Dans le contexte actuel marqué par une évolution rapide du marché du travail, les horaires de travail atypiques deviennent de plus en plus courants. Ces changements, influencés par les progrès technologiques et l’expansion de l’économie de service depuis les années 1980, imposent aux travailleurs des conditions de plus en plus précaires. Une récente étude portant sur la cohorte NLSY79 aux États-Unis met en lumière l’impact potentiellement délétère de ces horaires atypiques sur la santé à l’âge de 50 ans.
Principales constatations
L’étude a identifié cinq modèles d’emploi principaux entre l’âge de 22 et 49 ans, caractérisés par une variabilité croissante des horaires de travail. Parmi ces modèles, celui nommé « ST-volatile », consistant en des heures standard au début de carrière suivies par une transition vers des horaires irréguliers, est associé aux pires indicateurs de santé à 50 ans. Les personnes suivant ce modèle d’emploi rapportent moins d’heures de sommeil, une qualité de sommeil inférieure, des fonctions physiques et mentales diminuées, ainsi qu’une probabilité accrue de déclarer une mauvaise santé et des symptômes dépressifs.
Impact différencié selon la position sociale
La recherche révèle que la position sociale influence significativement ces impacts sur la santé. Les résultats varient notamment en fonction de l’ethnie, du genre, et du niveau d’éducation. Par exemple, les hommes noirs non hispaniques avec une éducation inférieure au secondaire présentent un risque accru de mauvaise santé à l’approche de la cinquantaine s’ils ont été exposés à des modèles d’emploi « ST-volatile ».
Conséquences des horaires atypiques
Ces constats soulignent que les horaires de travail atypiques, loin d’être une simple caractéristique de l’emploi contemporain, ont des conséquences profondes et durables sur la santé. Ils révèlent l’importance d’une approche holistique dans l’analyse des conditions de travail, en tenant compte non seulement de l’immédiateté des impacts sur la santé mais aussi de leur évolution sur le long terme.
Les résultats de cette étude soulignent la nécessité urgente pour les décideurs et les entreprises de réévaluer l’organisation du travail. Les horaires de travail atypiques, bien qu’ils puissent offrir une certaine flexibilité dans le court terme, s’avèrent avoir des effets délétères sur la santé à long terme. Cette recherche appelle à une prise de conscience collective sur les risques associés à ces modèles d’emploi et à la mise en place de mesures visant à promouvoir des conditions de travail plus stables et prévisibles, dans le but ultime de protéger la santé des travailleurs à l’âge moyen.
Source de l'article : https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0300245