Au troisième trimestre de 2023, le nombre moyen d’heures supplémentaires par salarié à temps complet dont le temps de travail est décompté en heures a connu une légère baisse de 0,6 % par rapport à l’année précédente, s’établissant à 16,8 heures. Cette évolution témoigne d’une modération dans le recours aux heures supplémentaires, qui restent cependant un levier important de flexibilité pour les entreprises françaises.
Changement méthodologique dans la mesure
Il est important de souligner un changement significatif dans la méthode de collecte des données relatives aux heures supplémentaires. Auparavant basées sur l’enquête trimestrielle Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre (Acemo) et l’enquête Insee-Dares sur le coût de la main-d’œuvre et la structure des salaires (Ecmoss) pour les données annuelles, les mesures sont désormais issues de la déclaration sociale nominative (DSN), offrant une vision plus précise et actualisée de la réalité des heures supplémentaires dans le secteur privé hors agriculture.
Analyse sectorielle et par taille d’entreprise
Les variations dans le recours aux heures supplémentaires sont également marquées par des différences sectorielles et par taille d’entreprise. Les petites entreprises, ainsi que celles opérant dans les secteurs de la construction, du transport et entreposage, et de l’hébergement restauration, ont été celles qui ont le plus sollicité leurs salariés pour des heures supplémentaires, avec un volume allant de 19 à 32 heures par salarié à temps complet au troisième trimestre 2023.
La tendance n’est toutefois pas uniforme : si certaines tranches de taille d’entreprise ont vu une augmentation du nombre d’heures supplémentaires, comme les entreprises comptant entre 50 et 99 salariés (+2,6 %), d’autres ont enregistré une baisse notable, notamment les entreprises de 500 salariés ou plus (-6,6 %).
Disparités par secteur d’activité
Le panorama est également contrasté selon les secteurs d’activité. Certains ont vu leur recours aux heures supplémentaires diminuer, tels que la fabrication d’autres produits industriels (-2,3 %) et le transport et entreposage (-4,1 %), tandis que d’autres secteurs, comme les activités immobilières, ont connu une augmentation significative de +7,9 %.
Le bilan du troisième trimestre 2023 révèle donc une légère baisse globale des heures supplémentaires dans le contexte d’un ajustement méthodologique majeur. Les données reflètent une réalité nuancée, marquée par des différences sectorielles et par taille d’entreprise, qui soulignent la complexité du marché du travail et la nécessité pour les entreprises de s’adapter à un environnement en constante évolution. Ce phénomène, au cœur des débats sur la flexibilité du travail et la qualité de vie au travail, continuera d’être un indicateur clé de la santé économique et sociale de la France.