L’interaction surprenante entre les baleines à bosse et les algues
Il est assez rare, dans le vaste océan de connaissances qui nous entoure, de tomber sur une découverte qui émerveille et questionne à la fois. Les baleines à bosse, ces majestueux géants des mers pesant jusqu’à 30 tonnes, sont depuis longtemps observées par les scientifiques. Toutefois, une interaction particulière entre ces mammifères et les algues a récemment attiré l’attention.
Des comportements captivants à travers différentes populations
À travers différentes populations de baleines à bosse, une similitude frappante a été observée : leur préférence marquée pour le contact physique avec les algues. Ces géants, qui peuvent parcourir jusqu’à 25 000 kilomètres lors de leurs migrations, semblent délibérément chercher et interagir avec les algues, suggérant une interaction généralement positive.
Les avantages potentiels de ces rencontres sous-marines
Si on pourrait facilement écarter cette interaction comme un simple jeu, il est probable que derrière ces gestes se cachent des bénéfices multiples pour les baleines. Outre le jeu, on note aussi l’éventualité d’une élimination d’ectoparasites ou même d’une forme d’automédication. En effet, certaines algues sont connues pour leurs propriétés bioactives, qui pourraient avoir des effets bénéfiques sur la peau des baleines et leur microbiome.
Observer les cétacés au Pays Basque Français : le catamaran Atalaya d’Explore Ocean
La technologie au service de la recherche marine
L’avènement des UAVs (véhicules aériens sans pilote) a ouvert une fenêtre inédite sur le comportement des baleines. Ces appareils, capables de survoler les zones maritimes à des altitudes discrètes, offrent une documentation précise de ces interactions, nous faisant espérer une augmentation des témoignages de “kelping” (l’interaction des baleines avec les algues) dans les prochaines années.
Anatomie de la baleine à bosse et ses interactions avec les algues. (1) Des algues s’étendant du rostre aux nageoires pectorales où se trouvent la majorité des systèmes sensoriels (sans inclure les nageoires pectorales) ; (2) des algues de la nageoire pectorale à la nageoire dorsale, couvrant la partie centrale du corps (sans inclure la nageoire dorsale) ; et (3) des algues s’étendant de la nageoire dorsale à la nageoire caudale, englobant le muscle du pédoncule (y compris la nageoire caudale).
La menace silencieuse du changement climatique
Toutefois, la beauté de cette danse sous-marine est ternie par une ombre inquiétante. Avec les effets du changement climatique, certains écosystèmes marins, dont les algues, subissent des modifications drastiques. À titre d’exemple, la Tasmanie, en Australie, a connu un recul notable des forêts de kelp. Si cette tendance se poursuit, les baleines à bosse pourraient perdre un élément précieux de leur environnement.
L’importance des contenus partagés par le public
La recherche scientifique doit beaucoup aux contributions inattendues du grand public. Grâce aux réseaux sociaux et autres plateformes, des milliers de vidéos et photos ont permis de mieux comprendre ce phénomène. En un an seulement, plus de 500 observations de “kelping” ont été répertoriées, enrichissant considérablement la base de données scientifiques.
Un appel à la protection des écosystèmes marins
Au-delà de la simple curiosité, l’étude du comportement des baleines à bosse et de leur interaction avec les algues met en lumière l’importance de protéger nos écosystèmes marins. Chaque découverte, chaque observation, renforce notre compréhension de la mer et de ses habitants, et rappelle la nécessité de préserver cette richesse inestimable pour les générations futures.
En résumé :
- Interaction Unique : Les baleines à bosse de différentes populations montrent une préférence marquée pour le contact physique avec les algues, suggérant une interaction positive.
- Bénéfices Multiples : Ces interactions pourraient offrir des avantages tels que le jeu, l’élimination d’ectoparasites et potentiellement une forme d’automédication grâce aux propriétés bioactives des algues.
- Technologie Avancée : L’utilisation des UAVs (drones) offre une nouvelle perspective sur l’observation de ces comportements, promettant une augmentation des témoignages de “kelping”.
- Menace Climatique : Le changement climatique, provoquant par exemple le recul des forêts de kelp en Tasmanie, pourrait affecter ces interactions précieuses entre baleines et algues.
- Participation Publique Cruciale : Les contenus partagés par le grand public, notamment sur les réseaux sociaux, enrichissent la recherche et la compréhension de ce phénomène.
Source de l'étude : by Jan-Olaf Meynecke 1,2,3,* andHilla Kela 1,2,3ORCID 1 Whales & Climate Research Program, Griffith University, Gold Coast, QLD 4222, Australia 2 Centre for Coastal and Marine Research, Griffith University, Gold Coast, QLD 4222, Australia 3 Cities Institute, Griffith University, Gold Coast, QLD 4222, Australia * Author to whom correspondence should be addressed. J. Mar. Sci. Eng. 2023, 11(9), 1802; https://doi.org/10.3390/jmse11091802