Encore une bonne nouvelle pour la France sur le chantier le plus important du Royaume-Uni à 23,5 milliards d’euros pour 2 réacteurs nucléaires EPR

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Framatome équipe Sizewell C de 8 000 capteurs de précision pour surveiller ses futurs réacteurs nucléaires EPR.

Les deux futurs réacteurs nucléaires EPR britanniques vont (encore) bénéficier de l’expertise française puisque Framatome vient de signer un contrat avec Sizewell C pour l’installation de plus de 8 000 systèmes de mesure, assurant en temps réel la surveillance complète de la future centrale nucléaire britannique.

Lire aussi :

La centrale nucléaire de Sizewell C surveillée sous tous les angles grâce au savoir-faire de Framatome

Derrière les murs de béton d’une centrale nucléaire, la mesure est une obsession. Il faut savoir à tout instant :

  • à quelle température circule le fluide
  • quelle pression règne dans chaque circuit
  • quel est le niveau de liquide dans les cuves

L’instrumentation dite “conventionnelle” ne contrôle pas la sûreté nucléaire à proprement parler, mais elle en est le prérequis absolu. Sans ces capteurs, impossible de garantir un fonctionnement stable.

Framatome va ainsi intégrer plus de 8 000 instruments sur les deux réacteurs EPR de Sizewell C. Chaque donnée transmise ira nourrir les écrans des salles de commande, où les opérateurs surveillent en continu l’état du réacteur, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Cette ville française est devenue en 65 ans le plus grand centre européen pour la production de combustibles nucléaires et son importance va encore s’accroitre

Un contrat stratégique pour deux partenaires déjà bien liés

Ce nouvel accord n’est pas une première. Framatome était déjà engagée à Sizewell C pour :

  • la fourniture des systèmes de production de chaleur nucléaire
  • les systèmes de contrôle-commande de sûreté
  • l’approvisionnement en combustible

À cela s’ajoute un second contrat pour les générateurs diesel d’ultime secours (DUS), eux aussi équipés d’un système numérique piloté par Framatome.

Pour la firme française, il s’agit d’une extension logique de son partenariat avec Sizewell C. Pour les Britanniques, c’est l’assurance d’un équipement éprouvé, issu directement des expériences de Hinkley Point C, le chantier jumeau en cours à l’ouest de l’Angleterre.

Répliquer Hinkley pour gagner en temps, coût et efficacité

Sizewell C ne cache pas son intention de répliquer à l’identique la conception de Hinkley Point C. « C’est l’un des leviers majeurs pour garantir la réussite de Sizewell C », résume Nigel Cann, directeur général du projet. Reproduire les succès et éviter les échecs du jumeau donne aux équipes la flexibilité de planification nécessaire pour engager les fournisseurs au bon moment, avant même que les premiers câbles ne soient posés.

Un projet vital pour six millions de foyers dopé aux subventions britanniques

À pleine puissance, Sizewell C produira 3,2 GW d’électricité, soit de quoi alimenter environ six millions de foyers britanniques. Le tout sans émissions directes de CO₂, épargnant ainsi 9 millions de tonnes de CO₂ qui ne seront pas relâchées dans l’atmosphère.

En septembre dernier, le nouveau gouvernement britannique dirigé par les travaillistes avait annoncé une subvention de 5,5 milliards de livres (environ 6,5 milliards d’euros) pour soutenir la construction de la centrale nucléaire Sizewell C, un projet mené par EDF comprenant deux réacteurs EPR dans le Suffolk. Cette aide, venant s’ajouter aux 2,5 milliards de livres déjà engagés (environ 3 milliards d’euros), s’inscrivait dans un budget total estimé à 20 milliards de livres (environ 23,5 milliards d’euros). Elle visait à renforcer la sécurité énergétique du Royaume-Uni, atteindre la neutralité carbone et créer des milliers d’emplois qualifiés.

La France va fournir de quoi alimenter 120 millions de foyers européens en énergie avec ce projet à 1,7 milliards d’euros pour un site d’enrichissement d’uranium

“Entente” franco-britannique sur le nucléaire civil

La présence française dans le nucléaire britannique s’inscrit dans une coopération historique et stratégique, notamment depuis les années 1950-60. Malgré un début marqué par une certaine indépendance et rivalité, la France et le Royaume-Uni ont progressivement développé des échanges techniques et scientifiques, notamment dans le cadre des traités de Londres signés en 2010, qui prévoient une collaboration sur la modélisation et la maintenance des armes nucléaires. Cette coopération inclut des installations communes, comme le centre de Valduc en France et Aldermaston au Royaume-Uni, renforçant ainsi la sécurité et la viabilité à long terme des arsenaux respectifs. Ce partenariat illustre une interdépendance nucléaire européenne face aux défis stratégiques contemporains.

Elle montre aussi comment la standardisation des réacteurs EPR peut permettre une industrialisation plus rapide du secteur, avec des coûts mieux maîtrisés et une intégration facilitée des grands fournisseurs, un grand “plus” donc pour la commercialisation jusqu’ici “compliquée” de l’EPR français appelé devenir la vitrine du savoir-faire nucléaire de l’Hexagone.

Source : Communiqué de presse de Framatome et Sfen (informations sur le financement de Sizewell C)

Image : Sizewell C

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

1 COMMENTAIRE

  1. Le “Encore une bonne nouvelle pour la France” n’est de l’avis d’une majorité de Français non approprié….
    “Enfin une bonne nouvelle pour la France” aurait dû être employé…..

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