La France au coeur de ce projet qui pourrait changer nos réacteurs nucléaires à jamais

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L’Europe s’engage dans une transition vers de l’uranium faiblement enrichi.

L’Europe fait un pas de géant vers une industrie nucléaire en circuit fermé avec le lancement du projet EU-CONVERSION. Ce programme ambitieux vise à utiliser des matériaux fissiles d’uranium faiblement enrichi pour alimenter les réacteurs au sein de l’Union Européenne. Ce changement pourrait bien redéfinir les normes de sécurité et d’efficacité énergétique sur le continent et dans le reste du monde.

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Le projet EU-CONVERSION, doté d’un budget de 12,8 millions d’euros, est financé en partie par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union Européenne. Cette initiative collabore avec plusieurs institutions de renom telles que le Technische Universität München (TUM) et le Centre de Recherche Nucléaire de Belgique (SCK-CEN) ainsi d’autres partenaires en France et en République Tchèque. Ensemble, ils se concentrent sur le développement de combustibles nucléaires performants pouvant remplacer les combustibles hautement enrichis actuellement utilisés.

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Réacteurs en Transition

Deux réacteurs majeurs sont au cœur de cette transformation : le réacteur de recherche FRM-II en Allemagne et le réacteur d’essai de matériaux Jules Horowitz (JHR) en France. Le FRM-II utilise actuellement un combustible enrichi à plus de 95% en uranium-235. Ce niveau d’enrichissement, bien que performant pour produire un flux de neutrons dense, présente des risques significatifs de prolifération nucléaire et nécessite donc une gestion très réglementée.

2 nouveaux combustibles à l’horizon

Le projet EU-CONVERSION évalue deux types de combustibles faiblement enrichis comme alternatives potentielles : l’uranium-molybdène (U-Mo) et le siliciure d’uranium (U2Si3). Ces matériaux promettent de maintenir la performance tout en réduisant les risques associés à l’utilisation d’uranium hautement enrichi.

Tests d’irradiation extrêmes en préparation

Ces nouveaux combustibles seront soumis à des tests d’irradiation extrêmes au réacteur de recherche BR2 en Belgique. Les matériaux y seront testés pour des durées allant de 55 à 75 jours pour évaluer leur comportement sous des flux de chaleur surpassant les 500 Watts/cm2, dépassant les conditions opérationnelles normales. Ces tests sont cruciaux pour garantir la fiabilité et la sécurité des réacteurs.

Implications pour la sécurité européenne

Le passage à un combustible faiblement enrichi n’est pas seulement une question technique mais aussi une démarche stratégique pour réduire la menace de prolifération des matériaux fissiles. Avec les réacteurs comme le FRM-II et le JHR qui nécessitent des spécifications techniques particulières, le défi semble à la hauteur des scientifiques européens et la réussite du projet pourrait significativement améliorer la sûreté nucléaire en Europe.

Collaboration Internationale

Le projet bénéficie également d’une collaboration étendue avec des entités gouvernementales et académiques, assurant un engagement profond à tous les niveaux pour mener à bien cette transition. Les partenaires du projet comprennent, entre autres, Framatome en France, l’Institut Laue-Langevin, et l’Université Grenoble Alpes, renforçant le réseau de recherche et de développement à travers l’Europe.

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Cet article explore la transformation en cours dans l’utilisation des matériaux fissiles pour la production d’énergie nucléaire en Europe. Le projet EU-CONVERSION, financé par des fonds européens et au coeur d’une collaboration de grands centres de recherche européens, vise à remplacer l’uranium hautement enrichi par des alternatives faiblement enrichies pour renforcer la sécurité et la durabilité de l’énergie nucléaire sur le continent.

Source : https://www.sckcen.be/en/news/new-eu-project-engages-br2-ensure-nuclear-safety

Image : Réacteur d’essai de matériaux Jules Horowitz (JHR)

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
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