Le cargo néerlandais Thamesborg quitte enfin le passage du Nord-Ouest après six semaines d’opération de sauvetage.
Six semaines d’attente, de froid et de tension viennent de s’achever dans l’Arctique canadien. Le navire de charge néerlandais Thamesborg, immobilisé depuis août après s’être échoué dans les eaux glacées du passage du Nord-Ouest, a finalement repris la mer. Escorté par un brise-glace et deux remorqueurs, le convoi fait désormais route vers le sud, en traversant la baie de Baffin avant de regagner l’Atlantique par le détroit de Davis.
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Le Thamesborg est enfin libre de reprendre sa route après 6 semaines bloqué dans les glaces arctiques
Le 9 octobre, le Thamesborg a été remis à flot après un travail d’ingénierie d’orfèvre. Les équipes ont dû recharger 5 000 tonnes de marchandises à bord, vider les ballasts inondés et utiliser du matériel spécialisé acheminé par le brise-glace estonien Botnica. L’opération, menée dans des conditions météorologiques très dures, a permis de stabiliser la coque avant qu’un convoi n’emmène le cargo vers l’anse de Wrottesley, un bras de mer abrité où les plongeurs et inspecteurs ont pu vérifier chaque joint, chaque renfort.
Une fois la structure jugée apte à reprendre la mer, le navire et ses accompagnateurs ont entamé leur lente descente vers les eaux plus tempérées. Selon les données AIS, le Thamesborg devrait atteindre Baie-Comeau, sur la côte québécoise, autour du 24 octobre.
Une route étroite, redoutée et rarement empruntée
Pour éviter les premières formations de glace dans le détroit de Barrow, le convoi a choisi une trajectoire plus audacieuse : le passage du détroit de Bellot, un chenal de 13,5 milles nautiques reliant le golfe de Boothia à la baie de Brentford. Ce couloir de mer, large d’à peine 1,1 mille nautique (environ 2 km), est encadré par des falaises abruptes culminant à plus de 760 mètres.
C’est l’un des passages réputés comme étant les plus difficiles et les plus dangereux de la planète. Les marées inversent le sens des courants en quelques minutes, et les vents de surface peuvent créer des tourbillons inattendus. Le Thamesborg a franchi la zone à environ 17 km/h, en profitant de la haute mer, là où les courants étaient les plus favorables. Ce passage, rarement utilisé, exige une coordination parfaite entre les équipes de navigation et les pilotes de glace locaux.
Le détroit de Bellot, un vestige de la guerre froide toujours utile
Découvert comme route alternative en 1957 par un navire de patrouille canadien, le détroit de Bellot a été étudié à l’époque comme voie de repli stratégique. Les marins américains et canadiens cherchaient alors un itinéraire permettant aux navires ravitaillant les stations radar du programme DEW (Distant Early Warning) de fuir rapidement vers le sud en cas d’avancée soudaine des glaces.
Le New York Times rapportait alors que ce passage pouvait “sauver les navires coincés dans la glace du Beaufort en cas de retour brutal du pack”. Soixante-dix ans plus tard, la prédiction se vérifie : ce même couloir sert encore de porte de sortie vitale pour les navires prisonniers des glaces arctiques.
De la Storis d’hier à la Storis d’aujourd’hui
Le détroit de Bellot a aussi marqué une page d’e l’histoire américaine. C’est en 1957 qu’il fut franchi pour la première fois par trois navires garde-côtes américains : Storis, Spar et Bramble, lors du tout premier transit complet du passage du Nord-Ouest. Le Storis, alors pionnier, a servi pendant près de 65 ans avant d’être retirée du service en 2007. Ironie du sort, un nouveau Storis vient d’être mise en service en 2025, reprenant le flambeau de la navigation arctique dans un monde où les glaces reculent, mais les dangers demeurent.

Un incident révélateur des défis du transport polaire
Ce blocage de 6 semaines, survenu dans une région encore peu cartographiée, rappelle à quel point le transport maritime arctique reste imprévisible, même en 2025 et même si le réchauffement climatique ouvre progressivement ces routes autrefois infranchissables, attirant compagnies et États en quête de raccourcis commerciaux.
Courants, bancs de gravier, variations de marée et dérives de glace rendent chaque passage incertain. Les interventions comme celle du Thamesborg mobilisent des moyens colossaux : brise-glaces, remorqueurs, ingénieurs, plongeurs et une logistique qui coûte plusieurs millions d’euros.
Source : https://maritime-executive.com/article/cargo-ship-thamesborg-refloated-after-33-days-in-remote-canadian-arctic
Image : Le cargo Thamesborg traversant la glace de mer. (Source : Wagenborg)
Article en vértable reportage très passionnant une fois de plus par media24 !!! Ce dépannage sauvetage à necessité des moyens énormes et des éfforts et fatigues humaines de marins digne des plus grands explorateurs ! On vois la force et la robustesse de ces hommes et peut etre femmes de la mer des pays nordiques! Travailler comme ils l on fait dans ce monde de glaciers est géant !!! Je constate qu ils n ont pas voulus soliciter les marines et brises glaces Russe les plus performants du monde qui ironie du sort inaugure la voie du Nord Est par les eaux des immenses côtes sibériennes avec le cargo Chinois qui a divisé par 2 le temos de liaison ports de Chine Europe de l Ouest ports Angleterre Hollande !! J en avais parlé ici sur media24 il y a plus de 2 ans les Russes vont faire payer très chers la nouvelle route de la soie maritime réservée en priorité à…. devinez ??
Merci Thank you merci a vous et à Tous.
Boulot de professionnels aguerris et rompus aux rigueurs quasi polaires!! Chapeau…