L’Allemagne, en pleine transition énergétique, se tourne vers la fusion nucléaire pour répondre à ses besoins énergétiques futurs. Le programme « Fusion 2040 » représente une étape importante dans cette direction. Cependant, les défis techniques restent nombreux et complexes.
Un programme ambitieux pour la fusion nucléaire
Le ministère fédéral de l’éducation et de la recherche (BMBF) a lancé le programme « Fusion 2040 » avec pour objectif de construire la première centrale à fusion du pays d’ici 2040. Ce programme repose sur plusieurs axes majeurs :
- Développer les technologies, composants et matériaux nécessaires d’ici 2030.
- Intégrer ces avancées dans une conception fonctionnelle de centrale à partir des années 2030.
- Explorer le confinement magnétique et la fusion laser, deux approches essentielles pour maîtriser le processus.
Le BMBF prévoit d’investir plus d’un milliard d’euros dans ce domaine d’ici 2028.
Une collaboration public-privé
Le succès de la fusion repose sur un partenariat étroit entre le secteur public et privé. Le programme vise à créer un « écosystème de fusion » où :
- L’industrie, les start-ups et les instituts scientifiques travaillent de concert.
- Les connaissances issues de la recherche sont rapidement appliquées à des solutions industrielles.
- Des financements ciblés permettent une recherche collaborative orientée vers l’application.
Les motivations derrière « Fusion 2040 »
Pour Bettina Stark-Watzinger, ministre allemande de la recherche, la fusion nucléaire représente une opportunité unique. Elle affirme que cette technologie pourrait à terme :
- Résoudre les problèmes énergétiques de l’Allemagne.
- Placer l’Allemagne parmi les pionniers de la fusion à l’échelle mondiale.
- Stimuler la croissance économique à long terme grâce à une énergie propre et abondante.
Contexte énergétique allemand
Ce programme s’inscrit dans le cadre de la transition énergétique allemande. Depuis avril 2023, l’Allemagne a fermé ses dernières centrales à fission. Le pays vise à :
- Atteindre la neutralité carbone d’ici 2045.
- Augmenter la part des énergies renouvelables à 80 % d’ici 2030.
La fusion, bien qu’encore au stade de la recherche, pourrait compléter ce mix énergétique dans les décennies à venir.
Les défis techniques de la fusion nucléaire
La fusion nucléaire est souvent qualifiée de « graal énergétique ». Pourtant, sa mise en œuvre rencontre plusieurs obstacles techniques.
Contrôle du plasma
Le premier défi concerne la maîtrise du plasma, un gaz extrêmement chaud où les atomes sont éclatés en électrons et noyaux. Les réacteurs doivent :
- Atteindre une température de 150 millions de degrés, indispensable à la réaction de fusion.
- Maintenir le plasma stable pendant une durée prolongée, ce qui reste un défi technique majeur.
Rendement énergétique positif
Aucun réacteur n’a encore produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Le meilleur résultat atteint jusqu’à présent est de 70 %. L’objectif est de garantir une puissance nette positive pour rendre la technologie viable.
Matériaux résistants
Les parois des réacteurs subissent des attaques constantes de neutrons rapides. Les chercheurs travaillent sur :
- Des alliages capables de résister aux radiations et aux échauffements extrêmes.
- Des matériaux réduisant les pertes thermiques, afin d’améliorer l’efficacité.
Approvisionnement en tritium
Le tritium, un isotope de l’hydrogène essentiel à la fusion, est actuellement rare. Les réacteurs devront intégrer des systèmes capables de produire ce combustible en interne.
Intégration et production industrielle
L’un des derniers défis consiste à :
- Assembler tous les composants dans une configuration fonctionnelle de centrale.
- Passer de la phase de recherche à une production industrielle à grande échelle.
Perspectives pour l’Allemagne
L’Allemagne mise sur son expertise en ingénierie et ses avancées scientifiques pour répondre à ces défis. Les partenariats avec des start-ups et des laboratoires de pointe seront déterminants pour accélérer le développement.
Bien que la fusion ne soit pas encore prête à remplacer les énergies fossiles, elle offre une solution potentielle pour un avenir énergétique durable. Avec le programme « Fusion 2040 », l’Allemagne pourrait se positionner en leader de cette technologie révolutionnaire.
Je pensais que pourr l’Allemagne le charbon était l’avenir 😅 ils ont fini leur réserve de charbon du coup il revienne sur le nucléaire, belle exemple pour l’Europe
l’Allemagne veut faire à elle seule ce que le programme Iter, qui est international, cherche à faire depuis une vingtaine d’années. J’avoue ne pas très bien comprendre.