L’éthanol, vous le connaissez déjà : c’est l’alcool que l’on retrouve dans certaines boissons fermentées. Mais ce même composé chimique – le C₂H₅OH – peut aussi faire tourner un moteur. En carburant, on parle alors de bioéthanol, car il provient de matières végétales. Sa production repose sur un processus naturel : la fermentation. Le sucre de la betterave, l’amidon du maïs ou encore la cellulose des tiges agricoles se transforment en alcool grâce à l’action de levures.
Cette substance est ensuite distillée, déshydratée, puis incorporée à l’essence pour alimenter les véhicules. En fonction du taux d’incorporation, on distingue plusieurs types de carburants : le SP95-E10 avec 10 % d’éthanol, ou encore le Superéthanol-E85, pouvant aller jusqu’à 85 %.
Une origine agricole… mais pas alimentaire
Contrairement à certaines idées reçues, les cultures utilisées ne sont pas celles que vous retrouvez dans votre assiette. En France, les betteraves sucrières destinées au bioéthanol sont d’une autre variété que celles utilisées pour l’alimentation. Idem pour les céréales, qui sont généralement de qualité fourragère, donc non panifiables.
Le processus génère par ailleurs des coproduits riches en protéines, comme les pulpes de betterave ou les drêches de céréales, qui servent à l’alimentation animale. Rien ne se perd.
Des rendements agricoles en hausse, des intrants en baisse
Depuis les années 1990, les pratiques agricoles ont connu de nombreuses améliorations. En 30 ans, les apports en engrais azotés pour la culture de la betterave ont été réduits de 60 %, tandis que les rendements ont progressé de plus de 40 %. Ces résultats s’expliquent par une meilleure sélection variétale, des outils de pilotage agronomique plus fins et une meilleure gestion des ressources.
En somme, produire du bioéthanol consomme moins d’intrants aujourd’hui qu’il y a deux décennies, pour une production supérieure. Et cela compte dans le bilan environnemental.
Le SP95-E10 : une essence plus accessible, presque universelle
Depuis son introduction en 2009, le SP95-E10 s’est imposé dans le paysage français. En décembre 2024, il représentait 62 % des volumes d’essence consommés, contre 14 % pour le SP95. L’intérêt est clair : un prix plus bas d’environ 4 centimes par litre en moyenne, pour une consommation identique à celle du SP95 dans la quasi-totalité des cas.
Et les véhicules compatibles ? Près de 99 % des voitures essence mises en circulation après 2000 acceptent sans souci le SP95-E10, tout comme une large majorité des motos. La compatibilité peut être vérifiée sur e10.fr.
Le Superéthanol-E85 : champion de l’économie à la pompe
Le Superéthanol-E85 est plus qu’un carburant : c’est une alternative concrète pour réduire sa facture. Avec un prix moyen de 0,78 €/litre au 17 janvier 2025, un automobiliste parcourant 20 000 km par an réalise jusqu’à 1119 € d’économies par rapport au SP95-E10, même en tenant compte de la surconsommation d’environ 25 %.
Mais attention : ce carburant nécessite un véhicule adapté. Deux options existent : soit un modèle flex-E85 d’origine, soit une voiture essence équipée d’un boîtier de conversion homologué par l’État. Ces boîtiers sont strictement encadrés, testés par l’UTAC et garantis par assurance. Ils permettent à près de 10 millions de véhicules d’être compatibles avec l’E85.
Une présence en station de plus en plus dense
En janvier 2025, plus de 3800 stations-service en France proposaient le Superéthanol-E85, soit environ 40 % du réseau national. Cela inclut les autoroutes, les grandes villes et de nombreuses stations rurales.
Une application mobile, « Mes stations E85 », permet d’identifier en temps réel les points de distribution. Et sur le site bioethanolcarburant.com, toutes les informations sont disponibles.
Une réduction mesurée des gaz à effet de serre
Passons aux chiffres : en 2023, le bioéthanol a permis d’économiser plus de 2 millions de tonnes de CO₂ en France. Cela correspond à plus d’un million de voitures retirées de la circulation.
En Europe, les analyses de cycle de vie montrent que le bioéthanol réduit en moyenne de 79 % les émissions nettes de gaz à effet de serre par rapport à l’essence. Et ce résultat tient compte de l’ensemble des étapes : production agricole, transport, transformation industrielle, combustion.
Pourquoi les voitures ont-elles des réservoirs d’essence sur des côtés différents ?
Une industrie française structurée, localisée, performante
La France est le premier producteur européen de bioéthanol, avec une production annuelle de 11 à 12 millions d’hectolitres, soit un quart de la production du continent.
La filière s’appuie sur 12 sites industriels, dont 5 de dimension internationale. Elle mobilise 55 000 agriculteurs et génère environ 9 000 emplois directs et indirects. Les investissements dépassent 1 milliard d’euros, exclusivement dédiés à des infrastructures situées en France.
Et ces sites ne produisent pas uniquement du carburant. Ce sont de véritables bioraffineries, qui transforment les plantes en sucre, amidon, protéines, gaz carbonique pour l’industrie alimentaire et bien sûr bioéthanol. L’optimisation énergétique y est continue : vapeur produite par la biomasse, géothermie, récupération de chaleur, méthanisation des effluents…
Un levier économique pour la France
Moins d’importations, plus de production nationale : le bioéthanol contribue à réduire la facture énergétique de la France, qui s’élevait à 44 milliards d’euros en 2023.
Avec 7,8 % de bioéthanol incorporé dans l’essence cette même année, cela équivaut à 640 millions d’euros d’essence non importée. Et donc à autant de valeur ajoutée conservée sur le territoire.
Produire localement une énergie liquide compatible avec les moteurs existants, sans transformation profonde du parc, constitue un avantage stratégique dans un contexte de transition énergétique progressive.
J’ai eu connaissance de beaucoup de gens qui ont eu des problèmes avec les boîtiers de conversion à l’éthanol, ce que m’a confirmé un concessionnaire.
Personnellement, je roule à l’éthanol depuis de nombreuses années sans boîtier ni aucune transformation. Cela fonctionne parfaitement et l’huile moteur reste claire jusqu’à la prochaine vidange, sans rajout d’huile.
Bonjour monsieur Crépin, je suis intéressé par le e85. Pouvez-vous nous préciser quel est la marque de votre voiture et le modèle qui accepte le e85 sans modification. Je pense que ça peut être une bonne solution.
J’ai reprogrammer ma mini a l’ethanol depuis 2 ans et je suis ravie… Juste un peu de nettoyant injecteur special ethanol tous les 10 pleins comme préconisé.
Bonjour je possède une Ford focus E85 d’origine je suis très satisfait il est vrai une surconsommation mais vraiment pas énorme je pense que Ford et land rover sont les seuls sur le marché à les proposer aucun constructeur français dans la course dommage