Dans un monde où le numérique tient une place centrale dans notre quotidien et notre économie, son impact environnemental devient une préoccupation majeure. The Shift Project, un think tank dédié à la transition énergétique, met en lumière cette dualité. Le numérique, loin d’être immatériel, repose sur des infrastructures physiques conséquentes : terminaux, réseaux de câbles, serveurs et centres de données. L’empreinte carbone du secteur numérique, en croissance de 6% annuellement, représente aujourd’hui 3 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soulignant l’urgence d’une action pour sa décarbonation.
Pourquoi se concentrer sur les réseaux mobiles ?
Les réseaux mobiles sont particulièrement scrutés, représentant jusqu’à 55% de l’empreinte carbone numérique en France. Avec une consommation électrique des principaux opérateurs en hausse de 6% par an, il est crucial d’adresser cette problématique. The Shift Project propose un modèle novateur pour évaluer et réduire l’impact énergétique et carbone des déploiements réseaux mobiles, en tenant compte de la technologie, de la couverture et des besoins en capacité.
Impacts sur l’environnement et dynamique cyclique
La dynamique de déploiement des infrastructures et l’évolution des usages numériques sont intrinsèquement liées, engendrant un cycle d’accroissement des capacités réseaux et des usages. Cette interaction, si elle n’est pas maîtrisée, risque d’amplifier l’empreinte environnementale du numérique.
Vers un numérique décarboné et résilient
The Shift Project propose des scénarios pour minimiser l’impact environnemental des réseaux mobiles, notamment par l’éco-conception et la sobriété. Il est impératif d’intégrer des stratégies de déploiement limitant l’empreinte carbone et la consommation énergétique, notamment en envisageant des alternatives comme la 6G, conçue dans une perspective de décarbonation.
Les réseaux satellitaires : un défi spécifique
Les réseaux satellitaires, bien que répondant à des besoins de couverture globale, présentent des impacts carbone et énergétique distincts, notamment en raison des lancements et des retombées de satellites. Face à une utilisation croissante et à des enjeux de connectivité globale, le secteur spatial doit également envisager des trajectoires de décarbonation compatibles avec les objectifs environnementaux.
Recommandations pour l’avenir
Pour aligner le secteur numérique avec les impératifs de décarbonation, The Shift Project recommande une approche systémique incluant mesure et transparence, réorganisation collective vers la sobriété, optimisation des déploiements, et formation des acteurs. Seule une stratégie globale permettra de garantir un avenir numérique soutenable.
Un appel à l’action collective
Le défi posé par l’empreinte carbone du secteur numérique nécessite une mobilisation de tous les acteurs : publics, privés, et citoyens. Orienter le numérique vers la sobriété n’est pas seulement une contrainte mais une opportunité de repenser notre approche technologique pour un futur plus résilient et durable. The Shift Project, par son analyse et ses recommandations, invite à une réflexion profonde sur notre trajectoire numérique dans le contexte de la transition énergétique.