Dans une ère où l’intelligence artificielle (IA) révolutionne notre manière de percevoir la réalité, les deepfakes, ces contenus hyper réalistes mais fictifs, se placent au cœur des discussions. Une enquête menée par l’IFOP pour Alucare.fr révèle l’ampleur de ce phénomène en France, mettant en lumière les craintes, les connaissances et les attitudes des Français face à cette technologie de plus en plus accessible.
La difficulté de discerner le vrai du faux
Les résultats de l’enquête montrent une réalité frappante : une majorité de Français admettent leur difficulté à identifier les deepfakes. Seulement 33% se sentent capables de détecter une image ou une vidéo générée par l’IA, et à peine 6% en sont certains. Ce constat est particulièrement préoccupant quand on sait que plus de 90% des personnes interrogées ont été trompées par au moins une image générée par IA lors d’un test de détection.
L’appel à la transparence
Face à cette incertitude, 90% des sondés expriment le besoin d’une mention claire signalant les contenus artificiels, reflétant un désir massif de transparence dans l’utilisation des deepfakes. Cette demande est particulièrement forte parmi les plus de 35 ans.
Une connaissance encore partielle
Malgré leur présence croissante dans le paysage médiatique, 31% des Français reconnaissent avoir partagé des informations s’avérant fausses, souvent sans en avoir conscience au moment du partage. Ce chiffre, en hausse par rapport à des études antérieures, souligne l’urgence d’une meilleure éducation médiatique autour des deepfakes.
Des usages moralisés avec réserve
L’enquête soulève également des questions morales liées à l’utilisation de l’IA. Si certaines applications comme la création artistique (42%) ou l’ajout de filtres sur les photos (32%) sont jugées acceptables, d’autres, telles que la surveillance des citoyens (30%) ou le déshabillage virtuel (9%), divisent ou inquiètent.
Une crainte réelle de manipulation électorale
Plus inquiétant encore, 62% des Français craignent que les deepfakes perturbent la prochaine élection présidentielle. Cette peur est encore plus prononcée chez les seniors, avec 70% des plus de 65 ans exprimant leur inquiétude.
Vers une prise de conscience et une régulation nécessaire
Les conclusions de cette enquête reflètent une prise de conscience collective sur les risques associés aux deepfakes. La démocratisation de l’IA, si elle offre des possibilités infinies, appelle également à une vigilance et une régulation accrues pour préserver notre perception de la réalité et la qualité de notre démocratie.
L’ensemble des données recueillies montre un tableau complexe, où fascination technologique et inquiétudes éthiques se côtoient. Il est désormais crucial de poursuivre la réflexion sur les cadres légaux et éthiques qui encadreront l’avenir des deepfakes, afin de garantir une société informée, protégée et consciente des enjeux de cette révolution numérique.
Source de l’étude : https://www.alucare.fr/deepfake/