La course arctique commence avec la commande canadienne du brise-glace le plus puissant du monde à la Finlande.
Le Canada vient de lever le drapeau de la course à l’Arctique ! Son gouvernement vient en effet d’annoncer un contrat colossal de 3,25 milliards de dollars canadien (2,08 milliards d’euros) avec Davie Shipbuilding pour la construction d’un brise-glace polaire à propulsion “conventionnel” (non-nucléaire), qui sera le plus lourd de l’histoire ! Une initiative stratégique qui vise à maintenir la souveraineté arctique du Canada face aux avancées russes et chinoises.
Lire aussi :
- La Russie développe une véritable flotte de colosses nucléaires pour briser les glaces de l’Arctique et s’ouvrir de nouvelles voies commerciales
- La centrale nucléaire flottante Akademik Lomonosov dépasse le cap du milliard de KWh près de l’Arctique
Le Canda appelle le spécialiste mondial du brise-glace pour renouveler sa flotte et répondre aux défis de la course à l’Arctique
Le Canada déploie des efforts considérables pour moderniser et étendre sa flotte en Arctique. Le nouveau contrat prévoit la construction d’un brise-glace de classe Polar Max à Helsinki, en Finlande, avant son assemblage final et sa livraison au Québec. Ce brise-glace, basé sur la forme de coque ARC 148 développée par Aker Arctic, mesurera 138,5 mètres de long et déplacera environ 22 800 tonnes.
Le rôle stratégique du futur brise-glace
Conçu pour des opérations arctiques, dans des conditions parmi les plus périlleuses au monde, le brise-glace pourra briser toute résistance, répondre à des déversements d’huile et effectuer des remorquages d’urgence. Ce géant des mers remplacera le CCGS Louis S. St-Laurent, actuellement le brise-glace conventionnel le plus puissant du Canada, et se classera parmi les plus performants du monde.
Les impacts économiques et coopération internationale autour du brise-glace
Le projet devrait créer environ 500 emplois au chantier naval d’Helsinki, et engendrer des transferts de technologies au Canada grâce à un échange de main-d’œuvre et des partenariats industriels. Ce développement s’inscrit dans un contexte de coopération accrue entre le Canada, les États-Unis et la Finlande, notamment via l’ICE Pact établi en 2024, bien que le projet Polar Max ne soit pas formellement inclus dans cet accord.
Un autre géant des glaces canadien en préparation
Parallèlement, Seaspan Shipyards à Vancouver construit un autre brise-glace lourd. Ce vaisseau, mesurant 158 mètres de long, sera équipé pour des opérations prolongées dans l’Arctique, avec des capacités jusqu’à des températures de -50°C. Avec plus de 40MW de puissance installée et un système de propulsion azimutal adapté aux glaces, il soutiendra diverses missions, y compris des opérations scientifiques et des opérations héliportées.
L’expertise finnoise au service du Canada
Le chantier naval d’Helsinki, qui a construit plus de la moitié des brise-glaces mondiaux, apporte son expertise à ce projet. Un programme d’échange de main-d’œuvre permettra aux travailleurs basés au Québec de se former en Finlande. Davie prévoit également d’investir plus de 200 millions de dollars dans les petites et moyennes entreprises pour renforcer le secteur de la construction navale canadien.
Une nouvelle ère pour la flotte polaire canadienne
Ces investissements marquent une étape importante dans le renforcement de la présence canadienne dans l’Arctique et dans la gestion des nouvelles routes maritimes ouvertes par le changement climatique. Ils soulignent l’engagement du Canada à maintenir sa souveraineté arctique et à protéger ses eaux territoriales face à une compétition internationale accrue (notamment chinoise et russe). Le gouvernement a souligné l’importance stratégique de ces projets pour la défense et la recherche scientifique dans l’Arctique, affirmant ainsi son rôle sur la scène géopolitique mondiale.
Le plus gros brise-glace nucléaire du monde reste en Russie
Actuellement, le plus grand brise-glace nucléaire en service est l’Arktika de la classe Arktika II (Projet 22220). Voici ses caractéristiques principales :
- Longueur : 173 mètres
- Largeur : 34 mètres
- Déplacement : 33 540 tonnes
- Propulsion : 2 réacteurs nucléaires RITM-200 de 175 MW chacun
- Capacité : peut briser des glaces jusqu’à 3 mètres d’épaisseur
L’Arktika a été mis en service en 2020 et est actuellement le brise-glace le plus puissant au monde (toutes catégories confondues).
En outre, la Russie prévoit de construire un brise-glace encore plus grand et plus puissant, appelé “Leader” ou “Rossiya“, dont la mise en service est prévue pour 2030. Ce futur navire aura les caractéristiques suivantes :
- Longueur : 209 mètres
- Largeur : 48 mètres
- Déplacement : environ 70 000 tonnes
- Propulsion : 2 réacteurs nucléaires d’une puissance totale de 315 MW
- Capacité : pourra briser des glaces jusqu’à 4,3 mètres d’épaisseur
Source : Gouvernement canadien