Une méthode inédite pour recycler les métaux des panneaux solaires.
L’énergie solaire connaît un essor fulgurant depuis quelques années avec la Chine en leader mondial incontesté (environ 70% du marché en 2024), mais que deviennent les panneaux en fin de vie ? Une équipe de scientifiques a mis au point une technique révolutionnaire pour extraire les métaux précieux de ces déchets high-tech. Cette découverte pourrait bien changer la donne dans le monde du recyclage et de l’économie circulaire. Plongeons dans les coulisses de cette innovation qui promet de transformer nos déchets en or.
Lire aussi :
- L’Italie va devenir une puissance majeure du stockage d’énergie par gravité avec ce projet pharaonique
- La Chine ridiculise presque l’exploit le de l’EPR français avec son nouveau réacteur nucléaire de 3e génération capable d’alimenter 6 millions de foyers
Une séparation en douceur pour préserver les trésors cachés des panneau solaires
La première étape de ce processus ingénieux consiste à démanteler délicatement les panneaux solaires. Exit les méthodes brutales qui détruisent les composants précieux ! Ici, on mise sur la finesse : un bain d’acétone permet de séparer les différentes couches du panneau sans les abîmer. Le verre, l’EVA (un polymère), le panneau arrière et le silicium multicristallin sont ainsi isolés.
Composant | Méthode de séparation |
---|---|
Verre | Séparation mécanique douce |
EVA et panneau arrière | Bain d’acétone |
Silicium multicristallin | Traitement chimique spécifique |
La chasse aux trésors métalliques est ouverte
Une fois les composants séparés, place à l’extraction des métaux. Le silicium multicristallin subit un traitement à l’acide nitrique, libérant une solution riche en cuivre (18 g/L), aluminium (5,6 g/L) et argent (1,7 g/L). C’est là que la magie opère : grâce à un cocktail savamment dosé de glucose (15 g/L) et de sulfates (100 g/L), chauffé à 190 °C pendant 10 heures, l’aluminium se transforme en natroalunite. Cette réaction atteint une efficacité stupéfiante de 99,55 %, laissant les autres métaux pratiquement intacts.
L’argent peut être récupéré à 99%
Pour capturer l’argent, les chercheurs de l’étude ont eu une idée brillante : ajouter du simple sel de table (NaCl) à la solution. L’argent se transforme alors en chlorargyrite, un composé solide facile à récupérer. Le résultat ? Un taux de récupération frôlant les 99 %, du jamais vu dans le domaine !
Dernière étape : le cuivre
Dernier acte de cette pièce chimique : la récupération du cuivre. En ajustant savamment le pH de la solution, le cuivre se métamorphose en covellite, un minéral très prisé dans l’industrie. Avec un rendement de 98 %, cette étape finale confirme l’efficacité redoutable de la méthode.
Métal | Technique de récupération | Taux de récupération |
---|---|---|
Aluminium | Précipitation (natroalunite) | 99,55 % |
Argent | Conversion (chlorargyrite) | 99 % |
Cuivre | Précipitation (covellite) | 98 % |
Une entreprise de recyclage rentable d’un point de vue économique
D’ici 2030, on estime que le volume annuel de panneaux solaires à recycler sera compris entre 1,7 et 8 millions de tonnes par an. Les estimations pour 2050 sont encore plus importantes :
- Entre 54 et 160 millions de tonnes de déchets cumulés provenant de panneaux solaires
- Jusqu’à 78 millions de tonnes de panneaux solaires à recycler
Selon une étude du cabinet Rystad Energy, le marché du recyclage des panneaux solaires pourrait atteindre près de environ 68 milliards d’euros en 2050. Si la Chine conserve son hégémonie sur le secteur des panneaux solaires comme c’est le cas en 2025, il est à parier qu’elle maitrisera aussi cette filière du recyclage qui pourrait s’avérer une véritable manne financière pour le pays.
L’aube d’une nouvelle ère pour l’industrie solaire
Avec l’explosion annoncée du marché photovoltaïque, le volume de panneaux solaires en fin de vie va donc atteindre des sommets dans les prochaines décennies. Cette innovation pourrait bien devenir la norme dans l’industrie, ouvrant la voie à un recyclage systématique et efficace. C’est un pas écologique de géant vers une économie véritablement circulaire, où les déchets d’aujourd’hui deviennent les ressources de demain.
La France gaspille ce “trésor” de plusieurs milliards d’euros par an dont 70% partent à l’étranger
Cet article explore une méthode révolutionnaire de recyclage des panneaux solaires, capable d’extraire avec une précision chirurgicale les métaux précieux qu’ils contiennent. En combinant chimie de pointe et respect de l’environnement, cette innovation promet de transformer notre approche du recyclage des technologies vertes et pourrait s’avérer une véritable opportunité économique, notamment pour la première puissance mondiale des panneaux solaires : la Chine.
Sources :
- https://mon-panneau-solaire.info/actus/panneau-solaire-chinois/
- https://link.springer.com/article/10.1007/s40831-024-00978-0
- https://www.rystadenergy.com/news/reduce-reuse-solar-pv-recycling-market-to-be-worth-2-7-billion-by-2030
Visuel réalisé à l’aide de Canva à des fins de représentation de l’article.
Une équipe de l’Insa de Lyon a mis, il y a environ 10 ans, au point une technique de récupération de 100% des éléments des panneaux solaires, êtes vous informé ? Pour plus d’informations Vous pouvez vous adresser à Hughes Benoît Cattin, Cordialement isabelle Magnin
un lien serait bien vu que personne n’en a entendu parler à voir !? on accumule des tonnes de panneaux solaires defectueux du fait qu’on ne sait pas les recycler à coûts exploitables et vous vous dites que depuis 10 ans une société peut récupérer 100% des matériaux ?
pourquoi ce n’est pas utilisé et à quel coût ?
si c’est plus cher que de fabriquer un panneau, c’est clair que ça va pas le faire.
on a voulu acculer la Chine en les privant de certaines ressources et eux arrivent à devenir autonomes sur énormément de terrains divers et variés qui font que c’est nous qui sommes dépendants de ce pays et depuis des décennies.
on a voulu tout délocaliser, envoyer nos ingénieurs et brevets pour former les chinois en profitant qu’ils travaillent plus vite, moins cher en se moquant de leurs conditions de travail ; voilà le résultat et la Chine n’a rien volé on leur a tout donné et ils ont juste perfectionnés les inventions. à qui la faute ?
Si la technique existe en France depuis 10 ans, est elle exploitée par une entreprise ? Il est plus que nécessaire d’avancer. J’ai installé des panneaux solaires sur mon toit en 2008. La durée de vie est de l’ordre de 20 ans. Que fait on aujourd’hui des panneaux usés ? En France, en Europe ? Merci de votre retour, si vous savez. Cordialement. Bernadette Lebeau