L’Autorité de sûreté nucléaire a donné son feu vert à EDF ce 2 septembre 2024, pour entamer les opérations de divergence du réacteur de Flamanville 3. Cette étape cruciale permet le démarrage de la première réaction nucléaire du réacteur, amorçant une série d’essais qui aboutiront à sa connexion au réseau électrique national.
Préparation et tests : Les fondations d’une opération délicate
Avant d’atteindre cette phase, l’EPR de Flamanville a subi une série exhaustive d’essais et de vérifications. En mai dernier, le réacteur a été chargé en combustible nucléaire, un préalable à la divergence. Depuis lors, l’équipe technique a effectué de multiples tests pour assurer que toutes les conditions de sûreté étaient remplies. Ces préparatifs démontrent l’importance accordée à la sécurité et à la fiabilité du processus.
Le processus de divergence expliqué
La divergence, qui consiste à initier une réaction en chaîne stable mais de faible intensité, est une étape technique complexe. Elle commence par une diminution de la concentration de bore dans l’eau du circuit primaire, un élément qui absorbe les neutrons émis par l’uranium. Les grappes de commande, essentielles dans la régulation de la réaction, sont ajustées progressivement pour faciliter la production de neutrons supérieure à leur absorption, déclenchant ainsi la réaction en chaîne.
De la divergence à la connexion réseau : Un chemin jalonné d’essais
Une fois la divergence réussie, et le réacteur opérant à 0,2% de sa capacité, un programme d’essais sera lancé pour porter cette capacité à 25%. C’est à ce stade que l’EPR de Flamanville sera connecté pour la première fois au réseau électrique français, et commencera à produire de l’électricité. Prévue pour la fin de l’automne 2024, cette étape sera un moment significatif, marquant la transition de l’EPR vers une phase opérationnelle à part entière.
Les essais continueront d’être menés de manière rigoureuse à chaque étape de l’augmentation de la puissance du réacteur, garantissant ainsi que toutes les normes de sûreté sont respectées. Ce processus méticuleux est vital non seulement pour la sûreté des opérations mais également pour l’acceptation publique de ce projet.
Enjeux et perspectives pour l’industrie nucléaire Française
L’EPR de Flamanville est observé de près, non seulement en France mais dans le monde entier, en tant que projet phare de la nouvelle génération de réacteurs nucléaires. Son succès est déterminant pour l’avenir de l’industrie nucléaire française, notamment en termes de compétences technologiques et de capacité à répondre aux besoins futurs en énergie, tout en réduisant les émissions de CO2.
Ce projet met en lumière les défis techniques et réglementaires associés à la mise en œuvre de technologies nucléaires avancées et pose la question de l’adaptabilité de l’industrie aux normes environnementales et de sûreté toujours plus strictes.
Le lancement des opérations de divergence de l’EPR de Flamanville marque une étape majeure dans le développement de l’énergie nucléaire en France. Avec un calendrier d’essais et de montée en puissance rigoureusement planifié, ce projet illustre l’engagement du pays vers une production d’énergie sûre, durable et performante. En surmontant les défis techniques et réglementaires, Flamanville 3 se positionne comme un modèle pour les futures centrales nucléaires, non seulement en France mais à l’échelle internationale.