Le secteur de l’habillement traverse une période particulièrement difficile. Selon le dernier baromètre mensuel publié par la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH), les ventes des commerçants indépendants de textile continuent à plonger en février 2025. Une baisse préoccupante de 8 % du chiffre d’affaires a été enregistrée par rapport à février 2024. Cette chute survient alors même que l’année dernière, à la même période, la baisse atteignait déjà 6,3 %.
Cette baisse n’épargne aucun segment du marché. La mode féminine est particulièrement touchée, avec un recul de 12 % en seulement un an. Suivent la lingerie, le linge de maison et la mercerie, avec une chute de 11 %. Quant à la mode mixte, elle recule de 6 %, et la mode homme résiste légèrement mieux avec une baisse limitée à 1 %.
Les promotions n’ont pas sauvé les ventes
Pour tenter d’inverser cette tendance, 71 % des commerçants indépendants ont lancé des opérations promotionnelles sur leurs collections d’hiver. Mais ces promotions, organisées en dehors des périodes de soldes officielles, n’ont pas bénéficié d’une grande visibilité. Résultat, leur effet sur les ventes a été très limité.
La Fédération Nationale de l’Habillement critique vivement les dates des soldes, qu’elle juge inadaptées aux réalités du marché. Elle estime que ces périodes imposées pénalisent les petits commerçants, les empêchant de vendre efficacement leurs stocks et de gérer leur activité avec flexibilité.
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Les régions françaises sévèrement impactées
Cette situation se ressent fortement partout en France métropolitaine, mais certaines régions subissent des conséquences encore plus dramatiques. En tête, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), qui enregistre une baisse spectaculaire de 24 % de son chiffre d’affaires annuel. Juste derrière, le Grand Est voit ses ventes chuter de 20 %, tandis que l’Occitanie enregistre une baisse de 12 %.
Même la région Auvergne-Rhône-Alpes, pourtant centrale dans le secteur avec 20 % des répondants à l’enquête, accuse une diminution de ses ventes à hauteur de 8 %.
Seule exception notable : la région PACA connaît un impact particulièrement sévère avec près d’un quart de son chiffre d’affaires évaporé en un an. Seule la région Provence-Alpes-Côte d’Azur semble particulièrement vulnérable avec une perte spectaculaire de 24 %.
Moins de boutiques, plus de magasins standardisés
Ce déclin général n’est pas sans conséquences sur le paysage commercial des villes françaises. La part des commerces de mode dans l’offre commerciale totale diminue de façon accélérée. En dix ans, elle est passée de 33 % à seulement 22 %. Cela signifie que pour trois boutiques de mode indépendantes présentes auparavant, une seule a survécu aujourd’hui.
De nombreuses boutiques ferment et sont progressivement remplacées par des enseignes standardisées et uniformisées, qui offrent une expérience d’achat moins originale et moins personnalisée aux consommateurs. En parallèle, les dépenses des ménages en matière d’habillement profitent essentiellement aux grands groupes et aux chaînes internationales. Aujourd’hui, 66 % des dépenses vestimentaires sont effectuées hors des boutiques indépendantes traditionnelles et se dirigent vers des commerces standardisés, souvent situés en périphérie des villes ou en ligne.
La disparition des boutiques indépendantes fragilise la diversité et l’attractivité des centres-villes. Pour la FNH, cette situation est dramatique, car elle modifie durablement la dynamique économique et culturelle locale, en limitant la variété et l’originalité de l’offre disponible pour les consommateurs.
Que retenir ?
- Les commerçants indépendants de mode voient leur chiffre d’affaires chuter de 8 % en février 2025.
- Toutes les catégories sont concernées : mode femme (-12 %), mode mixte (-6 %), lingerie (-11 %), et mode homme (-1 %).
- La majorité des promotions n’ont pas été suffisantes pour compenser la baisse.
- Les régions les plus touchées sont PACA (-24 %), Grand Est (-20 %) et Occitanie (-12 %).
- Les dates des soldes sont critiquées par la FNH, car elles ne permettent pas aux petits commerçants d’adapter leur stratégie.
- L’offre commerciale textile indépendante diminue fortement, au profit de chaînes standardisées et de l’e-commerce.
- Deux tiers des dépenses textiles sont désormais réalisées hors des boutiques indépendantes.
