L’Alaskapox, un virus identifié récemment et jusqu’à présent cantonné dans la région de Fairbanks, a fait sa première victime en dehors de cette zone, soulevant des questions sur son étendue géographique et les réservoirs animaux impliqués. Ce bulletin présente le cas d’un résident de la péninsule de Kenai et souligne l’importance d’une vigilance accrue de la part des professionnels de santé.
Un virus zoonotique en expansion ?
Les orthopoxvirus, à l’ADN double brin, touchent de nombreux mammifères. L’Alaskapox virus (AKPV), découvert en 2015, s’est jusqu’à présent manifesté par des maladies auto-limitantes. Cependant, le cas récent d’une infection fatale sur la péninsule de Kenai marque un tournant dans la compréhension de ce virus, signalant potentiellement une distribution géographique plus large que ce qui était connu jusqu’à présent.
Le cas du résident de la péninsule de Kenai
En septembre 2023, un homme âgé, immunodéprimé en raison d’un traitement contre le cancer, a développé une papule rouge douloureuse. Malgré plusieurs traitements antibiotiques, son état s’est aggravé, menant à une hospitalisation en novembre. Des tests ont révélé une infection par l’AKPV, distincte des souches précédemment identifiées. Malgré une thérapie antivirale intensive, le patient est décédé fin janvier 2024.
Points clés:
- Premier cas fatal d’Alaskapox en dehors de Fairbanks.
- Immunodépression comme facteur aggravant.
- Transmission par contact indirect suspectée via un chat domestique.
Implications et recommandations
Ce cas souligne la nécessité pour les professionnels de santé de se familiariser avec l’Alaskapox et d’envisager des tests pour orthopoxvirus chez les patients présentant des symptômes compatibles. Il est crucial de signaler rapidement tout cas suspect pour faciliter les tests et le suivi. Les précautions d’usage autour des animaux sauvages et des animaux domestiques qui entrent en contact avec ces derniers sont également recommandées pour prévenir l’infection.
Actions recommandées:
- Sensibilisation des cliniciens aux caractéristiques cliniques de l’Alaskapox.
- Signalement des cas suspects pour facilitation des tests.
- Précautions de contact pour les patients immunodéprimés hospitalisés.
- Photographie des lésions pour aider au diagnostic.
La mort d’un résident de la péninsule de Kenai des suites d’une infection par l’Alaskapox met en lumière les risques potentiels posés par ce virus auparavant considéré comme limité géographiquement et relativement bénin. Cela appelle à une vigilance accrue, tant de la part des professionnels de santé que de la population générale, pour mieux comprendre et prévenir la propagation de ce virus.