Qu’est-ce que la Transhumance ?
La transhumance est une pratique agricole séculaire, consistant en la migration saisonnière des troupeaux, notamment de moutons, de chèvres, et de bovins, entre les pâturages d’hiver et d’été. Ces déplacements suivent des routes traditionnelles, souvent établies depuis des générations. En été, les animaux sont conduits vers les hauts pâturages en montagne, où ils trouvent de l’herbe fraîche et abondante. À l’approche de l’hiver, ils redescendent vers les vallées pour éviter les rigueurs du climat montagnard.
Elle représente un ensemble de traditions, de connaissances et de savoir-faire liés à l’élevage et à la gestion des territoires. La transhumance joue un rôle crucial dans la préservation des écosystèmes montagnards et des paysages ouverts, contribuant ainsi à la biodiversité. Elle est également porteuse d’un patrimoine culturel riche, incluant des fêtes, des rituels, et des compétences spécifiques dans la gestion des troupeaux.
Cette tradition, enracinée dans l’histoire et la culture de nombreuses régions, est désormais reconnue par l’UNESCO comme faisant partie intégrante du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette reconnaissance souligne non seulement l’importance écologique et économique de la transhumance, mais aussi sa valeur culturelle et sociale indéniable.
L’UNESCO a récemment inscrit la transhumance au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette décision, prise en décembre, est le fruit d’un dossier collaboratif impliquant dix pays européens. En France, le CORAM (Collectif des races de massifs) a joué un rôle clé dans cette candidature, avec le soutien des acteurs du pastoralisme et des territoires, notamment la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, représentée par le Parc naturel régional d’Aubrac.
Le rôle central des parcs naturels régionaux
Les Parcs naturels régionaux de France se réjouissent de cette reconnaissance. Ils sont au cœur de la préservation et de la promotion de la transhumance et du pastoralisme. Ces pratiques ancestrales façonnent les paysages, protègent la biodiversité et proposent des réponses innovantes aux défis environnementaux actuels, comme l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique.
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Actions et initiatives pour la préservation du pastoralisme
Les Parcs déploient des actions diverses pour sauvegarder ces pratiques. Ils soutiennent les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), valorisent les races de massifs et les produits issus du pastoralisme (via la Marque Valeurs Parcs, AOP, etc.), et sensibilisent le grand public à travers des sentiers pédagogiques et de la signalétique.
Impact et portée de l’inscription
Cette inscription à l’UNESCO protège des modes d’élevage traditionnels et des pratiques de gestion pastorale en altitude. Elle valorise une gestion collective des territoires et des savoir-faire liés à l’élaboration de produits alimentaires. Elle représente un patrimoine vivant, tourné vers l’avenir et porteur de solutions innovantes. Un comité de pilotage international, réunissant les dix pays partenaires, ouvre des perspectives de coopération internationale.
Prochaines étapes et célébrations
Un événement marquant aura lieu lors de la 60e édition du Salon international de l’agriculture, du 24 février au 3 mars, où le certificat d’inscription de la transhumance sera officiellement remis en présence de tous les partenaires.
Les parcs naturels régionaux en chiffres
Les 58 Parcs naturels régionaux de France couvrent plus de 4900 communes, abritent 4,4 millions d’habitants, et s’étendent sur 9 millions d’hectares, soit 17 % du territoire métropolitain. Répartis dans 15 régions et 3 collectivités locales, ces parcs emploient plus de 2250 agents. La Fédération, une association loi de 1901, regroupe ces parcs ainsi que les régions et de nombreux partenaires nationaux.