis économiques importants.
Une situation à suivre de près
Cette évolution du calcul de la prime d’activité est un sujet brûlant qui nécessite une attention particulière. Alors que les partenaires sociaux continuent de manifester leur inquiétude, il est crucial de suivre les développements futurs et les réponses potentielles du gouvernement pour atténuer l’impact de cette modification sur les millions d’allocataires concernés.