L’utilisation de ChatGPT et d’autres outils d’intelligence artificielle dans le milieu universitaire suscite des débats vifs, notamment en ce qui concerne le plagiat. Une étude récente, publiée dans la revue Interactive Learning Environments et réalisée par des chercheurs de l’Université du Pays basque (UPV/EHU), remet en question une idée largement répandue : l’IA ne serait pas directement responsable de la hausse du plagiat chez les étudiants.
Une corrélation entre IA et plagiat, mais sans relation de causalité
L’étude a analysé les comportements de 507 étudiants et a cherché à comprendre si l’utilisation de ChatGPT augmentait directement les pratiques de plagiat. Les résultats montrent qu’une corrélation existe entre la fréquence d’utilisation de l’IA et la tendance au plagiat. Toutefois, les chercheurs insistent sur un point essentiel : cette corrélation ne signifie pas qu’il y a une relation de cause à effet.
En d’autres termes, les étudiants qui utilisent régulièrement ChatGPT sont plus susceptibles de plagier, mais ce n’est pas l’outil lui-même qui les pousse à adopter ces pratiques. D’autres variables entrent en jeu et jouent un rôle bien plus déterminant.
Des facteurs humains plus influents que la technologie
Les chercheurs ont identifié plusieurs éléments qui influencent fortement la propension au plagiat. Parmi eux :
- Le manque de motivation face aux études
- L’immersion dans une culture de la triche, c’est-à-dire évoluer dans un environnement où le plagiat est perçu comme acceptable
- L’ignorance des conséquences du plagiat
Ces facteurs, pris ensemble, expliquent une part importante des comportements malhonnêtes observés. L’IA n’est donc qu’un outil facilitateur et non un instigateur du plagiat.
Mieux encadrer l’IA au lieu de l’interdire
Face à ces conclusions, les chercheurs de l’UPV/EHU recommandent de ne pas bannir les outils d’IA, mais plutôt d’adopter une approche pédagogique. Interdire ChatGPT ne résoudra pas le problème du plagiat, car ses causes sont bien plus profondes.
Les universités devraient plutôt mettre en place des mesures visant à :
- Renforcer l’intégrité académique en sensibilisant les étudiants aux enjeux du plagiat
- Encourager la motivation par des approches d’enseignement plus interactives et engageantes
- Adopter des politiques claires sur l’usage des outils d’IA, en expliquant comment les utiliser éthiquement
- Concevoir des évaluations qui limitent les opportunités de plagiat, en misant sur l’analyse critique et la créativité
Des opportunités à saisir pour l’enseignement supérieur
L’étude met en évidence la nécessité de repenser la manière dont les universités intègrent les nouvelles technologies dans l’enseignement. Plutôt que de diaboliser l’IA, il serait plus pertinent d’enseigner aux étudiants à l’utiliser comme un outil d’apprentissage et de développement personnel.
La question du plagiat n’est pas seulement un problème technologique, c’est avant tout une question de motivation, de valeurs et d’éducation. Si les universités veulent limiter ces comportements, elles doivent agir sur les causes profondes et non sur les symptômes.
Source de l’étude : http://dx.doi.org/10.1080/10494820.2025.2457351